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Économie - Liban - Commerce

Instauration de la zone de libre-échange entre le Liban et l’UE

Après douze ans de libéralisation progressive, il n'y a plus de droits de douane applicables aux échanges entre le Liban et ses partenaires européens depuis hier, à part pour certains produits jugés sensibles.

L’accord d’association entre le Liban et l’Union européenne a surtout profité aux produits européens.

L'accord d'association entre l'Union européenne et le Liban, entré en vigueur en 2003, prévoyait la suppression progressive des droits de douanes et autres taxes aux effets similaires sur une période de 12 ans. Cette période s'est officiellement achevée le 1er mars, mais la libéralisation ayant été graduelle, les conséquences sont limitées.
Pour les exportateurs libanais, le marché européen était déjà ouvert. Dès l'entrée en vigueur de l'accord en 2003, l'Union avait supprimé les droits de douane sur un grand nombre de produits alimentaires et agricoles transformés en provenance du Liban, à l'exception d'une liste de produits jugés sensibles. La même politique avait été appliquée aux produits agricoles. Les produits industriels libanais, eux, entraient déjà sans contingent dans l'Union depuis l'accord de coopération de 1978.

Mais cela n'a pas vraiment dopé les exportations libanaises. Elles ont augmenté de 5 % entre 2003 et 2014, pour s'élever à 350 millions de dollars l'année dernière, selon les chiffres des douanes. « Le principal obstacle à l'entrée des produits libanais vers le marché européen sont les barrières non tarifaires : les normes, la mise à niveau ou les tests effectués sur le marché européen, même si certains efforts ont été déployés à ce niveau notamment avec la mise en place de l'Institut des normes libanaises (Libnor) », indique l'économiste Jad Chaaban, professeur à l'Université américaine de Beyrouth (AUB). Sans parler du manque de compétitivité de l'industrie libanaise. « Nous ne pouvons concurrencer les produits européens en raison des coûts élevés de la production et de la main-d'œuvre », précise l'économiste. Pour ce qui est des produits agricoles, « nos marchés sont les pays arabes, pas l'Europe. Nos produits n'offrent pas de réelle valeur ajoutée par rapport à l'offre européenne », ajoute-t-il. En revanche, la libéralisation des échanges semble avoir plus profité aux importations européennes. Leur valeur a augmenté de 20 % depuis 2003, pour atteindre 8 milliards de dollars en 2014.

Dans le cadre de l'accord, le Liban a accordé des concessions importantes, avec des réductions tarifaires allant de 20 à 100 % dans les secteurs où les tarifs étaient particulièrement élevés : viande, lait, œufs, fromages, tomates... initialement taxés entre 35 et 70 %. Après douze ans de baisse progressive, les doits de douane ont donc été totalement levés sur la grande majorité des importations européennes. Les tarifs de certains produits, dont le vin et le bois travaillé, demeurent toutefois, pour protéger la production locale.

Pour le président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, la disparition des droits de douane est globalement bénéfique pour le Liban. « Les tarifs douaniers ont contribué à alourdir les factures pour les consommateurs. Leur élimination ou leur réduction aura nécessairement des conséquences sur les prix », affirme Nicolas Chammas.
L'État devra en revanche renoncer à une partie de ses recettes douanières, qui représentent 10 % des revenus du Trésor. Mais il n'y pas encore d'estimations officielles des pertes encourues.

 

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