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Économie - Liban - Social

Le Casino du Liban double les indemnités de licenciement

Le Casino du Liban a rouvert ses portes après une semaine de conflit social consécutif au licenciement de 191 employés. La direction a lâché du lest en promettant des réintégrations et en doublant les indemnités de licenciement.

Le ministre du Travail entouré des représentants syndicaux et de la direction du Casino.

L'accord conclu lundi soir pour mettre fin au mouvement de grève des syndicats du Casino du Liban prévoit de doubler les indemnités concédées aux employés dont le licenciement sera confirmé, a déclaré le ministre du Travail Sejaan Azzi qui recevait toutes les parties hier. L'établissement a rouvert ses portes après que la direction eut accepté de réexaminer « au cas par cas » le sort des 191 employés dont le licenciement avait été annoncé il y a une semaine au motif qu'il s'agissait majoritairement d'emplois fictifs. Une commission ad hoc chargée d'examiner les dossiers doit rendre son verdict d'ici au 10 février.

« Ceux qui méritent d'être renvoyés le seront, les autres seront réintégrés », a annoncé le ministre. Une cinquantaine de personnes appartiendraient à la deuxième catégorie, selon une source proche de la direction. Le compromis conclu avec la direction prévoit de verser jusqu'à 60 mois de salaires aux employés remerciés, alors que l'offre initiale portait sur 30 à 40 mois de salaires et représentait une enveloppe globale de 11 millions de dollars. Un plafond de 200 000 dollars d'indemnités est toutefois fixé par employé. « L'accord prévoit également le maintien de la couverture médicale pour les employés licenciés jusqu'à leur retraite, ajoute le ministre, tandis que les personnes atteintes de maladies chroniques resteront à la charge du Casino pour le reste de leurs jours », précise le ministre qui a insisté sur le fait que cette offre a l'approbation de Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban. La BDL est l'actionnaire majoritaire du Casino à travers sa filiale Intra.

Les conditions offertes aux employés du Casino sont particulièrement généreuses au regard des habitudes en la matière. Le droit du travail libanais ne prévoit d'indemnités de licenciement qu'en cas de révocation abusive sanctionnée par un jugement. « En cas de litige, si le juge considère que le licenciement est abusif, il peut condamner l'employeur à verser des indemnités variant de deux à douze mois de salaire suivant différents critères dont l'ancienneté et la situation familiale de la personne concernée », explique l'avocate Mireille Najm Checrallah, spécialiste en droit du travail. Dans la pratique, l'usage est souvent de conclure des accords à l'amiable pour éviter des procès éventuels, avec des indemnités qui varient en moyenne d'un à trois ou quatre mois de salaire, poursuit-elle.

Le président du syndicat Jack Khoueiri s'est félicité des conditions particulièrement avantageuses obtenues à l'issue de ce conflit social qui a mobilisé plusieurs partis politiques. La direction du Casino s'est pour sa part refusée à tout commentaire. Une source informée affirmait jusque-là que la grève lui causait des pertes de 400 000 à 500 000 dollars par jour.

En licenciant les 191 employés, le Casino avait voulu mettre un terme aux emplois fictifs qui prospéraient dans l'établissement tandis que ce dernier s'était engagé à embaucher en deux étapes les 250 employés de la société sous-traitante relevant du groupe Abela affectés aux activités de jeux (croupier, etc). La première échéance tombe au début de cette année pour une centaine de personnes, une centaine d'autres devant être « cadrées » dans un an.

 

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commentaires (1)

Avec ce chantage et ces mesures draconiennes espérons que le Casino du Liban ne fermera pas ses portes en 2017.

Sabbagha Antoine

12 h 30, le 04 février 2015

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Commentaires (1)

  • Avec ce chantage et ces mesures draconiennes espérons que le Casino du Liban ne fermera pas ses portes en 2017.

    Sabbagha Antoine

    12 h 30, le 04 février 2015

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