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À La Une - Liban

La polémique enfle entre le ministère de la Santé et l'Hôtel-Dieu de France

La rupture du contrat avec l’établissement, à qui il est reproché d'avoir refusé de recevoir une malade munie de sa carte d'handicapée, prend de l'ampleur.

L'Hôtel-Dieu de France à Beyrouth. Photo d'archives/AFP

La polémique grandit entre le ministère libanais de la Santé et l'Hôtel-Dieu de France depuis la décision du ministre, Waël Bou Faour, de rompre le contrat avec l’hôpital. Vendredi soir, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) avait rapporté qu'il est reproché à l'Hôtel-Dieu de France d'avoir violé les clauses du contrat en refusant de recevoir une malade munie de sa carte d'handicapée.

La réaction de l’établissement n'a pas tardé. Dans un communiqué publié samedi, l'Hôtel-Dieu de France a appelé le ministre de la Santé à discuter avec le directeur de l'hôpital pour mettre les points sur les "i" concernant n'importe quel dossier, assurant que ses portes sont toujours ouvertes à tout patient traité aux frais du ministère.

Commentant le cas de la patiente mentionnée par le ministère de la Santé, l’hôpital a expliqué, sans dévoiler des noms, qu'elle s'est rendue à la clinique du chirurgien spécialiste au sein de l’établissement. Ce dernier a estimé dans son diagnostic que le cas de la patiente, traitée aux frais du ministère, nécessite une opération qui n'est néanmoins pas urgente et peut donc être reportée. Dans son communiqué, l’hôpital a ajouté que les soins post-opératoires nécessitent l'hospitalisation de la malade pour une durée d'un mois. Étant donné que toute intervention chirurgicale de ce genre suppose une préparation et une coopération préalable entre le chirurgien et la direction de l’hôpital pour tout ce qui relève de la logistique, le médecin en question a informé la patiente et ses parents de son cas et les a rassurés sur son état qui ne nécessite aucune intervention urgente, toujours selon le communiqué. Le chirurgien leur a par la suite indiqué qu'ils seront informés de la date de l’opération. Selon le texte, la patiente ne s'est plus présentée à l’hôpital ni chez le chirurgien.

 

La réponse du ministère de la Santé
Les explications de l'Hôtel-Dieu de France n'ont apparemment pas convaincu le ministère de la Santé qui a publié dimanche un communiqué rapportant une autre version des faits. "Le 10 février, la patiente Laurice Khalil, munie d'une carte d'handicapée, s'est présentée chez l’orthopédiste Khalil Kharrat à l'Hôtel-Dieu de France. Elle souffrait d'inflammations aiguës au pied suite à un accident dont elle avait été victime le 16 mai 2013 quand elle est tombée de son appartement au 5e étage", explique le texte du ministère. Une intervention chirurgicale urgente a été décidée par le Dr Kharrat, après concertations avec un autre médecin, Gabriel Saliba, poursuit le texte. Il a également été recommandé que la malade soit hospitalisée pour une durée d'un à deux mois après l'opération.

A la demande du chirurgien, la patiente s'est par la suite dirigée vers l'administration de l’hôpital afin de finaliser les documents requis, poursuit le ministère. On lui a répondu que son dossier sera étudié et qu'elle sera contactée ultérieurement. Sauf que la réponse de l’hôpital n'est jamais arrivée, selon le ministère de la Santé.

Le président du Centre catholique d'information, le père Abdo Abou Kassam, qui s’intéresse au cas de Laurice Khalil depuis deux ans, est alors intervenu auprès du ministre Bou Faour qui a immédiatement chargé un responsable du ministère, Joseph Hélou, de suivre le dossier avec la direction de l’Hôtel Dieu.

Malgré l'insistance de M. Hélou et l'assurance que le ministère de la Santé prendra en charge les frais de l’opération, la direction de l'hôpital lui a opposé un refus en raison, lui a-t-on expliqué, du coût élevé de l'intervention. Vendredi dernier, toujours selon le communiqué du ministère, M. Hélou a même rendu visite au directeur de l’hôpital, Samy Rizk, qui a maintenu son refus.

Partant de là, le ministre Bou Faour a décidé de rompre le contrat, qui interdit la sélection des patients, avec l’Hôtel Dieu. "La décision du ministre de la Santé est juste et il faut que certains hôpitaux cessent d'humilier les citoyens, a martelé le ministère dans son texte. Le ministre n’hésitera pas à prendre une décision similaire vis-à-vis de tout hôpital qui agit de la même manière". Et de conclure : "Un État qui ne peut convaincre un hôpital de traiter un citoyen pauvre aux frais du ministère, n'est pas digne d'assumer son rôle. Nous ne permettrons pas l'humiliation des gens et l'affaiblissement de l’État qui reste plus fort que tous".


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La polémique grandit entre le ministère libanais de la Santé et l'Hôtel-Dieu de France depuis la décision du ministre, Waël Bou Faour, de rompre le contrat avec l’hôpital. Vendredi soir, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) avait rapporté qu'il est reproché à l'Hôtel-Dieu de France d'avoir violé les clauses du contrat en refusant de recevoir une malade munie...

commentaires (1)

Bon ,ben faut que monsieur le ministre envoie , la malade dans un hôpital de l'état ...elle sera sans doute mieux soignée et l'incident sera clos..

M.V.

16 h 45, le 22 février 2015

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Commentaires (1)

  • Bon ,ben faut que monsieur le ministre envoie , la malade dans un hôpital de l'état ...elle sera sans doute mieux soignée et l'incident sera clos..

    M.V.

    16 h 45, le 22 février 2015

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