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Cinema-

« Salam Neighbor » : un grand salut au jeune ciné-documentaire US

Les réfugiés syriens font la manchette de la presse du monde entier, mais deux jeunes cinéastes américains ont partagé leur quotidien qu'ils ont restitué en images puisées dans la réalité.

Chris Temple et Zac Ingrasci partageant le thé avec la tente voisine.

Ils se nomment Chris Temple et Zach Ingrasci, sont dans leur vingtième année et leur réalisation, Salam Neighbor, vient d'être présentée en première à Washington par l'American Film Institute dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés.
Plus qu'un documentaire, leur film plonge au cœur même de cette immense crise humanitaire. Tel était l'objectif de leur travail. Ils ont obtenu des Nations unies le droit de planter une tente parmi celles des 80 000 réfugiés syriens du camp de Zaatari, en Jordanie, pour filmer leur quotidien en temps réel, en le partageant. Le résultat de leur immersion : d'impressionnantes images de tranches de vie en train de se reconstruire, en dépit de tous les vents contraires. Leur caméra a réussi à capter l'intensité de la détermination des ces personnes à se tracer un chemin, chacune à sa manière, dans ce contexte sans lendemain. À commencer par Oum Ali, devant son étal d'aguichants accessoires réalisés au crochet. N'ayant pas les moyens d'acheter des fils de coton pour son ouvrage, elle en a découpé de toutes les dimensions dans les sacs en plastique traînant dans le camp et les a joliment crochetés. Ghoussoun, elle, confectionne des petits coussinets en satin multicolores qu'on pose sur le haut de la tête pour donner du relief au hijab. Les hommes s'attellent à des travaux pour améliorer leur espace d'habitation réduit et montent des petits commerces.
Et les deux cinéastes américains se sont fait un jeune ami, Raouf, 10 ans, qui ne les lâche pas d'une semelle, s'étant trouvé un centre d'intérêt. Car il refuse de mettre les pieds dans une école : il vit toujours la terreur qui l'a chamboulé lorsque les murs de son école en Syrie se sont abattus sur sa tête lors de bombardements.

« Living On One » (dollar)...
Ce documentaire donne la priorité aux personnages concernés pour mieux faire passer en direct leur message existentiel au monde extérieur. Comme dans le « théâtre pauvre » du grand maître des planches polonaises, Jerzy Grotowsky, qui, volontairement, faisait fi du décorum pour valoriser le jeu de l'acteur et sa relation avec le spectateur. C'est dans cet esprit de dévoiler, au plus grand nombre, les actuelles tragédies humaines dans leur vérité la plus nue que Chris et Zac ont abordé l'art du documentaire. Devenant, par la même occasion, les premiers cinéastes doublés de réfugiés.
Auparavant, ils avaient été encore plus loin. Pour leur première œuvre, intitulée Living On One, ils s'étaient armés chacun d'une caméra, et avaient filmé et vécu pendant deux mois une vie rurale guatémalienne, en ne dépensant qu'un dollar par jour, créant donc une cinématographie de choc, baptisée Living On One (dollar). Quitte à endurer la faim, les parasites et le stress financier, leur exploit a connu une fin heureuse. Leur titre a remporté le premier prix du documentaire au Festival international de Sonoma et ils ont eu l'honneur d'une interview avec le célèbre Charlie Rose.
Aussi, Living On One est devenu le nom de leur société de production. De là, cap vers un autre point chaud humanitaire : l'univers des réfugiés syriens, plus particulièrement pour montrer le visage humain de cette marée de migrants, déroulant des silhouettes à l'infini. Pour inspirer plus de tolérance et de compréhension entre les peuples, ils ont intitulé leur nouveau film Salam Neighbor, une transposition arabe de « Hala ya jar », ou bienvenu au voisin.
La première à Washington était sponsorisée par le HCR, Save the Children, l'International Rescue Committee et le département d'État américain. Dans le public, fort nombreux : Anne Patterson, secrétaire d'État adjointe pour les affaires du Proche-Orient ;
l'ambassadeur du Liban à Washington Antoine Chédid ;
l'ambassadrice de Jordanie Alia Bourane, et l'ambassadeur du Koweït, cheikh Salem al-Sabah, et son épouse Rima, d'origine libanaise et qui vient d'être nommée ambassadrice de bonne volonté auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Ils se nomment Chris Temple et Zach Ingrasci, sont dans leur vingtième année et leur réalisation, Salam Neighbor, vient d'être présentée en première à Washington par l'American Film Institute dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés.Plus qu'un documentaire, leur film plonge au cœur même de cette immense crise humanitaire. Tel était l'objectif de leur travail. Ils...

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