Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Sommet

Obama et le prince héritier saoudien font assaut d’amabilités pour contrebalancer l’absence de Salmane

Le chef de la Maison-Blanche souligne le rôle central joué par Riyad dans la lutte contre l'EI.

Barack Obama recevant hier dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche le prince héritier Mohammad ben Nayef et le fils du roi Salmane et ministre de la Défense, le prince Mohammad ben Salmane. Nicholas Kamm/AFP

L'ouverture hier du sommet USA-CCG à la Maison-Blanche devait être cruciale par la présence du roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdel Aziz. Elle l'a été malgré son absence. Ainsi, le président Barack Obama a tenu, le matin à 11 heures, une réunion avec le prince héritier Mohammad ben Nayef, et le fils du roi et ministre de la Défense, le prince Mohammad ben Salmane, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche. Tous deux arboraient leur tenue traditionnelle. Le prince héritier s'est exprimé en arabe et avait pour traducteur l'actuel ministre saoudien des Affaires étrangères et ancien ambassadeur à Washington, Adel al-Jubair. Assistait également à cette rencontre le vice-président américain Joe Biden.

Le prince héritier a transmis au président Obama les vœux du roi Salmane soulignant l'importance des relations stratégiques entre les deux pays. Il a également insisté sur la volonté d'œuvrer avec les USA pour la stabilité de la région. De son côté, le président Obama a rappelé que « les États-Unis et l'Arabie saoudite sont unis par une amitié solide et une relation remontant à Franklin Roosevelt et au roi Fayçal ». Il a par ailleurs souhaité qu'un cessez-le feu soit mis en œuvre au plus vite au Yémen, appelant aussi à la formation d'un gouvernement d'union. M. Obama a précisé que ce sujet sera discuté à Camp David. Il a aussi mentionné le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie, soulignant le rôle central joué par Riyad dans la lutte contre ce groupe radical.

Deux jours plus tôt, le monarque saoudien avait téléphoné au président américain pour lui exprimer ses regrets de ne pas pouvoir se rendre à Washington. Tous les deux ont passé en revue l'agenda du sommet et se sont mis d'accord sur la nécessité pour les membres du CCG d'évaluer les menaces auxquelles la région fait face et les moyens de résoudre les conflits régionaux, afin de mettre sur pied collectivement les moyens de défense. Les deux dirigeants ont également discuté de l'importance d'un accord global entre les 5 + 1 et l'Iran qui devrait assurer d'une manière vérifiable la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien.
Le président américain annonçait ainsi le programme de la journée de travail qui se déroulera aujourd'hui à Camp David en présence des émirs du Qatar et du Koweït, et les représentants des quatre leaders absents (Arabie saoudite, Oman, Bahreïn et Émirats arabes unis). Malgré le désistement du roi Salmane, son ministre des Affaires étrangères, évoquant les garanties fournies par l'administration américaine au CCG, avait affirmé, il y a quelques jours, que « mieux qu'un traité, la parole américaine est indiscutable ».

(Lire aussi : L'absence du roi Salmane à Camp David souligne les divergences avec Washington)

 

Plus qu'un mémorandum d'intention et moins qu'un traité
Hier, en fin d'après-midi, le président Obama avait commencé par accueillir ses hôtes arabes dans le cadre d'une réception à la Maison-Blanche, aussitôt suivie d'un dîner.
Ce matin, ils devraient s'envoler à bord de plusieurs hélicoptères vers Camp David, à une centaine de kilomètres de Washington, une destination qui ne figure pas sur la carte géographique de la région, pour des raisons de sécurité. Là, dans un environnement bucolique que l'on dit favorable aux discussions délicates, l'Iran aura certes la vedette, les pays du CCG aspirant à l'isoler tout en souhaitant avoir, eux aussi, des centrales nucléaires. En contrepartie, il leur sera proposé un système de missiles de défense et des armes sophistiquées. Le gros nuage syrien hantera également ces rencontres, avec notamment un appel aux Américains pour un soutien plus accru aux opposants de Bachar el-Assad.

Autant de préoccupations arabes qui exigent des assurances garanties par un traité. Or les États-Unis ont clarifié auparavant leur position : ils ne livreront pas la clé de la région du Golfe à l'Iran. Le sommet devrait aboutir à un accord qui sera plus qu'un mémorandum d'intention et moins qu'un traité, selon Obama, puisqu'il lui serait difficile de le ratifier par le Congrès.
Selon l'un des membres du Conseil national de sécurité, « les leaders du CCG sont venus à Washington pour qu'on leur dise qu'on est là pour eux. C'est ce que Camp David fera ».
Pour le très respectable titre électronique Politico, « la présence militaire américaine dans le Golfe est colossale et en fin de compte, dit Frederik Wehrey, un spécialiste du Moyen-Orient, les USA sont aujourd'hui les seuls joueurs en ville ! ».

 

Lire aussi
Paris, partenaire privilégié de l'axe du Golfe face à Téhéran

Le chef des Pasdaran : "La dynastie saoudienne est au bord de l'effondrement"

Les monarchies du Golfe font bloc face à l'Iran

L'ouverture hier du sommet USA-CCG à la Maison-Blanche devait être cruciale par la présence du roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdel Aziz. Elle l'a été malgré son absence. Ainsi, le président Barack Obama a tenu, le matin à 11 heures, une réunion avec le prince héritier Mohammad ben Nayef, et le fils du roi et ministre de la Défense, le prince Mohammad ben Salmane, dans le bureau...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut