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Moyen Orient et Monde - France

Marion Maréchal-Le Pen « ne veut pas mettre son avenir politique en péril avec un FN d’un autre temps »

Jean-Yves Camus analyse pour « L'Orient-Le Jour » le positionnement de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen.

De gauche à droite : Marine Le Pen, son père Jean-Marie et la petite-fille de ce dernier, Marion Maréchal-Le Pen. Photo AFP

L'euphorie aura été de courte durée : après avoir engrangé de nombreux élus aux départementales françaises le mois dernier, le Front national est secoué par des crises internes qui ont culminé ces derniers jours. Les déclarations de Jean-Marie Le Pen, président et cofondateur du parti d'extrême-droite, sur les chambres à gaz qu'il a de nouveau qualifiées de « détails » de la Seconde Guerre mondiale, puis son interview à l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol ont suscité un tollé, jusque dans les rangs de son propre camp. Il y a quelques jours, sa fille Marine, présidente du parti, se démarquait de ses propos et annonçait qu'elle s'opposerait à la candidature de son père aux élections régionales.
Lundi, M. Le Pen a néanmoins joué la carte de l'apaisement en annonçant renoncer à se présenter à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) aux élections régionales de décembre, au profit de sa petite-fille, la députée Marion Maréchal-Le Pen.


Si les détracteurs du patriarche, dont notamment Florian Philippot, bras droit de Marine, ont tout de suite salué une décision « sage », la saga n'est pas terminée, et des sanctions à l'encontre du président du FN sont encore possibles. Pour l'instant, le compromis Marion, qui de fait devient la grande gagnante de cette querelle familiale, pourrait contribuer à une sorte de réconciliation au sein du parti, ou, au contraire, accentuer les divisions. Car la candidate se dit plus proche du FN « de Marine » que de celui de son grand-père... et refuse totalement un ticket avec Bruno Gollnisch, également candidat, qu'elle considère comme appartenant à l'ancienne équipe du FN.

 

(Lire aussi : La majorité des sympathisants FN veut que J-M Le Pen quitte le parti)


Chez Marion, « il y a une volonté certaine de prendre de la distance par rapport aux personnes entourant Jean-Marie Le Pen ; elle a absolument besoin de parler à une nouvelle génération et de ne pas mettre son avenir politique en péril avec un FN d'un autre temps », estime Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès. En effet, Bruno Gollnisch appartient à la vieille garde du mouvement, qu'il a rejoint dans les années 1980 ; ayant des décennies d'expérience politique, sans oublier une constance et « des idées qui n'ont pas bougé d'un iota », selon M. Camus, M. Gollnisch possède un avantage très certain sur la jeune Marion, qui n'a que 25 ans.


Pendant ce temps, l'UMP de Nicolas Sarkozy s'inquiète. Le positionnement de Marion Maréchal-Le Pen pourrait, en effet, séduire jusqu'à « 95 % des électeurs » de l'UMP, s'est alarmé récemment un proche de M. Sarkozy. Pour M. Camus, « même si le FN est monté en puissance (dans certaines régions), l'UMP résiste dans d'autres. Il y a bel et bien une tentation pour les électeurs de (droite) de basculer du côté du FN. Mais depuis les départementales, il y a une nouvelle dynamique qui joue en faveur de l'UMP ». Et de rappeler la « droitisation » du discours de Nicolas Sarkozy, avant les départementales, surtout concernant « l'assistanat, l'islam, l'immigration ». Ainsi, la droite reste en tête – pour l'instant –, mais, avec son jeune âge, Marion Maréchal-Le Pen a tout son avenir devant elle. « Elle va rester longtemps dans le paysage politique français. En attendant, c'est une véritable guerre qui oppose désormais le Front national à l'UMP », conclut Jean-Yves Camus.

 

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commentaires (1)

C'est une évidence , de ne pas commencer sa carrière politique , avec le boulet du grand père à la moralité historique aussi douteuse que toxique ...donc ,ce sera un vrai test , pour juger de la maturité politique de la jeune Marion Marechal Le Pen.....

M.V.

08 h 48, le 15 avril 2015

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Commentaires (1)

  • C'est une évidence , de ne pas commencer sa carrière politique , avec le boulet du grand père à la moralité historique aussi douteuse que toxique ...donc ,ce sera un vrai test , pour juger de la maturité politique de la jeune Marion Marechal Le Pen.....

    M.V.

    08 h 48, le 15 avril 2015

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