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À La Une - turquie

Un mois après les législatives, Davutoglu chargé de former le gouvernement turc

Les négociations pour la formation d'une coalition s'annoncent particulièrement délicates.

"Je compte faire un premier tour d'entretiens avec les chefs des partis politiques avant la fête de la fin de ramadan", le 17 juillet en Turquie, a dit M. Davutoglu dans un discours prononcé jeudi à la mi-journée au Parlement. REUTERS/Stringer

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a chargé jeudi le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu de former un nouveau gouvernement, un mois après le scrutin qui a vu leur parti perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans.

Sans surprise mais exigée depuis plusieurs jours par l'opposition, la décision de M. Erdogan a été annoncée à l'issue d'un entretien d'une heure avec M. Davutoglu.
"Le président a rencontré aujourd'hui (jeudi) au palais présidentiel le député de Konya (centre) et président du Parti de la justice et du développement (AKP) Ahmet Davutoglu et l'a chargé de former le 63e gouvernement" de la République turque, a indiqué la présidence dans une courte déclaration publiée sur son site internet.
Au pouvoir depuis 2002, le parti de MM. Erdogan et Davutoglu est arrivé en tête du scrutin du 7 juin avec 40,6% des voix mais n'a obtenu que 258 des 550 sièges de députés, ouvrant la voie à la formation d'une coalition.

Sitôt sa mission annoncée, l'entourage de M. Davutoglu, qui expédie les affaires courantes depuis le lendemain du scrutin du 7 juin, a confirmé qu'il rencontrerait rapidement les chefs des trois autres partis représentés au Parlement.
"Je compte faire un premier tour d'entretiens avec les chefs des partis politiques avant la fête de la fin de ramadan", le 17 juillet en Turquie, a lui-même dit M. Davutoglu dans un discours prononcé jeudi à la mi-journée au Parlement.

Derrière l'AKP, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a remporté 25,1% des voix et 132 sièges de députés, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 16,4% des suffrages et 80 sièges et le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) avec 12,9% et 80 sièges également.
Le chef de l'AKP dispose désormais de 45 jours pour former une nouvelle équipe. En cas d'échec à la fin de cette période, M. Erdogan peut dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections législatives.


(Pour mémoire : « Le seul véritable perdant, c'est Erdogan »)


Scrutin anticipé
Depuis plusieurs jours, l'opposition reprochait avec véhémence le "retard anormal" pris par M. Erdogan pour mandater M. Davutoglu, l'accusant de laisser pourrir la situation politique et de privilégier le scénario d'élections anticipées.
Le Premier ministre désigné a promis jeudi d'être "constructif" afin de "ne pas priver la Turquie d'un gouvernement". Mais la veille, il a prévenu ses interlocuteurs qu'il était prêt, en cas d'échec, à des élections anticipées. "S'il faut une nouvelle fois recourir à la volonté du peuple, nous y serons prêts", a-t-il souligné.

Les négociations pour la formation d'une coalition s'annoncent particulièrement délicates.
L'opposition a posé des conditions qui semblent difficiles à accepter par l'AKP, à commencer par la réouverture des enquêtes pour corruption qui vise des proches du régime et le strict respect de ses prérogatives par M. Erdogan.
Le chef de l'Etat, qui ne fait pas mystère de sa volonté de garder les rênes du pays depuis son élection en août 2014, s'est personnellement investi dans la campagne des législatives en faveur d'un régime présidentiel fort.

Mercredi, les chefs du MHP, Devlet Bahçeli, et du CHP Kemal Kiliçdaroglu ont une nouvelle fois exclu publiquement une alliance avec l'AKP.
En outre, les trois partis d'opposition ont exclu le scénario d'une alliance contre l'AKP au pouvoir. Les divisions sont particulièrement fortes entre le MHP, qui s'oppose à la poursuite des discussions de paix avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et le HDP qui y est très favorable.
Ces différences ont éclaté au grand jour la semaine dernière lorsque les trois partis d'opposition se sont révélés incapables de présenter un candidat commun pour la présidence du Parlement, laissée de fait au candidat du parti au pouvoir.

"Il y a encore une chance de former une coalition mais la probabilité d'un nouveau vote est aujourd'hui bien plus d'actualité qu'il y a deux semaines", a commenté à l'AFP Deniz Zeyrek, chef du bureau du journal Hürriyet à Ankara.

 

 

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Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a chargé jeudi le Premier ministre sortant Ahmet Davutoglu de former un nouveau gouvernement, un mois après le scrutin qui a vu leur parti perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans.Sans surprise mais exigée depuis plusieurs jours par l'opposition, la décision de M. Erdogan a été annoncée à l'issue...

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