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À La Une - Conflit

La trêve maintenue au Yémen malgré des "violations"

Un avion d'aide de Médecins sans frontières et un autre de l'Onu ont atterri à Sanaa.

La coalition menée par l'Arabie saoudite maintenait jeudi la trêve des raids aériens au Yémen. AFP PHOTO / SALEH AL-OBEIDI

La coalition menée par l'Arabie saoudite maintenait jeudi la trêve des raids aériens au Yémen en dépit de "violations" de la part des rebelles, afin de permettre la distribution de l'aide dans le pays en proie à une grave crise humanitaire.

La capitale Sanaa a vécu sa nuit la plus calme depuis le début de la campagne aérienne le 26 mars de la coalition de neuf pays arabes, qui cherche à empêcher les rebelles chiites Houthis de prendre le contrôle entier du pays, selon un correspondant de l'AFP. La trêve tient dans le reste du pays malgré des échanges de tirs sporadiques dans des villes du sud entre rebelles et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a fui avec ses ministres le pays pour se réfugier en Arabie saoudite.

La coalition, sous commandement saoudien, a indiqué avoir choisi la retenue en dépit de violations par les Houthis du cessez-le-feu entré en vigueur mardi soir, pour cinq jours renouvelables. "Les miliciens Houthis ont violé la trêve", a-t-elle affirmé dans un communiqué, en faisant état de 12 cas de violation du cessez-le-feu le long de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen et au Yémen même. Pour autant, elle "réaffirme son plein attachement à la trêve humanitaire". La coalition avait pourtant prévenu les Houthis qu'elle reprendrait ses raids en cas de violation du cessez-le-feu initié par l'Arabie saoudite pour des raisons humanitaires.

 

(Lire aussi: L'opération au Yémen a empêché un complot contre la sécurité régionale, estime Riyad)

 

L'aide s'accélère
Les rebelles soutenus par l'Iran chiite avaient laissé entendre du bout des lèvres qu'ils étaient prêts à respecter la trêve proposée par Riyad alors que leurs alliés sur le terrain, les militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, l'avaient accueilli favorablement.

C'est à partir de leur fief à Saada (nord) que les Houthis ont lancé en juillet 2014 une offensive qui leur a permis de s'emparer de vastes zones du centre et de l'ouest de ce pays pauvre et instable de la péninsule arabique, y compris la capitale Sanaa en janvier dernier. Ils ont ensuite progressé dans le sud, entraînant l'intervention de la coalition arabe pour stopper leur avancée.

Le conflit a provoqué des coupures d'eau et d'électricité, une grave pénurie de carburant, de nourriture et de médicaments, outre de nombreuses victimes. Au moins 1.578 personnes ont été tuées et 6.504 blessées, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La situation est "catastrophique" car le Yémen, soumis à un blocus aérien et maritime de la coalition, "manque de tout", a dit Dominique Burgeon à l'Organisation de l'Onu pour l'Alimentation et l'Agriculture.

Mercredi, une cargaison de fuel a été déchargée d'un navire affrété par le Programme alimentaire mondial (PAM) au port de Hodeida sur la mer Rouge. La ministre de l'Information en exil, Nadia al-Sakkaf, a déclaré que sept navires transportant des secours avaient pu atteindre le Yémen "cette semaine": trois ont accosté à Hodeida, un à Aden (sud), deux à Moukalla, ville du sud-est contrôlée par el-Qaëda, et le dernier à Mokkha sur la mer Rouge.

 

(Lire aussi : Sept semaines « catastrophiques » pour le Yémen)

 

Controverse avec l'Iran
En plus, 18 camions-citernes chargés de carburant sont entrés à partir de l'Arabie saoudite dans la province du Hadramout (sud-est), a-t-elle ajouté, cité par l'agence Saba. Et "les vols ont repris progressivement" à l'aéroport de Sanaa après la réparation de la piste qui été endommagée par les raids, selon un responsable. Un avion d'aide de Médecins sans frontières et un autre de l'Onu y ont atterri jeudi. Le Qatar et le Koweït ont annoncé des aides respectives de 120 et de 40 tonnes de médicaments.

Si le gouvernement yéménite en exil s'est félicité du doublement à 540 millions de dollars de l'aide humanitaire saoudienne, il a indiqué refuser celle de l'Iran, accusé malgré ses démentis d'armer les Houthis. Le ministre des Affaires étrangères Ryad Yassine a accusé l'Iran d'avoir envoyé au Yémen un bateau sans l'"accord des autorités légitimes", allant jusqu'à dire que son gouvernement examinait "une rupture des relations diplomatiques avec l'Iran".

Téhéran, après avoir affirmé son intention de délivrer l'aide dans un port yéménite et non via la plateforme de l'Onu à Djibouti, a dit s'être coordonné avec l'Onu pour décharger dans un port yéménite sa cargaison d'aide. "Les livraisons par air de l'aide en médicaments et en nourriture du Croissant rouge iranien via Oman et Djibouti sont aussi en cours", a indiqué un responsable iranien.

 

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