Combats acharnés entre les Kurdes et l'EI pour le contrôle de Tall Tamer

Au moins 40 combattants kurdes et jihadistes du groupe État islamique (EI) ont été tués dans de violents affrontements pour le contrôle de Tall Tamer, une localité stratégique du nord-est de la Syrie, a affirmé dimanche une ONG.

"De terribles combats se sont déroulés durant les dernières 24 heures autour de Tall Tamer", une localité à 40 km au nord-ouest de Hassaké tenue par les forces kurdes mais "que les jihadistes cherchent à prendre", a affirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
"L'EI a d'abord réussi à avancer", mais les Unités de protection du peuple (YPG), la principale force kurde en Syrie, "ont demandé des renforts et réussi à le faire reculer. Les combats ont fait 40 morts de part et d'autre", a-t-il ajouté.

Les jihadistes veulent s'emparer de Tall Tamer car elle est doublement stratégique. Son contrôle leur permettrait de couper la voie de communication entre l'est de la province et la ville de Hassaké, tenus par les Kurdes. Ils pourraient également s'ouvrir un corridor reliant la province d'Alep (nord) à la frontière irakienne et à Mossoul qu'ils contrôlent depuis juin.

Par ailleurs, onze civils ont péri lors d'un raid aérien du régime contre Erbine, une localité rebelle située à 7 km au nord-est de Damas, toujours selon l'OSDH. Cinquante personnes ont été blessées. Toujours à Damas, plusieurs civils ont été blessés par des roquettes de type katioucha tirées des zones rebelles sur le quartier de Mazzé et la place des Omeyyades, dans l'ouest de Damas, selon l'ONG.

(Lire aussi : "10 000 Européens" pourraient faire le jihad en Syrie et en Irak d'ici fin 2015, affirme Valls)


Dans le nord de la Syrie, les combats se sont poursuivis entre jihadistes du Front al-Nosra et forces du régime autour de Handarat et Bashkoy. Selon l'OSDH, un chef local d'al-Nosra a trouvé la mort et un enfant a été tué par un missile dans la localité rebelle de Hraitane.
Selon une source militaire, l'armée a relancé dans ce secteur une offensive dans la nuit de vendredi à samedi avec l'appui de l'aviation, après l'échec d'une première tentative le 20 février.

Dans la même province, al-Nosra a remis au Front Chami, une coalition d'organisations islamistes, la base militaire 46 d'où il avait chassé le 28 février le groupe rebelle syrien Hazem, considéré comme modéré et proche des États-Unis. Les rebelles avaient pris à l'armée cette base en novembre 2012.

 
Neuf membres d'al-Nosra tués
Neuf jihadistes du Front al-Nosra, dont quatre étrangers, ont en outre été tués lors d'un raid de la coalition internationale conduite par les États-Unis contre un siège de l'organisation à Admé, une localité syrienne à la frontière avec la Turquie. Le bilan pourrait être plus élevé car des corps se trouvent sous les décombres", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH. Le siège est réparti entre plusieurs maisons de cette localité, sur la frontière, a-t-il précisé.

Al-Nosra est actuellement particulièrement visé. Son chef militaire et plusieurs de ses lieutenants ont été tués en cours de semaine dans le nord-ouest de la Syrie, où ce groupe est en passe de constituer un "émirat" jihadiste.

Selon l'OSDH, Abou Hammam al-Chami, surnommé al-Farouq al-Souri, un vétéran de la guerre en Afghanistan, est mort jeudi mais des suites de blessures qui auraient "peut-être" été causées par un raid aérien de la coalition contre un quartier général d'Al-Nosra dans la province d'Idlib, le 27 février.

Lire aussi
Le calvaire des exilés chrétiens du Khabour au Liban

Rémy et Novart, assyriens des villages de Hassaké, racontent l'enfer

Les enjeux de la bataille pour le Sud syrien