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Liban - Syrie

Al-Nosra frappe les pèlerins chiites libanais en plein Damas

Le Front al-Nosra affirme avoir voulu « venger les sunnites victimes du Hezbollah » en Syrie.

Le bus se trouvait à proximité de la mosquée des Ommeyyades lorsqu’il a été frappé par l’attentat. Sana/AFP

Neuf personnes, dont six Libanais, ont été tuées hier dans un attentat contre un bus transportant des pèlerins chiites à Damas, une attaque revendiquée par la branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de 9 morts et 20 blessés dans cette attaque menée au cœur de la capitale syrienne, près du souk al-Hamidiyé.
Selon l'ONG, six des neuf morts sont Libanais. Les trois autres corps n'ont pas été identifiés. L'un d'eux est déchiqueté, ce qui va dans le sens d'une attaque-suicide, a précisé l'OSDH.

L'agence libanaise qui a organisé le pèlerinage à Damas, « La campagne des amoureux de Hussein », a confirmé dans un communiqué la mort de six Libanais et publié leurs noms. Il s'agit de Ali Abbas Blok, Mohammad Ahmad Moqdad, cheikh Mahdi Youssef Moqdad, Kassem Hatoum, Chadi Houmani et Mohammad Hassan Ayoub.

Un responsable de l'agence libanaise de voyage, Fadi Kheireddine, a indiqué que tous les passagers du bus – capable de transporter 52 personnes, selon lui – étaient de nationalité libanaise.
« Le bus a quitté Beyrouth ce matin (hier) à 05h30 », a-t-il affirmé, sans pouvoir préciser le nombre des voyageurs. « Habituellement, le bus est plein », a-t-il souligné.
M. Kheireddine a précisé que le bus avait fait une première escale au tombeau de Sayyida Roqaya, vénérée par les chiites, et devait se rendre à celui de Sayyida Zainab, dans le sud-est de Damas.

(Lire aussi : Les révélations du « Washington Post » : Imad Moghniyé a été tué conjointement par la CIA et le Mossad)

L'explosion s'est produite près du premier tombeau, à proximité de la mosquée des Omeyyades.
M. Kheireddine a ajouté que l'agence, située à Moucharrafieh, dans la banlieue sud de Beyrouth, organisait tous les dimanches un voyage d'une journée en Syrie, malgré la situation dans ce pays.

En soirée, les Libanais blessés ont été acheminés vers les hôpitaux de Bahman et du Rassoul el-A'zam. Seuls deux d'entre eux, Ramzi Hamzé et Hassan Salamé, sont restés à Damas où ils devaient subir des opérations chirurgicales en urgence. D'autres Libanais, rescapés de l'attentat, sont arrivés en deux temps dans les locaux de Moucharrafieh, alors que la colère, la consternation et la tristesse gagnaient les familles des victimes et l'ensemble de la région.

La télévision syrienne d'informations en continu, al-Ikhbariya, a montré des lambeaux de chair jonchant le sol, ainsi que des hommes en tenue militaire en train de nettoyer l'autobus dont l'avant a été complètement détruit.
Sur des images filmées dans un hôpital, on pouvait également voir des hommes et des femmes au visage ensanglanté recevant les premiers soins.

Revendication d'al-Nosra

Le Front al-Nosra a revendiqué cette attaque, affirmant sur Twitter l'avoir menée pour « venger » les sunnites en Syrie et en Irak. « Un des héros du Front al-Nosra a été capable d'entrer dans un bus transportant un grand nombre de chiites venant de la banlieue sud de Beyrouth au Liban (...) et a fait détonner sa ceinture d'explosifs au milieu du groupe », a-t-il expliqué.
« Notre frère Abou al-Ezz el-Ansari est entré dans un bus de "rafidites" dans le centre de Damas et a actionné sa ceinture d'explosifs », peut-on lire sur le compte Twitter proche du groupe jihadiste.
« Sept (personnes) tuées et des dizaines de blessés du parti libanais "Halech" (combinaison de "Daech" et de "Hezbollah"), lors d'une opération-suicide menée par notre frère Abou el-Ezz à l'intérieur d'un bus de "rafidites" à Damas », ajoutait le tweet.
S'adressant au Hezbollah, al-Nosra a averti que « ses attaques contre notre peuple ne resteraient pas impunies ».

(Lire aussi : Le dialogue Hezbollah-Futur sérieusement menacé)

Pourtant, l'agence officielle syrienne Sana avait d'abord évoqué « une explosion terroriste dans un autobus », dans une autre version de l'attaque. « Une charge placée sous le bus a causé l'explosion », a-t-elle ainsi expliqué, indiquant qu'une deuxième bombe avait été démantelée par des artificiers avant qu'elle n'explose.

Réactions

L'attentat a suscité une vague de condamnations au Liban, notamment dans les milieux politiques officiels et proches du Hezbollah.
Le Premier ministre Tammam Salam a ainsi évoqué « un acte barbare » et « indigne de tous les critères humains et moraux, ainsi que de la religion islamique dont les terroristes se parent ». M. Salam a appelé à « faire échec aux visées des terroristes » en « faisant preuve de solidarité nationale ».
L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a dénoncé, de son côté, « la main terroriste (...) qui a ciblé des civils libanais dans la capitale syrienne, assurant que le terrorisme est l'ennemi de tout le monde et y faire face est une responsabilité partagée pour en finir définitivement ».
Le Hezbollah a dénoncé, dans un communiqué, « l'attaque terroriste que des criminels takfiristes ont exécutée à Damas ». Cette attaque constitue « une preuve de la barbarie de ces terroristes qui servent l'entité sioniste à travers leurs actes criminels et mettent en œuvre son projet d'effritement de notre nation », a-t-il ajouté.
Le chef du bloc du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, a condamné « un acte criminel et terroriste caractérisé contre l'humanité », estimant que « ceux qui l'ont planifié et mis à exécution sont des terroristes et des criminels servant les intérêts du régime syrien et des ennemis de la Syrie, de l'islam et des Arabes ».
Plusieurs autres personnalités et formations ont également condamné l'attentat, notamment le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, le mouvement Amal, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, l'uléma Ali Fadlallah, le Courant chiite libre, l'ancien ministre Fayçal Karamé et l'ancien directeur de la Sûreté générale Jamil Sayyed.


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Neuf personnes, dont six Libanais, ont été tuées hier dans un attentat contre un bus transportant des pèlerins chiites à Damas, une attaque revendiquée par la branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra.L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de 9 morts et 20 blessés dans cette attaque menée au cœur de la capitale syrienne, près du souk al-Hamidiyé.Selon...

commentaires (6)

Ya haram tous ces pèlerins pieux qui allait payer leur révérence et leur foie envers Dieu .... C'est affreux et comme d'habitude c'est le peuple le pauvre petit peuple qui paie le prix de l'abrutissement général de leurs chefs !!

Bery tus

22 h 47, le 02 février 2015

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Ya haram tous ces pèlerins pieux qui allait payer leur révérence et leur foie envers Dieu .... C'est affreux et comme d'habitude c'est le peuple le pauvre petit peuple qui paie le prix de l'abrutissement général de leurs chefs !!

    Bery tus

    22 h 47, le 02 février 2015

  • il est temps que le hezbollah se pose des questions sur tous ces morts au sein de ses rangs en Syrie... le régime de Bachar lui tire dans le dos... cela fait trop pour croire au hasard ou aux performances d un groupuscule... les syriens sont connus pour leur trahison en alternance.... Mais je serais hezbollah je réfléchirais qui me tue en Syrie??? LE REGIME OU LES AUTRES

    CBG

    18 h 40, le 02 février 2015

  • ATTENTAT CONDAMNABLE SANS RÉSERVE... TOUT COMME SES CAUSES AUSSI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 06, le 02 février 2015

  • Nouvelle tragédie dans un monde arabe sans merci.

    Sabbagha Antoine

    12 h 52, le 02 février 2015

  • Un acte sauvage, immonde, barbare ! Une grande tragédie ! Mon Dieu, ces pélerinages en Syrie et en Irak, en un moment aussi dangereux, ne pourraitent-ils pas être ajournés, vu la barbarie de ces takfiristes qui règne dans ces deux pays ?

    Halim Abou Chacra

    07 h 01, le 02 février 2015

  • L'agence libanaise qui a organisé ce "pèlerinage!" à Damas, située à Moucharrafieh dans la banlieue sud de Beyrouth, organisait tous les dimanches un voyage d'une journée en Syrie intitulé : "La campagne des amoureux de Hussein." ! Ainsi, malgré la situation catastrophique dans ce pays avec plus de deux-cents mille morts, certains Collaborent encore et toujours avec ce "régime" aSSadique en organisant quoi chaque dimanche ? Des "campâââgnes des amoureûûûx", yâââï, de quîîî yâ hassirtîîîh ? Mais, yîîîh,.... de Hussèèèïn" bien sûûûr ! Yâ wâïylîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 41, le 02 février 2015

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