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Économie - Liban - Développement

À Tripoli, plus d’une famille sur deux vit dans la pauvreté

Plus de la moitié des familles tripolitaines vivent dans la pauvreté, selon un nouveau rapport de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (Cesao). Un constat établi grâce à une méthode originale : le calcul de l'indice de privation urbaine.

Selon l’enquête de la Cesao, 87 % des ménages dans les quartiers de Bab el-Tebbané et de Swaika vivent dans la pauvreté. Photo Ghadi Smat

Près de 57 % des ménages résidant dans l'agglomération de Tripoli sont défavorisés, rapporte une étude récemment publiée par la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (Cesao). Il s'agit d'une enquête effectuée fin 2011 auprès d'un échantillon de 1 500 ménages répartis sur toute la ville, à l'exception du district d'Abou Samra.
Pour déterminer le niveau de pauvreté, l'enquête ne se base pas sur le niveau de revenu mais sur le nombre de « privations » que subit un ménage, comme le fait de renoncer à soigner l'un de ses membres, frappé par la maladie, ou de ne pas pouvoir financer de sortie en famille.
En fonction des réponses recueillies, les enquêteurs déterminent si un ménage peut ou non subvenir à l'un des 12 besoins identifiés. Un ménage est considéré comme « pauvre » à partir de 6 privations sur 12 et « très pauvre » à partir de 8 privations sur 12.


Les résultats révèlent que plus d'un quart des ménages sont très pauvres. Si la notion de ressources n'a pas été utilisée dans le cadre de cette étude, le conseiller régional de la Cesao, Adib Nehmé, estime que le revenu moyen des ménages considérés comme « pauvres » se situe en dessous de 750 000 livres par mois (490 dollars), celui des ménages « très pauvres » étant plafonné à 500 000 livres (326 dollars).
Au niveau de la répartition géographique, les quartiers de Bab el-Tebbané et de Swaika comptent 87 % de ménages pauvres, dont plus de la moitié considérés comme très pauvres. Avec respectivement 75 % et 69 %, la vieille ville et Jabal Mohsen complètent le podium des zones les plus défavorisées de Tripoli. Ces trois régions ont été l'épicentre d'affrontements confessionnels depuis plusieurs années. À l'opposé, les quartiers de Tripoli-centre (19 %), de Bsatin-Tripoli (26 %) et de Bsatin-al Mina (36 %) sont les moins touchés par la pauvreté. Les résultats recueillis dans le district d'Abou Samra ont été jugés incomplets à l'issue de l'enquête et ne figurent donc pas dans le rapport.

 

Une méthode originale
« Le calcul de l'indice de privation emprunte le concept de » besoins « utilisé pour déterminer l'indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) », explique M. Nehmé à L'Orient-Le Jour. Les deux méthodes s'appuient sur le ménage comme unité de référence et cherchent à identifier des privations. La différence se joue au niveau de l'orientation des propositions qui composent le questionnaire de l'enquête : là où l'IPM tend à aborder la pauvreté à travers les caractéristiques de l'environnement étudié, l'indice de privation urbaine se concentre sur les comportements des ménages indépendamment de ce dernier.


De ce fait, les résultats de l'enquête ne permettent pas d'identifier la classe moyenne avec précision ainsi que les Tripolitains les plus aisés, concède-t-il. L'autre intérêt de cette méthode est de contourner les questions sur les revenus. « Les personnes interrogées sont souvent réticentes à fournir des informations exactes au sujet de leurs revenus, ce qui peut fausser les résultats finaux », ajoute-t-il.

 

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