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Liban - Polémique

Le Futur « accepte » la demande de Khaled Daher de suspendre son adhésion au bloc parlementaire

« Nous ne pouvions pas supporter les conséquences des propos de Daher », souligne à « L'OLJ » Ahmad Fatfat

Le bloc du Futur, réuni hier sous la présidence de Fouad Siniora (photo Ani).

D'un mal, il est possible parfois de tirer un bien... Ce dicton populaire peut s'appliquer à « l'affaire » Khaled Daher dont les propos sur l'élimination des symboles, drapeaux et calicots politiques et partisans ont provoqué une véritable tempête. Et pour cause : en s'opposant à l'abolition de banderoles qu'il qualifie de religieux et en réclamant que cette campagne s'étende à des symboles chrétiens à Beyrouth et à Jounieh, le député du Akkar – membre du bloc parlementaire du Futur (et non du courant) – a provoqué un profond malaise non seulement parmi les députés haririens chrétiens, mais également chez les députés musulmans du courant du Futur (sans compter, à l'évidence, les principales formations chrétiennes). Sauf que cette déplorable maladresse politico-médiatique a provoqué un sursaut, le courant du Futur s'empressant de saisir l'occasion pour réaffirmer, haut et fort, ses constantes nationales fondées sur la modération, la coexistence intercommunautaire, l'ouverture sur « l'autre » et le rejet de l'extrémisme.
Ces constantes ont été mises en évidence dans le communiqué publié par le bloc du Futur au terme d'une réunion tenue sous la présidence de l'ancien Premier ministre Fouad Siniora. Le bloc a « accepté » dans ce cadre la demande du député Khaled Daher – exprimée plus tôt dans la journée – de suspendre son adhésion au groupe parlementaire haririen. Fait significatif et hautement symbolique : le communiqué (qui rejette l'extrémisme et souligne l'attachement à la modération) a été lu par le député sunnite de Denniyé Ahmad Fatfat. Le texte souligne que le bloc a discuté de la démarche de M. Daher – réclamant la suspension de sa participation au groupe parlementaire –, indiquant que cette demande a été acceptée. « Le bloc profite de cette occasion pour réaffirmer son attachement constant au message de coexistence, à la modération, au rejet de l'extrémisme, à la condamnation du terrorisme et des groupes terroristes, ainsi que son souci de défendre la liberté d'expression, la transparence et le sens de responsabilité à l'égard des autres partenaires de la nation. »
Et comme pour bien marquer la ligne politique libaniste et souverainiste suivie par le courant du Futur, parallèlement aux thèmes de la modération et de l'ouverture sur les partenaires nationaux, le communiqué souligne que « le seul drapeau qu'il faut brandir et défendre en tout temps et tout lieu est le drapeau libanais, le drapeau de l'indépendance et de la souveraineté nationale libanaise ».
Notons sur ce plan que les drapeaux noirs islamiques hissés à l'entrée de Tripoli, à la place al-Nour, ont été remplacés hier par des drapeaux blancs.

Le communiqué de Daher
Auparavant dans la journée, le député Khaled Daher avait publié un communiqué soulignant qu' « après ce qui s'est passé à la place al-Nour et l'agression qui a visé le premier symbole des musulmans, et suite à la décision prise par le mohafez du Liban-Nord Ramzi Nohra d'éliminer les portraits ainsi que les slogans politiques et religieux, décision qui a visé le premier bastion des musulmans, dans une atteinte flagrante aux habitants de Tripoli et aux sunnites, et après ma prise de position condamnant les atteintes aux symboles religieux de toutes les communautés, et suite à ma demande que la loi soit appliquée sur tout le territoire libanais et que la décision (d'éliminer les symboles religieux) soit appliquée d'abord à Beyrouth de façon équitable, mes propos ont été perçus comme une atteinte aux chrétiens ». « Aux yeux de certains, ajoute le communiqué de Khaled Daher, c'est nous qui avons agressé les autres, alors que nous avons été en réalité la victime d'une atteinte à notre symbole religieux. Ils auraient dû dans ce cadre nous présenter des excuses. »
Et le communiqué de Khaled Daher de conclure : « Face à la confusion qui règne et afin d'éviter de placer le bloc parlementaire du Futur dans l'embarras, j'annonce la suspension de mon adhésion au bloc. J'affirme dans le même temps mon respect de toutes les communautés musulmanes et chrétiennes, et leurs symboles religieux. Je n'ai jamais porté atteinte à l'un de ces symboles. »

Ahmad Fatfat à « L'OLJ » : « La goutte... »
La position de principe adoptée par le courant du Futur dans cette « affaire » a été mise en relief par le député Ahmad Fatfat dans une déclaration, hier soir, à L'Orient-Le Jour. « Nous avons tout essayé pour résorber les conséquences de cette affaire, mais en vain, souligne M. Fatfat. En réalité, le problème est l'accumulation d'un ensemble d'attitudes et de prises de position (de la part de Khaled Daher) à caractère confessionnel, mais également politique. La question de l'élimination des symboles partisans a été la goutte qui a fait déborder le vase. Mais cette goutte, en l'occurrence, était trop grande, et nous ne pouvions pas supporter ses conséquences. »
M. Fatfat reconnaît que les propos de Khaled Daher ont suscité un malaise parmi les députés chrétiens du bloc du Futur, « mais aussi parmi les députés musulmans du bloc ». Le député de Denniyé précise que l'attitude adoptée sur ce plan par le Futur a permis de dissiper le malaise et les séquelles « chez toutes les parties ».
En tout état de cause, les constantes du Futur seront réaffirmées au cours du discours que le leader du mouvement Saad Hariri prononcera, samedi, pour la dixième commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri. Un discours qui abordera également – pour la dénoncer encore une fois – l'implication du Hezbollah dans les combats en Syrie pour sauver le régime de Bachar el-Assad.

D'un mal, il est possible parfois de tirer un bien... Ce dicton populaire peut s'appliquer à « l'affaire » Khaled Daher dont les propos sur l'élimination des symboles, drapeaux et calicots politiques et partisans ont provoqué une véritable tempête. Et pour cause : en s'opposant à l'abolition de banderoles qu'il qualifie de religieux et en réclamant que cette campagne s'étende à des...
commentaires (2)

BREBIS GALEUSE... OU... PERDUE ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 58, le 13 février 2015

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Commentaires (2)

  • BREBIS GALEUSE... OU... PERDUE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 13 février 2015

  • Au moins comme cela nous sommes fixés sur les intentions des uns comme des autres. Entre parenthèses et sans vouloir renchérir avec M. Daher, toutes leurs politiques, depuis 1943, ont été bâti sur le confessionnel et afin de garder la rue musulmane sous contrôle et les interlocuteurs mal a l'aise, ils ont adopté des symboles religieux pour faire de la politique forçant les autres en face a faire de même. Ils ont attaqué alors les Chrétiens au nom de l'islam lorsque ceux ci n'en avait qu’après les Palestiniens et leurs méfaits. Ils ont fait de même avec la Syrie et par après avec l'Iran. Le courant du futur a eu le courage de changer les règles du jeu après avoir réalisé que les Chrétiens avaient raison. Aujourd'hui seul les partis du 14 Mars agissent en conséquence et au lieu d'en saisir l'occasion nous avons un parti théocratique vendu a l'Iran et aux intérêts Syriens nous chercher noise pour vouloir bâtir un état, et d'autre, Chrétiens en plus, qui n'ont pas trouve autre chose que le discours confessionnel pour essayer de gagner quelques misérables voix, qu'ils n'auront plus jamais. Que les Aounistes prennent exemple de l'action du Futur qui rejette l'un de ses alliés pour avoir dérogé de la ligne souverainiste et conviviale du 14 Mars et qu'il revienne au bercail pour sauver d'abord le pays, par la suite les institutions de l’état et pour finir, leur parti qui finira par se désintégrer s'il continue sur cette voie.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 49, le 12 février 2015

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