Raï dimanche en Syrie "pour une visite pastorale"

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, effectuera dimanche sa deuxième visite pastorale à Damas depuis le début du conflit syrien, mais ne rencontrera aucun responsable du régime, a affirmé à l'AFP son conseiller de presse.
Sa première visite comme primat de l'Eglise maronite d'Antioche et de tout l'Orient en février 2013 avait provoqué une controverse au Liban, pays où il siège et qui est divisé entre partisans et détracteurs du régime syrien de Bachar el-Assad.

"La visite du patriarche Raï à Damas dimanche et lundi est purement pastorale et ne comprendra aucune rencontre politique ou réunion avec des responsables syriens", a affirmé à l'AFP le conseiller Walid Ghayyad.
En 2013, sa visite à l'occasion de l'intronisation de Youhana Yazigi (Jean X d'Antioche), patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, avait été la première d'un patriarche maronite en Syrie depuis 70 ans en raison des relations tumultueuses entre le Liban et son ancienne puissance de tutelle.

Mgr Raï se rend cette fois dans la capitale syrienne "à l'invitation de Mgr Yazigi pour l'inauguration du nouveau siège du patriarcat orthodoxe ainsi qu'à l'invitation du patriarche syriaque orthodoxe Mar Ephram II pour participer à l'inauguration du synode de l'Eglise syriaque orthodoxe", selon M. Ghayyad.
Cette visite "reflète le rapprochement et la coopération entre les Eglises chrétiennes dans le contexte difficile dans lequel vivent les chrétiens de la région", a-t-il ajouté.

Les chrétiens de Syrie, en grande majorité des orthodoxes, représentaient avant le conflit de 2011 près de 5% de la population, mais nombre d'entre eux ont quitté le pays à l'instar de leurs compatriotes musulmans à mesure que le pays s'enfonçait dans la guerre et notamment avec la montée en puissance de groupes jihadistes comme l'Etat islamique (EI).
Les Syriens maronites sont estimés, eux, à près de 60.000 personnes.

Des hommes de religion chrétiens ont été assassinés ou kidnappés, comme Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe d'Alep, deuxième ville de Syrie, et Youhanna Ibrahim, le métropolite syriaque orthodoxe de la même ville, enlevés en avril 2013 dans le nord du pays. On ignore également toujours le sort du jésuite italien Paolo Dall'Oglio, kidnappé en 2013 par l'EI dans la province de Raqqa (nord).
En février, plusieurs villages assyriens dans le nord-est ont été pris d'assaut par l'EI qui a kidnappé plus de 200 de leurs habitants.

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