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Une municipalité québécoise refuse une mosquée par "peur de l'islam"

"Quand systématiquement les gens écoutent les médias, ils ont l'impression que le terrorisme est à nos portes".

Des musulmans à la mosquée de Jami, à Toronto, au Canada. Photo d'archives/AFP

La ville de Shawinigan au Québec a refusé les autorisations pour l'ouverture d'une mosquée, de nombreux citoyens étant "habités par la peur" de l'islam, a affirmé vendredi le maire Michel Angers.

"Plusieurs citoyens, et ils sont nombreux, sont habités par la peur", a déclaré le maire de Shawinigan, agglomération de près de 80 000 habitants à 160 km au nord-est de Montréal.
Cette peur, selon l'édile, a été alimentée par un amalgame entre menaces terroristes et religion musulmane, principalement depuis les deux attaques contre des militaires perpétrées en octobre par de jeunes canadiens radicalisés et sensibles aux idées jihadistes.

Pour la première de ces attaques, un Québécois avait tué un militaire avec son véhicule au sud de Montréal.
Deux jours plus tard, un jeune Canadien, en rupture avec la société, avait assassiné un soldat aux abords du Parlement d'Ottawa, avant d'être abattu au cœur de l'enceinte fédérale.

"Quand systématiquement les gens écoutent les médias, ils ont l'impression que le terrorisme est à nos portes", a souligné Michel Angers qui estime que ce refus est à l'encontre de ses "valeurs personnelles".
Lors d'une conférence de presse, le maire a rappelé que le projet de mosquée du Centre culturel musulman de Shawinigan avait été une première fois accepté. Les responsables de la communauté musulmane avaient demandé l'installation de cette mosquée dans une zone industrielle, pour une question de facilité de stationnement.

L'obtention du permis était "pour nous, une formalité légale. Nous n'avons pas vu venir le coup", a regretté Philippe Bégin Garti, président du Centre culturel musulman, au journal local, L'Hebdo du St-Maurice.
"Si les gens basent leur idée de notre religion par les gestes radicaux que nous voyons, je peux vous dire qu'il est normal qu'ils aient peur, car nous avons également peur", a ajouté ce responsable en rappelant que la trentaine de familles musulmanes voulait "simplement avoir un endroit pour prier".
Pour le maire de Shawinigan, ses administrés "n'ont pas peur des musulmans (...), ils ont peur de ce qui pourrait provenir d'ailleurs".

Cette décision vient nourrir le débat sur la laïcité au Québec, question sur laquelle le gouvernement de la province francophone doit présenter un projet de loi à l'automne.
Fin janvier, le maire de Montréal, Denis Coderre, avait refusé l'ouverture d'un centre communautaire à un imam qu'il avait qualifié d'"agent de radicalisation".

 

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