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À La Une - violences

Les diplomates continuent de quitter le Yémen, de plus en plus isolé

L'Arabie saoudite, premier pays arabe à annoncer l'évacuation de son ambassade.

Des manifestations ont régulièrement lieu à Sanaa et dans d'autres villes contre la mainmise sur le pays de la puissante milice chiite des Houthis. REUTERS/Mohamed al-Sayaghi

Des diplomates, notamment d'Arabie saoudite, ont continué vendredi à quitter la capitale du Yémen, un pays de plus en plus isolé au fur et à mesure que la puissante milice chiite des Houthis renforce son pouvoir à Sanaa. Le pays, à majorité sunnite, fait en outre face aux attaques régulières d'el-Qaëda qui a encore frappé fort jeudi en s'emparant d'un camp militaire et d'importantes quantités d'armements dans un secteur à l'est de la capitale.

L'Arabie saoudite, voisin du Yémen avec lequel il partage une longue frontière, est le premier pays arabe à annoncer l'évacuation de son ambassade au Yémen, un pays au bord du "précipice", selon Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu. "En raison de la situation politique et de la détérioration de la sécurité dans la capitale yéménite, l'Arabie saoudite a suspendu toutes les activités de son ambassade et évacué son personnel diplomatique", a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle SPA.
Le royaume saoudien, poids lourd du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a condamné comme les cinq autres monarchies de cet organisme régional, le "coup d'Etat" des miliciens chiites, dits Houthis, qui ont dissous il y a une semaine le Parlement et mis en place un Conseil présidentiel en guise d'exécutif.
Les chefs de diplomatie des monarchies pétrolières doivent se réunir samedi à Riyad sur la crise au Yémen.

L'Allemagne et l'Italie ont annoncé vendredi des mesures similaires et rapatrié du personnel.
"Nous avons décidé hier (jeudi) de fermer de façon temporaire notre ambassade à Sanaa" et "le personnel a quitté le territoire" yéménite vendredi matin, a indiqué une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, invoquant un niveau de dangerosité "totalement inacceptable" pour son personnel.
L'Italie a également fait état dans un communiqué de "la fermeture temporaire" de son ambassade arguant de "l'aggravation progressive des conditions de sécurité".

Cette semaine, les Etats-Unis, allié du Yémen dans la lutte contre el-Qaëda, la France et le Royaume-Uni avaient déjà annoncé la fermeture de leur ambassade à Sanaa.

(Lire aussi : Pour calmer les monarchies du Golfe, les Houthis promettent de lutter contre el-Qaëda)

 


"Grave crise humanitaire"

"Nous ne pouvons pas nous contenter d'assister impuissants à l'effondrement du Yémen", a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Onu devant le Conseil de sécurité. M. Ban a souligné les "défis" auxquels fait face le Yémen dont "une crise politique dangereuse", des "tensions sécessionnistes croissantes dans le Sud" et "une grave crise humanitaire" qui touche désormais 16 millions de personnes. Tous ces défis constituent "une menace pour la paix et la sécurité régionale et internationale", a-t-il affirmé. "Nous devons tout faire pour aider le Yémen à éviter le précipice et à restaurer le processus politique", a-t-il martelé, appelant au soutien des efforts de médiation de l'émissaire de l'Onu au Yémen, Jamal Benomar.

Ce dernier s'efforce de relancer des négociations après la prise du pouvoir par les Houthis.
Dans une vidéo conférence depuis Sanaa, il a évoqué les risques d'une nouvelle sécession du sud du pays et d'une "résurgence d'el-Qaëda dans la péninsule arabique". Malgré les difficultés, a-t-il ajouté, "l'Onu ne quittera pas le pays et réaffirme son engagement à aider le Yémen". "En dépit de tous les obstacles, les Yéménites peuvent encore réussir" leur transition démocratique, a-t-il conclu, en référence au processus engagé après le départ de l'ancien président Abdallah Saleh, poussé au départ en 2012 par une révolte populaire.

Le Yémen est plongé dans le chaos depuis la montée en puissance de la milice chiite qui est entrée en septembre à Sanaa et s'est emparée fin janvier des bâtiments officiels, poussant à la démission les chefs de l'Etat et du gouvernement, assignés à résidence. Elle a ensuite annoncé le 6 février la mise en place de nouvelles instances dirigeantes. Des discussions en vue d'une sortie de crise et du rétablissement de la légitimité du président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, menées sous l'égide de l'Onu, piétinent depuis.

Les Houthis, qui contrôlent Sanaa et des provinces du Nord, ont par ailleurs poursuivi leur offensive dans le centre du pays, où ils ont conquis mardi Baïda, chef-lieu d'une province de même nom.
Des manifestations ont régulièrement lieu contre leur mainmise sur le pays à Sanaa et dans d'autres villes.

 

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