Avenir en boîte

Le dernier pensum du Sayyed Barbu sort si peu des sentiers battus que les Libanais ont fini par l'apprendre par cœur et peuvent déjà le mettre en musique et le chanter dans un télé-crochet. Rien de nouveau donc sous les peupliers.

Palestine d'abord... et tout le reste attendra ! Depuis près de 70 ans que les chefs arabes s'emploient à traire ce dossier pour en extraire un juteux fond de commerce, prétexte commode pour caviarder leur économie en achetant des armes, se goinfrer de commissions sur les marchés publics, gouverner à la trique une population abrutie de propagande... Des centaines de millions de neuneus à qui l'on n'a pas fini de raconter qu'en raison de l'effort de guerre, faut se serrer davantage la ceinture, applaudir plus fort le chef et bien fermer sa gueule. Bref, une philosophie plus proche du néant que de l'être.
Il était évident aussi que le patron du Hezbollah allait s'essuyer les pieds sur les demandes pressantes de retrait de ses spadassins de Syrie. Normal, il s'est engagé à finir le boulot. Très peu écolo, notre ami est indiscutablement pour le réchauffement de la planète. Après Chebaa, le Qalamoun et le Golan, il y aura Jérusalem. Ensuite, il fera sans doute un crochet par Bagdad et, pourquoi pas, un jour, une petite poussée jusqu'à Bahreïn. Les Libanais assoiffés de paix attendront... en comptant les missiles et leurs abattis.
Patience, les mesquins ! Sur la soixantaine d'années de vie active, vous en passerez 20 à résister, 30 à libérer des territoires et le reste à insulter la communauté internationale. Il est vrai qu'en échange, vous pourrez toujours compter sur l'amitié enrichissante du couple irano-baassiste. Quant aux loisirs, la guillerette chaîne al-Manar y pourvoira.
À déguster lentement... Les occasions de rigoler sont si rares.

gabynasr@lorientlejour.com