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Nos Lecteurs ont la Parole - Nader ALLOUCHE

André Mohawej, l’indépendance et la liberté

Le combat que se livrent les chaînes de télévision al-Jazeera et al-Mayadeen est une manifestation de la maladie des médias arabes. La presse arabe, quoique plurielle, est prisonnière d'un grand combat idéologique qui secoue le monde arabe depuis la Nahda. Les nationalistes et les islamistes s'opposent dans l'opinion publique par journalistes interposés. Le Baas et ses partisans, le golfe Arabo-Persique et ses alliés : tel est le clivage dans la presse arabe. Tous les journalistes y sont contraints. Les rares plumes qui osent délicatement bouger les lignes éditoriales sont vite découvertes, à l'exemple d'un célèbre journaliste que le libanais al-Akhbar doit aujourd'hui regretter.
Dans cet univers médiatique arabe où les Hariri, Bachar el-Assad et les émirs saoudiens et qataris ont placé leurs agents, force est de constater qu'un espace d'indépendance et de liberté s'est difficilement dégagé : RMC Doualiya. Force est de constater encore que l'œuvre d'André Mohawej à la direction de l'information y est pour beaucoup. Au milieu de journalistes arabes qui donnent dans l'éditorial, Mohawej a remis le cap vers l'équilibre, donnant la parole à tous les protagonistes des conflits arabes, sans préjuger des responsabilités prétendues des uns ou des autres, en remarquant que tous sont de la bataille, et la bataille faisant rage, dénier la parole à l'un ou l'autre des acteurs constituerait un acte grave de censure, proche du négationnisme.
C'est ici la principale qualité d'André Mohawej. Il ne défend personne en particulier. Il laisse à chacun le soin de se défendre, aux auditeurs le choix de la vérité. C'est in fine l'étymologie de média : un intermédiaire. Un intermédiaire non de la vérité, mais des faits. De facto : ce pourrait être la devise de Mohawej, qui a conscience que la vérité en journalisme, c'est une proposition de regard(s) et d'analyse(s). Le fait, c'est l'information et la diversité des points d'où elles sont vues. C'est justement ce à quoi Mohawej s'est attaché depuis longtemps : lire l'information de toutes les perspectives et la dire de tous les points de vue. Le pluralisme, c'est son maître-mot.
Cigarette en bouche, vieux jean et mobylette, le directeur info de Doualiya est de la vieille école. Mais le chef de file d'une nouvelle classe : MCD, la radio du pluralisme. André Mohawej a ceci de différent des vieux journalistes arabes que son regard sur l'information est ouvert même à ce qu'il déteste, quand a contrario beaucoup de ses collègues de la presse arabe refusent de voir et pis, de faire voir ce qui ne leur convient pas.
Concrètement, la méthode Mohawej, c'est quoi ? C'est relayer dans le même journal les bombardements excessifs et aveuglément meurtriers de l'armée arabe syrienne sur Deraa et les crimes de guerre commis par la rébellion en banlieue de Damas. C'est inviter le député d'Alep Boutros al-Marjaneh pour le soumettre aux questions du grand journaliste Kamal Tarabey, dont la sympathie pour le 14 Mars est célèbre. Quelle interview ce fut, d'ailleurs ! Conduire Marjaneh à dire que le gouvernement et le Baas peuvent survivre à Bachar, s'il y avait un règlement politique, est un tour de force. C'est aussi ça la méthode Mohawej : pousser les invités à se sortir de l'endoctrinement et du dogmatisme le temps d'une interview. Pour ça, André connaît parfaitement ses équipes et sait qui et quoi soumettre à quel journaliste. C'est un excellent manager.
C'est pour toutes ces raisons que je suis convaincu qu'André Mohawej est le meilleur pour reprendre le flambeau de Negla à la rédaction en chef de RMC Doualiya.

Nader ALLOUCHE

Le combat que se livrent les chaînes de télévision al-Jazeera et al-Mayadeen est une manifestation de la maladie des médias arabes. La presse arabe, quoique plurielle, est prisonnière d'un grand combat idéologique qui secoue le monde arabe depuis la Nahda. Les nationalistes et les islamistes s'opposent dans l'opinion publique par journalistes interposés. Le Baas et ses...

commentaires (2)

TOUS LES MÉDIAS ARABE... ET AVANT TOUT LIBANAIS... SONT SUBORDONNÉS À DES MAÎTRES FINANCIERS... ET NE REFLÈTENT POINT LA LIBRE EXPRESSION DÉMOCRATIQUE !!! PUBLIEZ S.V.P. OLJ... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 37, le 16 mai 2015

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Commentaires (2)

  • TOUS LES MÉDIAS ARABE... ET AVANT TOUT LIBANAIS... SONT SUBORDONNÉS À DES MAÎTRES FINANCIERS... ET NE REFLÈTENT POINT LA LIBRE EXPRESSION DÉMOCRATIQUE !!! PUBLIEZ S.V.P. OLJ... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 37, le 16 mai 2015

  • "Dans cet univers médiatique arabe où les Hariri et Bachar el-Assad." ! C'est un oxymore, mon cher ! "Et les émirs saoudiens et qataris." ! Qu'en est-il des mollâhs Perscés, äâïynéééh, avec entre autres Al- Manâr ?.... "ont placé leurs agents...." ! Ainsi, pour ce Monsieur, "les Hariri" auraient placé des "agents".... comme Bachar et les mollâhs" ! Wâlâoû, yâ "Maître" es communication et journalisme !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 11, le 16 mai 2015

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