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À La Une - portrait

Copenhague : un suspect d'origine palestinienne au lourd passé de délinquant

Omar El-Hussein "adorait discuter de l'islam. En particulier, il débattait souvent du conflit israélo-palestinien. Il n'avait pas peur de dire qu'il détestait les Juifs".

Omar El-Hussein, un Danois de 22 ans d'origine palestinienne, désigné dans les médias comme l'auteur des deux fusillades meurtrières, samedi, à Copenhague. AFP PHOTO / HO / DANISH POLICE

Omar El-Hussein, un Danois de 22 ans d'origine palestinienne désigné dans les médias comme l'auteur des deux fusillades meurtrières à Copenhague, a accumulé les actes de délinquances avant de se radicaliser et d'être influencé par l'islamisme.

S'il est bien l'homme qu'ils ont abattu dimanche dans la nuit, les enquêteurs devront comprendre comment il a pu semer la terreur armé d'un fusil-mitrailleur, deux semaines après avoir fini de purger une peine pour une agression au couteau.

Ceux qui l'ont connu, dont une ancienne camarade de classe, l'ont décrit comme quelqu'un d'intelligent et de serviable, mais avec une face sombre. Il paraissait impulsif, trait de caractère que sa toxicomanie a pu empirer, et était un musulman pratiquant.
"Il avait parfois un comportement assez agressif, mais sinon il était gentil et très intelligent. Il avait de bonnes notes à l'école, avait des amis et était un bon camarade", a affirmé à l'AFP Julie, qui l'a connu au lycée.

Lundi après-midi, des dizaines de bouquets de fleurs et des bougies avaient été déposés à l'endroit où il a été abattu au cours de la nuit de samedi à dimanche par la police, dans le quartier populaire de Norrebro, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

(Lire aussi : Après les attaques de Copenhague et contre un cimetière juif en France, Valls condamne "l'islamo-fascisme")


Omar El-Hussein est né à Copenhague de parents palestiniens, qui avaient rejoint le Danemark via un camp de réfugiés en Jordanie, selon le quotidien Politiken. Cette histoire douloureuse d'une famille chassée de chez elle par les conflits semble avoir modelé sa vision du monde.
"Il adorait discuter de l'islam. En particulier, il débattait souvent du conflit israélo-palestinien. Il n'avait pas peur de dire qu'il détestait les Juifs", a raconté un autre ex-condisciple au journal Ekstra Bladet.

Pour autant, rien ne laissait présager à ceux qui l'ont fréquenté qu'il irait jusqu'à cibler les participants à un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression, puis une synagogue, tuant deux personnes.
Julie, qui se décrit comme à moitié chrétienne et à moitié musulmane, se souvient qu'il s'était précipité pour l'aider après qu'une voiture l'eut renversée pendant l'automne 2013. "Il a couru jusqu'à moi et m'a aidée à me rendre au lycée".

Trois jours plus tard, Omar El-Hussein, qui selon des sources policières citées par des médias danois était lié à des groupes de délinquants de la capitale danoise, avait poignardé plusieurs fois à la jambe un jeune homme de 19 ans, dans une gare de Copenhague. Il avait été placé en détention provisoire puis condamné à deux ans de prison avant d'être libéré fin janvier 2015.

Selon les médias, le jeune homme était capable d'obtenir de bonnes notes quand il s'en donnait la peine. Il pratiquait aussi assidument la boxe thaï. Mais "il a fini par avoir de mauvaises fréquentations, vraiment mauvaises", dit une autre connaissance à Politiken, qui se souvient que sa consommation de cannabis l'a entraîné dans un milieu de délinquants peu recommandables. "Il est tombé dans un piège".
La police affirme que le tireur était connu pour port illégal d'armes et violences.

Les mois passés en prison semblent être un tournant dans sa destinée. Selon le quotidien Berlingske, c'est là qu'il affirme pour la première fois qu'il veut aller combattre en Syrie. Il est de ce fait placé sur une liste de personnes à surveiller par les services de renseignement.
"Je pense qu'il a un profil plutôt typique", a commenté un chercheur spécialiste du terrorisme du King's College de Londres, Hans Brun. "Il a eu des problèmes dans sa vie, mais il n'a jamais été accepté parmi les caïds du crime organisé. Il a fait des séjours en prison, mais n'a jamais été parmi les durs de durs", a-t-il expliqué à l'AFP.


Il n'est apparemment jamais allé en Syrie ou en Irak.
"Les voyages à l'étranger ne sont pas une condition nécessaire pour devenir dangereux. On peut très bien être radicalisé tranquillement chez soi. Comme (l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring) Breivik l'a été", souligne M. Brun.

 

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