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Nasrallah : "La bataille du Qalamoun s'imposera d'elle-même lorsqu'elle sera lancée"

L'opération "Tempête de la fermeté" au Yémen est "un cuisant échec saoudien", estime le secrétaire général du Hezbollah.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'une allocution télévisée, le mardi 5 mai 2015. Capture d'écran de la chaîne al-Manar.

Dans une allocution télévisée, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a passé mardi en revue les principaux dossiers d'actualité sur la scène régionale, du Yémen, en passant par l'Irak, jusqu'à la Syrie, notamment la bataille annoncée du Qalamoun, à la lisière du Liban.


Entamant son discours par le conflit au Yémen, le leader chiite a estimé que l'opération "Tempête de la fermeté" est "un cuisant échec saoudien". "Après 26 jours d'attaque, la coalition a annoncé la fin de l'opération +Tempête de la fermeté+ en expliquant qu'elle avait atteint l'ensemble de ses objectifs. Nous sommes face à une campagne mensongère, a tranché Hassan Nasrallah. En tant que citoyen arabe, je demande quels sont les objectifs qui ont été atteints".

"Nous sommes face à un échec saoudien cuisant", a jugé Hassan Nasrallah. "C'est la résistance du peuple yéménite qui a empêché la coalition d'atteindre ses objectifs", a-t-il poursuivi, qualifiant l'opération "Retour de l'espoir" de "supercherie destinée à couvrir l'échec de la première phase", avec la définition d'objectifs "plus raisonnables".

Depuis le 26 mars, l'Arabie saoudite conduit avec huit alliés arabes une campagne de bombardements aériens contre les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, pour les empêcher de prendre le contrôle total du Yémen, voisin du royaume saoudien. Malgré l'annonce saoudienne le 21 avril de la fin de la campagne aérienne "Tempête de la fermeté" et le début d'une nouvelle phase baptisée "Redonner l'espoir", la coalition a poursuivi ses raids quotidiens.

Le leader chiite s'est dans ce contexte efforcé de démonter un par un les objectifs affichés par la coalition qui combat au Yémen, comme la protection du peuple yéménite et le retour à la normale du processus politique.

"Le peuple yéménite refuse les supercheries et le retour de la domination, et se bat pour sa souveraineté, son indépendance, son unité et son honneur", a-t-il ajouté, estimant que "le blocus aérien et maritime a empêché l'arrivée de l'aide humanitaire" et demandant à la communauté internationale d'"assumer ses responsabilités".

 

(Lire aussi : Les monarchies du Golfe font bloc face à l'Iran)

 

Hassan Nasrallah a par la suite évoqué le dossier irakien, estimant que "les Etats-Unis ne veulent pas vraiment combattre Daech (le groupe Etat islamique) et le terrorisme en Irak". "Ils utilisent cette guerre pour atteindre leurs objectifs, la redéfinition des frontières actuelles selon des critères communautaires", a-t-il ajouté. "Les Etats-Unis ne vont appliquer que leur projet de recomposition de la région en attisant des guerres civiles qui peuvent durer des années", a ajouté le leader chiite.

"Peuples arabes, après la partition de l'Irak se prépare la partition de la Syrie et du Yémen. Personne ne peut rester silencieux", s'est exclamé le secrétaire général du Hezbollah. "Notre génération ne doit pas commettre les mêmes erreurs que nos pères qui ont livré la Palestine à Israël, a-t-il ajouté. Nous devons couper la route à ce projet".

 


Le conflit syrien et la bataille du Qalamoun
Le chef du Hezbollah a par la suite évoqué le conflit syrien. "En Syrie, nous sommes face à une guerre psychologique qui fait suite à la guerre internationale sur laquelle les ennemis de la Syrie se sont cassé les dents", a-t-il estimé.

"Personne ne doit croire à tous ces mensonges, les Libanais particulièrement", a prévenu Nasrallah. "Depuis 4 ans, nous entendons que le régime syrien va tomber. En vérité, la situation aujourd'hui en Syrie est très différente de celle qui prévalait au début de la guerre", a-t-il ajouté. Evoquant les batailles de Jisr el-Choughour et d'Idlib, perdues par le régime, il a expliqué que "dans une guerre, il y a des batailles. Ce n'est pas parce qu'on perd une bataille qu'on a perdu la guerre".

Le leader chiite a réaffirmé que le Hezbollah s'était impliqué dans cette guerre "pour défendre la Syrie, le Liban et l'ensemble de la région".

Après une série de défaites subies par le régime syrien dans la province d'Idlib, l'armée syrienne veut à tout prix renforcer son réseau défensif pour faire face à une éventuelle attaque rebelle contre la province de Lattaquieh, fief de la minorité alaouite à laquelle appartient Bachar el-Assad. Vendredi, elle a lancé une offensive contre les rebelles sur un site stratégique de Lattaquieh pour tenter d'y renforcer sa présence.


Toujours sur le dossier syrien, Hassan Nasrallah a évoqué la bataille annoncée du Qalamoun, estimant d'emblée que la situation sur le terrain dans cette région frontalière du Liban n'est pas liée à l'évolution dans d'autres régions de la Syrie.

"Nous ne parlons pas d'une menace que nous voulons prévenir, mais d'une attaque claire que nous subissons", a-t-il assuré. "Les objectifs de nos ennemis dans le Qalamoun sont clairs : attaquer nos positions, s'infiltrer sur le territoire libanais, attaquer l'armée, attaquer les citoyens libanais, continuer à jouer avec les militaires otages et leurs familles", a énuméré M. Nasrallah, ajoutant que "toute victoire est importante dans la grande bataille que nous menons".

Et de poursuivre : "Si nous avions attendu un consensus libanais, les organisations armées seraient déjà dans plusieurs régions du Liban". 

Dans ce contexte, Hassan Nasrallah a certifié que le Hezbollah n'avait pas besoin d'"annoncer le début d'une bataille" dans le Qalamoun. "Cette opération s'imposera d'elle-même lorsqu'elle sera lancée", a-t-il ajouté, ajoutant que "l'Etat, aujourd'hui, n'est pas capable d'affronter seul cette menace".

"Nous continuerons à résister contre les sombres menaces qui pèsent sur le Liban", a conclu le secrétaire général du parti chiite.

(Lire aussi : Le Hezbollah prépare « sa » bataille dans le Qalamoun, l'éclairage de Philippe Abi-Akl)

 

Ces déclarations de Hassan Nasrallah interviennent alors que de violents affrontements entre les combattants du parti chiite et des groupes armés ont éclaté mardi dans les montagnes de Tfaïl et dans le secteur de Brital, dans la Békaa.

Parallèlement, les combats font rage au Qalamoun où le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda et des groupes rebelles islamistes alliés ont lancé lundi une attaque préventive contre les forces du régime et du Hezbollah.

Mais la "bataille du printemps", censée opposer l'armée et le Hezbollah aux jihadistes d'al-Nosra et du groupe État islamique aux confins du Qalamoun syrien semble avoir été retardée. Le combat tant redouté n'aurait pas été annulé, mais seulement reporté. Dans la Békaa, on croit même savoir que la bataille est pour bientôt. Depuis déjà quelques jours, des informations font en effet état de la présence de groupes importants de combattants du Hezbollah dans la Békaa, venus d'un peu partout, et qui ont fait le déplacement au vu de tous.

L'an dernier, les forces gouvernementales, appuyées par le Hezbollah, avaient chassé les rebelles de la plus grande partie de Qalamoun, situé sur le versant syrien du massif montagneux de l'Anti-Liban séparant les deux pays. Mais les insurgés se sont retranchés dans les sommets où se trouvent de nombreuses grottes, d'où ils mènent une guérilla.

L'an dernier, des jihadistes venus de Syrie s'étaient emparés brièvement de la ville frontalière d'Ersal, prenant en otage des dizaines de membres des forces libanaises de sécurité. Depuis, quatre ont été exécutés et 25 autres policiers et soldats sont toujours aux mains des jihadistes d'al-Nosra et du groupe Etat islamique (EI).

 

 

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Secousses sécuritaires minimes aux visées imprécises

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