Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Portrait

Marine et Jean-Marie, la rupture générationnelle et politique semble consommée

L’amour filial ne résiste pas aux ambitions politiques et électorales.

La fille de Jean-Marie Le Pen a choisi de tourner le dos à son père épigone des valeurs de l'extrême droite française pré-Seconde Guerre mondiale. Marine Le Pen opère un virage manifeste par le changement de discours qui condamne la rhétorique antisémite du paternel et s'ouvre à des alliances qui rendraient le Front national (FN) fréquentable dans l'espace public français. Ces orientations ont pu se traduire à travers le choix de conseillers comme Aymeric Chauperade, aux origines chevènementiste, mais national républicain de gauche et défenseur acharné de cette ligne politique en faveur de l'intégration du parti aux milieux les plus influents de la scène politique française. Progressivement, Marine tisse des alliances pour servir son ambition première : la conquête du pouvoir.
Elle s'installe dans la dissidence face à un Jean-Marie à l'influence déclinante, critiqué pour son absence de vision stratégique et le refus de tout compromis tactique, qui entérine l'espoir pour le FN de devenir un jour un parti de gouvernement.
Figure de proue de cette nouvelle génération ultrapragmatique, elle forge à mesure de son expérience sa nouvelle doctrine.
Maintenant la pérennité des lignes forces antisociales et la vision hiérarchisée des catégories de Français, elle introduit une approche originale en faisant des populations issues de l'immigration l'exutoire des malaises économiques sociaux et culturels qui secouent la France. Celles-ci incarnent désormais l'entreprise de subversion dans une vision d'un affrontement inéluctable entre civilisations.
Bien que Marine reprenne à son compte cette théorie du néoconservatisme américain, sa vision singulière la pousse à préférer le charme conservateur d'un Vladimir Poutine opposé à un ordre social permissif et au libertarisme laxiste. Par un discours populiste pourfendeur de la bureaucratie et du projet européen, elle parvient à gagner l'adhésion d'un électorat plus large.
En quelques années, elle acquiert une stature qui dépasse de loin celle de son père, mobilisant le gros des troupes frontistes à l'exception de quelques irréductibles Jean-Mariste.
Pour faire du Front national un parti qui rassemble une large faction qui accuse la gauche latitudinaire, elle tente d'aguicher l'électorat de droite. Consciente du rapport de force politique, elle se montrerait prête à faire cause commune et s'engager dans la voie d'une coalition.
Parvenant au fil des ans à desserrer l'étau de l'autoritarisme paternel, les divergences inconciliables qui s'exprimaient à l'issue de chaque campagne ont sans doute fini par avoir raison de leur histoire. La rupture générationnelle et politique semble consommée !

 

La fille de Jean-Marie Le Pen a choisi de tourner le dos à son père épigone des valeurs de l'extrême droite française pré-Seconde Guerre mondiale. Marine Le Pen opère un virage manifeste par le changement de discours qui condamne la rhétorique antisémite du paternel et s'ouvre à des alliances qui rendraient le Front national (FN) fréquentable dans l'espace public français. Ces...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut