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Économie - Liban - Finance

Blanchiment : le secteur bancaire libanais défend sa réputation

L'Association des banques et Bank Audi ont fermement démenti hier des informations publiées dans le quotidien « al-Akhbar » selon lesquelles les États-Unis s'inquiéteraient des risques de financement du terrorisme à travers les filiales étrangères des banques libanaises.

Les banques libanaises et leurs succursales sont régulées par la Banque du Liban, mais pas leurs filiales à l’étranger.

Un article publié hier en une du quotidien al-Akhbar a créé l'émoi dans les milieux financiers libanais. Le journal cite des sources bancaires non identifiées, qui auraient participé il y a une dizaine de jours à une réunion entre l'Association des banques et le secrétaire adjoint au Trésor américain, Daniel Glaser. Selon ces sources, les États Unis s'inquiéteraient des risques de blanchiment des capitaux du groupe État islamique (Daech) à travers les filiales des banques libanaises en Irak et en Turquie. Le journal met en cause en particulier la filiale turque de Bank Audi, Odea Bank, en affirmant que les États-Unis ont alerté les autorités turques sur la nécessité de surveiller les activités de cette banque.
« Ces informations sont complètement erronées et contredisent les discussions qui ont eu lieu lors de la réunion mentionnée, au cours de laquelle il n'a nullement été question de la filiale turque de Bank Audi », ont répondu la banque concernée et l'Association des banques dans deux communiqués séparés. « Les autorités turques n'ont jamais demandé à notre filiale de prendre une quelconque mesure spécifique en matière de lutte contre le blanchiment d'argent ou de financement du terrorisme », a précisé Bank Audi, ajoutant que « la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme font partie intégrante de la politique de gouvernance et de respect des normes suivie par le groupe, aussi bien au Liban qu'à l'étranger. Notre banque est soumise à l'inspection des banques centrales et des organes de contrôle des pays où elle est présente ».

 

(Lire aussi : Bank of Beirut (UK) sanctionnée par le régulateur britannique)

 

Des réglementations aux normes internationales
Les banques libanaises et leurs succursales à l'étranger sont régulées par la Banque du Liban (BDL). Depuis la promulgation de la loi de 2001 sur le blanchiment d'argent, ces entités sont soumises au contrôle de la Commission spéciale d'investigation, chargée d'enquêter sur les transactions suspectes, moyennant dans certains cas de lever le secret bancaire.
L'adoption de cette loi avait permis le retrait du Liban de la « liste noire » du Groupe d'action financière (Gafi) qui fixe les normes mondiales en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Pour s'aligner davantage à ces normes, un projet d'amendement de cette loi est actuellement en attente de ratification au Parlement.
Ce cadre ne s'applique toutefois pas aux filiales des banques libanaises, qui sont régies par les lois et les réglementations des pays hôtes. En ce qui concerne la Turquie, le Gafi estime aujourd'hui que la réglementation est conforme aux normes internationales, contrairement à l'Irak, où des efforts restent à faire.

 

(Lire aussi : Swiss Leaks : « Les Libanais cherchent surtout à diversifier leurs risques »)

 

Ménager les correspondants
Mais au-delà de l'environnement dans lequel elles évoluent, les banques en général ont appliqué les procédures et les systèmes de contrôle imposés par la BDL à l'échelle de leur groupe, et donc aussi dans les filiales. Ces procédures sont particulièrement strictes car les banques libanaises doivent ménager leurs correspondantes aux États-Unis étant donné la dollarisation de l'économie libanaise. Une circulaire émise par la BDL en 2012 leur impose de rester informées des lois et des règlements régissant leurs correspondants à l'étranger et de traiter avec eux dans ce cadre. En d'autres termes, les banques libanaises ne peuvent pas se permettre d'être épinglées par le Trésor américain. La dernière fois que ce dernier a sanctionné une banque libanaise, elle a disparu du marché. C'était en 2011. Accusée de financement du Hezbollah, considéré comme terroriste aux États-Unis, la Lebanese Canadian Bank a été rachetée en toute urgence par la Société générale de banque au Liban. Cette démarche avait été nécessaire pour sauvegarder les dépôts des clients, mais aussi la réputation de l'ensemble du secteur bancaire libanais.

 

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