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Liban - Liban

Le marché aux poissons de la Quarantaine fermé pour défaut d’hygiène

L'établissement public gérant cet espace est présidé par... un conseiller du ministre de la Santé.

Photo Hassan Assal

Après les abattoirs, c'était hier au tour du marché aux poissons de la Quarantaine, une espèce de grand hangar bâti sur un terrain public, de fermer. La décision a été prise par le mohafez de Beyrouth, Ziad Chebib, à l'issue d'une tournée d'inspection, qui a confirmé les conclusions d'un rapport de santé qui en dénonçait les conditions déplorables d'exploitation, sur le plan de l'hygiène.
La décision a provoqué la colère des poissonniers, conduits par le président de leur syndicat, Abdallah Ghazali. En signe de protestation, ils ont bloqué à l'aide de pneus enflammés l'extrémité du boulevard Émile Lahoud, emprunté par les automobilistes se rendant en direction de Hazmieh ou du Musée. Le mouvement de colère a provoqué, une fois de plus, de monstrueux embarras de circulation, le flot de voitures ayant été canalisé vers le centre-ville... Ce mouvement de protestation ne se reproduira pas aujourd'hui, assure le mohafez, mais est-on jamais sûr de rien au Liban ? En tout cas, ce n'est pas ce que pense M. Ghazali... qui s'est promis de fermer le port aujourd'hui.

 

(Lire aussi: « Nous par exemple, nous prenons des mesures pour que les éventuelles bactéries meurent »)

 

Un conseiller de Waël Bou Faour
La décision de fermeture a été prise en coordination avec le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, que M. Chebib a vu lundi, confie M. Chebib. Elle s'inscrit dans le cadre de la campagne générale de lutte en faveur de normes d'hygiène alimentaire acceptables dans le pays. Notons au passage que le directeur de l'établissement public qui gère le marché aux poissons, Yasser Zebiane, est l'un des conseillers de M. Bou Faour! La décision de fermeture est d'autant plus à l'honneur du ministre. Et c'est sans doute pourquoi ce n'est pas lui qui l'a rendue publique.
Le récent rapport du ministère de la Santé (17 janvier) à la base de la décision confirmait un constat remontant à 2013 : installations métalliques vétustes, piquets et traverses rouillés, espaces envahis par les insectes, étals non protégés par des vitres, fils électriques souillés par les mouches... Et surtout, relève pour nous M. Chebib, employés travaillant sans certificat sanitaire – prouvant qu'il ne souffre d'aucune maladie contagieuse – , et opérant sans gants, sans tabliers et sans bottes. Bref, conclut-il, tout rendait l'exploitation du marché aléatoire.
La fraîcheur des poissons proposés ne semblait pas être en cause, mais plutôt les conditions générales entourant l'offre de vente, ont constaté les journalistes qui ont suivi la tournée d'inspection. Mais les cas d'intoxication alimentaire (parfois graves, et nécessitant une hospitalisation) étant ce qu'ils sont au Liban (les statistiques manquent, hélas, à ce niveau), on ne peut plus être sûr de rien.

 

Rongeurs et odeurs
Les conditions d'exploitation du marché aux poissons étaient rendues plus repoussantes encore en raison de la présence, à son voisinage immédiat, de l'usine de broyage et de compostage d'os et tripes d'animaux, un espace infesté de rongeurs et source d'odeurs nauséabondes. La fermeture de ces dernières installations avait été ordonnée par le mohafez, il y a quelques semaines. Toutefois, l'exploitant, qui travaillait par autorisation municipale, avait été autorisé à poursuivre le travail aux fins d'écoulement du stock d'abats existant. Mais au vu de ce qui s'est passé hier, le mohafez a ordonné leur fermeture toute affaires cessantes. Le stock d'abats non traité sera probablement jeté à la mer... et aux poissons.
Que vont devenir les quelques centaines de vendeurs de poissons qui vivaient de ce marché ? À cette question, le mohafez est resté à la fois évasif et rassurant. Ils vont se réinstaller provisoirement, comme l'ont fait ceux qui travaillaient aux abattoirs, a-t-il confié. Tous ont des débits de quartiers qui leur serviront pour écouler leur marchandise, en attendant la réhabilitation du marché. Celle-ci doit se faire aux frais de l'établissement public qui l'exploite.

 

 

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Après les abattoirs, c'était hier au tour du marché aux poissons de la Quarantaine, une espèce de grand hangar bâti sur un terrain public, de fermer. La décision a été prise par le mohafez de Beyrouth, Ziad Chebib, à l'issue d'une tournée d'inspection, qui a confirmé les conclusions d'un rapport de santé qui en dénonçait les conditions déplorables d'exploitation, sur le plan de...
commentaires (5)

- À COMBIEN LE KILO DE POISSONS ? NON, DES POISSONS SEULEMENT... SANS LES RATONS !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 39, le 06 février 2015

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Commentaires (5)

  • - À COMBIEN LE KILO DE POISSONS ? NON, DES POISSONS SEULEMENT... SANS LES RATONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 06 février 2015

  • Pas pour comparer , mais j'ai ete visite le marche au poisson a la criee a Stavenger en Norvege , il est au port juste sur la jetee , bizarrement il n'y avait aucune odeur de poisson ! cele veut il dire qu'ils avaient un moyen de les parfumer ? demandons leur !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 42, le 06 février 2015

  • ENFIN !!! CAR POISSONS ET RATS SE COTOYAIENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 29, le 06 février 2015

  • Donc , la poiscaille incriminée fut détruite ou revendu ailleurs......?

    M.V.

    11 h 58, le 06 février 2015

  • Sans viandes ni légumes et maintenant sans poissons on se demande ce qu 'on peut encore manger dans ce pays.

    Sabbagha Antoine

    10 h 48, le 06 février 2015

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