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Turquie : les scénarios possibles après les législatives

Le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan a essuyé un sérieux revers dimanche aux élections législatives et perdu sa majorité absolue détenue depuis treize ans au Parlement, enterrant de fait ses espoirs de renforcer son règne sans partage sur le pays. AFP PHOTO / BULENT KILIC

Les Turcs ont infligé dimanche un camouflet au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan en ne renouvelant pas, à l'occasion des élections législatives, la majorité absolue que son parti détenait au Parlement depuis treize ans. Voici les différents scénarios politiques possibles au lendemain de ce scrutin :

 

Un gouvernement AKP monocolore mais minoritaire


Conformément à la Constitution, M. Erdogan va demander au chef du Parti de la justice et du développement (AKP), arrivé en tête avec 40,8% des voix et 258 des 550 sièges de députés, de former un nouveau gouvernement.
Théoriquement, l'actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu peut former une équipe minoritaire, donc forcément instable, et gouverner seul. Mais le chef de l'Etat a exclu cette hypothèse. "Les résultats actuels ne donne l'opportunité à aucun parti de former à lui seul un gouvernement", a-t-il relevé dans sa première réaction post-électorale.

 

Une coalition des trois partis d'opposition

Sur le papier, elle est parfaitement possible. Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a recueilli 25% des voix et 132 sièges de députés, le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) 16,3% et 80 sièges et le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde-gauche) 13,1% et 80 sièges. Soit un groupe majoritaire de 292 députés.
"Le CHP est parfaitement capable de former un gouvernement", a déclaré dès dimanche soir Haluk Koç, le porte-parole du parti arrivé deuxième derrière l'AKP.
Mais l'éventualité d'une cohabitation entre les nationalistes et kurdes semble très aléatoire. Proche des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le HDP soutient le processus de paix entre le gouvernement et son chef Abdullah Öcalan. De son côté, le MHP, qui considère M. Öcalan comme un "terroriste" et défend bec et ongles l'unité de la Turquie, y est franchement opposé.

Reste l'hypothèse d'une autre combinaison avec seulement deux partis. "Une possible coalition CHP-MHP pourrait être soutenue par le HDP au Parlement, qui n'entrerait pas dans le gouvernement", évoque Deniz Zeyrek, du journal Hürriyet.

Autre alliance possible, une alliance CHP-HDP, soutenue au seul Parlement par le MHP.

 

Une coalition de l'AKP avec un autre parti


C'est l'hypothèse privilégiée par les dirigeants de l'AKP et les éditorialistes. Dimanche soir, M. Davutoglu a clairement fait comprendre qu'il ne cèderait pas le pouvoir. "Cette élection a encore montré que l'AKP était la colonne vertébrale de ce pays", a-t-il lancé.
"Pour l'instant le scénario d'une coalition est la plus vraisemblable", a commenté lundi le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. Le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a renchéri en affirmant qu"une formation ne ferme jamais la porte" à une alliance avec d'autres partis pour gouverner.

Mais avant les élections, les trois partis d'opposition ont tous refusé l'idée-même d'une coalition avec l'AKP, encore et toujours sous la tutelle d'un président qu'ils ont traité pendant toute la campagne électorale de "dictateur" ou de "voleur"...

 

De nouvelles élections


En cas d'échec de toutes les tractations pour constituer un gouvernement dans les prochains 45 jours, le chef de l'Etat peut dissoudre la "Grande assemblée nationale" et convoquer des élections anticipées, dit la Constitution.

Peut-être sous le coup du revers infligé dimanche à son parti favori, la presse gouvernementale a agité dès lundi matin cette hypothèse. "Élections anticipées en vue", a ainsi titré le quotidien Yeni Safak. "Cette dernière option est la plus lointaine", a toutefois tempéré le vice-Premier ministre Kurtulmus.

 

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Conformément à...

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