Réuni hier au Grand Sérail pour examiner les deux questions principales inscrites à son ordre du jour, la situation à Ersal et les nominations à la tête des FSI et de l'armée, le gouvernement a pris des demi-mesures qui ne semblent avoir rien réglé. C'est ainsi qu'il a chargé l'armée « de rétablir la sécurité à l'intérieur de Ersal et à ses abords », tout en lui laissant carte blanche en ce qui concerne le « jurd » de la ville. Par ailleurs, il a fait l'impasse sur les nominations.
Voilà, sous forme d'un jugement avec ses attendus, la déclaration plutôt alambiquée lue par le ministre de l'Information Ramzi Jreige à l'issue de la réunion du gouvernement :
« Le Conseil des ministres, après avoir longuement examiné la situation dramatique du village de Ersal, due à la présence d'éléments armés dans son "jurd" et à l'installation d'un nombre immense de réfugiés syriens à l'intérieur de l'agglomération et à ses abords ;
« et tout en exprimant sa confiance totale dans l'armée et dans son commandement, en le chargeant d'effectuer la meilleure évaluation de la situation sur le terrain, et à prendre les décisions et mesures adéquates pour remédier à toute situation à l'intérieur de l'agglomération et à ses abords ;
« et tout en affirmant qu'il n'existe aucune restriction d'aucune sorte aux mesures que l'armée pourrait prendre pour libérer le jurd de Ersal et en éloigner les éléments armés terroristes ;
« décide de charger l'armée de prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir son contrôle et son déploiement à l'intérieur de Ersal, et de protéger Ersal contre les agressions et les dangers qui la menacent de la part des éléments armés terroristes et d'y maintenir la sécurité.
« Le débat sur les deux questions sera parachevé au cours d'une séance ultérieure qui se tiendra jeudi prochain », a conclu M. Jreige.
En préambule, le ministre a affirmé que la réunion s'est ouverte sur l'exhortation classique à l'élection d'un président de la République. « L'absence d'un président, a affirmé le chef du gouvernement, se répercute négativement sur l'ensemble des institutions constitutionnelles. »
Le Premier ministre a ensuite rendu compte de la visite qu'il vient d'effectuer en Arabie saoudite « et des bons résultats au niveau des relations bilatérales qu'elle a produits ». « Le Liban, a-t-il ajouté, a profité de l'occasion pour exprimer à haute voix son appréciation pour l'appui passé et présent que le royaume continue de lui apporter à plusieurs niveaux. »
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