Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Le shopping musulman a son temple à Paris, le temps d'un week-end

Plus de 170.000 fidèles sont attendus pour cette Rencontre annuelle des musulmans de France, soit la plus importante manifestation musulmane d'Europe, à mi-chemin entre la foire commerciale et le congrès politico-religieux.

La mode de l'islam a son temple: une "Rencontre annuelle des musulmans de France", ce week-end en région parisienne à l'initiative de la branche française des Frères musulmans, se présente comme le rendez-vous incontournable des aficionados des hijabs, abayas et sarouels. AFP / THOMAS SAMSON

La mode de l'islam a son temple : une "Rencontre annuelle des musulmans de France", ce week-end en région parisienne, à l'initiative de la branche française des Frères musulmans, se présente comme le rendez-vous incontournable des aficionados des hijabs, abayas et sarouels.

Dès l'ouverture, des femmes, voilées ou non, des couples poussettes à la main, ou des groupes de copains investissent les allées du parc des Expositions, en banlieue nord de Paris, juste avant l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Plus de 170.000 fidèles sont attendus pour cette Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), soit la plus importante manifestation musulmane d'Europe, à mi-chemin entre la foire commerciale et le congrès politico-religieux.

La RAMF est organisée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), la franchise française des Frères musulmans. Cet évènement au sein de la première communauté musulmane d'Europe (environ cinq millions de fidèles en France) dépasse largement le cadre "frériste", avec des participants allant des représentants institutionnels de la communauté aux ultra-conservateurs proches des salafistes.

 

(Lire aussi : Une chaire consacrée au Coran au Collège de France, une première)

 

"Certains viennent pour les conférences, d'autres pour acheter des livres, moi c'est pour le shopping!", avoue Leïla Ben Younes, visage riant encadré par un voile prune. A peine une heure après son arrivée, son sac est déjà plein: gilet rose poudré, robe aux motifs géométriques, foulard assorti. "Ça vaut le coup", affirme la jeune femme: "Au marché, une robe coûte 30 euros, ici pour 35 euros j'ai eu une robe, un foulard et une ceinture". En doudoune noire, jeans et baskets, la jeune femme est venue avec son mari vite parti - "il n'aime pas ça" - et s'est fixé un budget de 100 euros "qu'il ne faut pas que je dépasse".

Derrière elle, la patronne de Mimssa Hijab, Hadidja Sané, une Sénégalaise exubérante de 35 ans, ajuste un foulard vert d'eau autour du visage d'une de ses vendeuses. "Un petit foulard moderne pour une jeune femme moderne", s'exclame la trentenaire, robe longue bleu électrique et turban sur la tête, alors que la polémique sur le port de ce petit carré d'étoffe dans certains espaces publics ressort régulièrement en France, comme récemment à l'université. La RAMF? "important en termes de chiffre d'affaires", confie-t-elle sans en dire plus.

 

Jilbab "pour lui plaire"
Jilbab (vêtement long) "made in France" ou "pour lui plaire", robes en soie ou coton brodé importées du Cachemire, tenues de fête scintillantes... Impossible de ne pas trouver son bonheur. En robe longue noire brodée, bandeau en léopard rose assorti à une veste courte, Ayada Benali, 22 ans, est venue dès le premier jour pour trouver des abayas, des robes venues de Dubaï: "chic et élégant, tout ce que j'aime!" Ce rendez-vous, "il ne faut pas le rater. Tout ce qu'on trouve ici, on ne le trouve pas ailleurs", assure cette jeune femme élégante, aux longs cils ébène. On fouille dans les étals et on négocie sec. Pour une abaya, "en moyenne c'est 50 euros après, tout dépend de la robe: plus elle est chargée, plus le prix est élevé", décrypte Ayada.

Le roi c'est le foulard: en viscose, coton, uni, à motifs géométrique ou serti de brillants, il se vend à partir de 2 euros et s'achète pour faire des cadeaux, pour un mariage ou le quotidien. "On en achète tout le temps... Je change tous les jours et pourtant j'achète toujours les mêmes couleurs", avoue Batule, 49 ans, sous le regard blasé de son mari.

 

(Lire aussi : Les musulmans de France entre le marteau et l'enclume)

 

Si les femmes sont les principales cibles des vendeurs, quelques stands visent les jeunes hommes comme celui de Jean-Pierre Amable, qui a créé sa marque "The One" pour le "barbu d'aujourd'hui". "Le but c'était de mélanger la djellaba et le street, l'urbain", assure-t-il. Djellaba un peu plus courte, en molleton, jean ou bimatière, sweatshirts figurant un visage barbu portant casquette: la recette plaît.

Plus loin, ce sont les sarouels en jean ou jogging qui attirent un public de trentenaires. "C'est très à la mode", explique Chems, 37 ans. "Ça va avec notre religion - on ne peut pas mettre de vêtements moulants - et c'est branché", décrit ce grand barbu, blouson en cuir et baskets aux pieds. Sur le salon, un seul regret: "il n'y en a pas assez pour les hommes".

 

Lire aussi
Questions sur l'organisation d'un "islam de France" déboussolé par la radicalisation

« Il y a une peur certaine en France que l'islam se répande »

« Plutôt que de s'adapter au monde, certaines autorités musulmanes veulent imposer leur vision »

En France, les actes antimusulmans à leur apogée depuis les attentats

« Je crains que l'islamophobie ne se banalise en France »

La mode de l'islam a son temple : une "Rencontre annuelle des musulmans de France", ce week-end en région parisienne, à l'initiative de la branche française des Frères musulmans, se présente comme le rendez-vous incontournable des aficionados des hijabs, abayas et sarouels.
Dès l'ouverture, des femmes, voilées ou non, des couples poussettes à la main, ou des groupes de copains...

commentaires (1)

Et pas de burka ? Décevant ! Scandaleux ! Il faut y envoyer Daech.

Halim Abou Chacra

05 h 51, le 05 avril 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Et pas de burka ? Décevant ! Scandaleux ! Il faut y envoyer Daech.

    Halim Abou Chacra

    05 h 51, le 05 avril 2015

Retour en haut