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Santé - Maladies infectieuses

L’hépatite B dans le collimateur de l’OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à un meilleur dépistage de l'hépatite B et un meilleur accès aux traitements, mais aussi à une vaccination massive des nouveau-nés. Son objectif ? Vaincre le virus d'ici à deux décennies.

La vaccination est le moyen le plus efficace qui permet d’éradiquer le virus de l’hépatite B. Photo bigstock

La bataille contre l'hépatite B peut être gagnée d'ici dix à vingt ans, a affirmé récemment l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ne compte épargner aucun effort pour éliminer le virus dans le monde. Un projet qui, de prime abord, semble être trop ambitieux, mais qui est tout à fait réalisable, selon de nombreux experts.

« L'hépatite B est une maladie qui peut être prévenue grâce la vaccination », assure ainsi à L'Orient-Le Jour le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses. Il explique qu'au Liban, le virus se transmet principalement à la naissance, de la mère à son enfant, par voie sexuelle et plus rarement par des aiguilles contaminées. « Le risque de contracter le virus par transfusion sanguine est éliminé au Liban, puisque toute unité de sang est testée avant d'être transfusée », précise-t-il. Donc, « le virus de l'hépatite B est prévalent parmi les personnes dont l'activité sexuelle est importante, comme les travailleurs de sexe, les personnes utilisant des substances illégales par voie injectable, les polytransfusés, les professionnels de la santé et les personnes sous dialyse », poursuit le Dr Mokhbat.

« L'hépatite B est une maladie qui, souvent, guérit spontanément, sans aucun besoin d'un traitement médical, explique le spécialiste. Certaines personnes vont être des porteuses chroniques du virus sans toutefois développer la maladie. Il n'en reste pas moins qu'une minorité de ces personnes va développer une hépatite chronique active, c'est-à-dire que le foie sera lésé de manière progressive. Chez ces gens, la maladie est associée à une détérioration des fonctions hépatiques, entraînant une cirrhose du foie et, dans certains cas même, un cancer du foie. L'hépatite B est d'ailleurs la cause la plus importante du cancer primitif du foie dans le monde. »

Meilleur dépistage et accès aux traitements
L'hépatite B est une maladie à haute prévalence. L'OMS estime à 240 millions le nombre de personnes vivant avec une infection chronique de l'hépatite B. Près de 650 000 d'entre elles décèdent des suites de la maladie. Selon l'agence onusienne, l'hépatite B touche surtout les personnes dans les pays à revenus faibles et moyens, notamment en Afrique de l'Ouest (prévalence supérieure à 8 %) et en Asie de l'Est (prévalence allant de 5 à 8 %), où elle se transmet généralement à la naissance. Dans les pays plus riches (prévalence inférieure à 2 %), la transmission sexuelle et l'utilisation d'aiguilles contaminées sont les principales voies de transmission.

Pour éliminer le virus à l'échelle mondiale, l'OMS mise sur l'accroissement du dépistage et de l'accès aux traitements, mais aussi sur la vaccination contre le virus à une plus grande échelle. Développé il y a un peu plus de trois décennies, le vaccin contre l'hépatite B a été appliqué de « manière progressivement élargie chez les groupes à risque, à savoir le personnel de santé, les personnes utilisant des substances illégales par voie injectable, les personnes ayant des relations sexuelles avec les hommes, les polytransfusés ou encore les personnes sous dialyse », souligne le Dr Mokhbat.

« Une fois la transmission du virus contrôlée chez les groupes à risque, il est apparu que l'hépatite B restait principalement transmise à la naissance de la mère à son enfant ainsi que par les relations sexuelles, ajoute le Dr Mokhbat. La vaccination s'est ainsi élargie pour englober en plus les femmes enceintes et les enfants. Il a ainsi été préconisé, à l'échelle internationale, d'introduire dans les cycles de vaccination de l'enfant le vaccin contre l'hépatite B avec des rappels ultérieurs. Malheureusement, ceux-ci ne sont plus faits à l'âge adulte. » Et le Dr Mokhbat d'insister : « Plus on élargit l'assise de vaccination de l'hépatite B, mieux on contrôle la transmission du virus. Au fil des ans, cela permettra de contrôler le virus à une échelle globale. »

La vaccination massive contre le virus constitue ainsi le cheval de bataille de l'OMS. Or, à l'échelle mondiale, seuls moins de 50 % des nouveau-nés bénéficient de cette première dose du vaccin. Au Liban, celui-ci figure sur le calendrier de vaccination des enfants.
Chez l'adulte, il faudrait, selon le Dr Mokhbat, « contrôler la validité de l'immunité, d'autant qu'il y a des personnes qui n'ont pas reçu le vaccin ». Plus encore, le spécialiste estime qu'il faudrait vacciner tous les nouveaux étudiants à leur entrée à la faculté, mais aussi les forces armées... « De cette manière, nous formons une assise en attendant que les enfants vaccinés atteignent l'âge adulte et remplacent la population non vaccinée », insiste-t-il.

Et de conclure : « Le virus de l'hépatite B est un virus purement humain qui n'a pas de réservoir humain et ne se trouve pas dans la nature. Donc, le fait de contrôler la transmission du virus chez l'homme par diverses méthodes, principalement la vaccination, permet de l'éradiquer de la surface de la terre. Il faut savoir que le vaccin est sûr. Plusieurs études menées à l'échelle internationale ont montré qu'il n'existe pas de relations entre la vaccination contre l'hépatite B et l'apparition de la sclérose en plaques. »

 

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