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Liban - Égalité

Débat à l’Unesco autour de la création d’un ministère de la Femme

Avenir Liban, une association de promotion des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, a organisé hier à l'Unesco une table ronde sur l'engagement politique des femmes et les moyens à mettre en œuvre pour créer un ministère de la Femme.

Diffuser les idées du progrès au Liban et y promouvoir la démocratie, c'est l'objectif d'Avenir Liban. Ce think-tank présidé par Patricia Élias Smida dénombre près de 5 000 adhérents qui ont fait de l'injonction des Lumières « ose savoir » leur devise. La table ronde organisée hier à l'occasion de la Journée internationale de la femme a réuni environ 80 personnes au siège de l'Unesco à Beyrouth, autour de l'ancienne ministre jordanienne d'État des Droits des femmes, Nadia Aloul Hachem, et de Leila Saadé, présidente de l'École doctorale de droit du Moyen-Orient.
« La cause des femmes avance à petits pas dans notre pays. » Par ces mots très applaudis, Leila Saadé résume l'état d'esprit de l'assemblée, très majoritairement composée de femmes juristes et activistes. « Il est temps que l'État devienne partie prenante du combat pour l'égalité », poursuit-elle. À partir de sa propre expérience du milieu universitaire « hautement discriminatoire contrairement à ce que l'on pourrait imaginer à ce niveau d'éducation », celle qui est également coordonnatrice du réseau francophone des femmes responsables dans l'enseignement supérieur et la recherche – qui relève de l'AUF – a fait le parallèle entre les changements que ce réseau a pu impulser et ceux que pourrait permettre un ministère dédié aux femmes au Liban.

Un ministère de la Femme avec des femmes plus au fait des problématiques
Engagée en politique, Patricia Élias Smida a fait sienne cette cause des femmes. Avec son association, qu'elle définit comme un « espace de réflexion indépendant de toute influence économique et politique », l'avocate en droit international élabore des propositions concrètes pour faire bouger les lignes. « La plupart des lois libanaises sont discriminatoires », déclare-t-elle avant de prendre l'exemple du droit de la faillite : « Lorsque l'entreprise possédée par un homme fait faillite, les biens de sa femme sont considérés comme les siens pour rembourser ses dettes, alors qu'ils sont séparés si c'est la femme qui est responsable de la faillite. »
Françoise Giroud (1916-2003), fondatrice (aux côtés de Jean-Jacques Servan-Schreiber) de l'hebdomadaire français L'Express et première secrétaire d'État chargée de la Condition féminine en France sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, est une grande source d'inspiration pour Mme Smida. Sur les cent une mesures pour les droits des femmes qu'elle avait présentées, « 80 avaient été adoptées », selon la présidente d'Avenir Liban, qui plaide pour que des femmes – qui ont une connaissance plus pointue des dossiers qui les concernent, comme celui des violences conjugales – soient le bras d'un État qui « ne peut pas être spectateur des inégalités ».
C'est la mentalité des femmes qui doit d'abord changer, a plaidé pour sa part Nadia Aloul Hachem. L'ex-ministre d'État des Droits des femmes en Jordanie a raconté une anecdote qui a fait mouche : celle d'une femme qui s'était présentée aux élections en Jordanie mais qui n'avait même pas obtenu une seule voix. Et pour cause : elle avait elle-même voté pour son cousin. « La mère est une école, a-t-elle fait valoir, et si ce n'est pas pour nous que nous obtiendrons les évolutions, ce sera pour les générations futures. »
Comme disait avec humour Françoise Giroud, « la femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente... »

Diffuser les idées du progrès au Liban et y promouvoir la démocratie, c'est l'objectif d'Avenir Liban. Ce think-tank présidé par Patricia Élias Smida dénombre près de 5 000 adhérents qui ont fait de l'injonction des Lumières « ose savoir » leur devise. La table ronde organisée hier à l'occasion de la Journée internationale de la femme a réuni environ 80 personnes au siège de...

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