Rechercher
Rechercher

Liban - Social

Le Nord et la Békaa, qui comptent 67 % des pauvres du Liban, accueillent 85 % des réfugiés syriens

Leur nombre dépasse le million et certains Libanais s'en plaignent en affirmant : « Les réfugiés syriens sont devenus plus riches que nous. » Pourtant, les déplacés demeurent des pauvres parmi les pauvres.

Seulement 37 % des femmes syriennes mariées utilisent un contraceptif.

On ne le dira jamais assez, le Liban a besoin de l'aide de la communauté internationale pour pouvoir gérer la crise des réfugiés. Il faut certes soutenir les Libanais qui accueillent plus d'un million de Syriens enregistrés auprès du HCR.
Pauvres parmi les pauvres, ces derniers vivent au Liban dans la précarité. Les réfugiés syriens ont été vivement soutenus par la population locale à leur arrivée au Liban, mais la crise se faisant de plus en plus longue, les Libanais, qui ont vécu trente ans sous l'occupation syrienne et qui se retrouvent face à une crise économique due à l'arrivée massive des réfugiés, perdent patience...
Dans maintes localités qui accueillent des réfugiés, les habitants se plaignent : « Ils vivent mieux que nous. » Du Akkar au Hermel, en passant par Baalbeck, Marjeyoun et Bint Jbeil, c'est cette même phrase que la communauté hôte répète à qui veut l'entendre.

 

(Repère :Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux en infographies)


Et pourtant, voici quelques données publiées dans un document édité en début de semaine par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) qui prouvent qu'ils sont aussi pauvres, voire plus, que les 28 % des Libanais qui vivent sous le seuil de la pauvreté.


Ce sont les zones les plus vulnérables du Liban, notamment le Nord et la Békaa, qui comptent 67 % des pauvres du pays qui accueillent le plus important nombre de réfugiés, soit 85 % des Syriens enregistrés auprès du HCR en 2013.
Les réfugiés syriens doivent faire avec la cherté de vie au Liban. Ils sont arrivés au pays avec quelques économies qu'ils ont vite dépensées... Les coupons du HCR leur permettant d'acheter des produits dans les supermarchés ne suffisent souvent pas. Ainsi, selon une étude effectuée en 2013 par le Programme alimentaire mondial (Pam), plus de 70 % des ménages de réfugiés syriens s'endettent auprès des épiceries et ne parviennent pas durant des mois à payer leur loyer, et cela s'ils vivent dans des appartements de location et non sous des tentes dans les campements champignons.
Environ 78 % des réfugiés syriens inscrits auprès du HCR sont des femmes et des enfants. Nombre d'entre eux se voient obligés d'entrer sur le marché du travail. Actuellement dans la Békaa, les femmes et les enfants syriens travaillent dans les champs agricoles, notamment les vignobles et les plantations de pommes de terre pour 6 000 livres la journée.
La guerre en Syrie et le déplacement de la population sont en train de créer des changements au sein de la société syrienne où traditionnellement les femmes ne travaillent pas. Aujourd'hui, dans plusieurs régions du Liban, certaines décident de ne plus rester à la maison dans le but de subvenir aux besoins de leur famille, leur mari étant absent ou au chômage.

 

(Lire aussi : Les réfugiés syriens personae non gratae dans des localités chiites de la Békaa et du Sud)

 

23 % des femmes enceintes souffrent d'anémie
À cause de la pauvreté, nombre d'enfants syriens souffrent de malnutrition. Ils sont également menacés de polio et de variole, des maladies qui étaient jusqu'à il y a deux ans éradiquées au Liban... Une recrudescence de la tuberculose a été enregistrée dans le pays depuis le début de la crise syrienne.
Selon une étude de la Fondation Amel, effectuée à Bourj Brajneh, 28 % des familles syriennes ont des enfants qui souffrent de problèmes psychologiques, notamment à cause des traumatismes vécus. Uniquement 20 % de ces enfants ont reçu une aide adéquate.

 

(Lire aussi : Abus et menaces : des ouvriers syriens font la grève)


Sur le plan de la scolarisation, les petits réfugiés syriens ont du mal à suivre les cours. Les places manquent terriblement dans les écoles publiques libanaises. Une fois en classe, les petits Syriens doivent redoubler d'efforts pour pouvoir suivre, et pour cause : les sciences et les mathématiques sont enseignées au Liban en langue étrangère, même dans les écoles publiques. Ce qui n'est pas le cas en Syrie.
Enfin, en ce qui concerne les femmes réfugiées, une étude du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) a montré que 54 % des femmes en âge de procréer ont des règles irrégulières et 33 % des infections génitales. Concernant les femmes enceintes, 23 % des réfugiées syriennes souffrent d'anémie durant leur grossesse, 16 % n'ont aucun suivi médical. En couches, 29 % d'entre elles souffrent d'hémorragies alors que 26 % ont des accouchements prématurés. Seulement 37 % des femmes syriennes mariées utilisent un contraceptif.

 

Lire aussi
Helen Clark : Les pays donateurs veulent éviter le pire au Liban

À Deir el-Ahmar, une panoplie de projets pour soutenir les déplacés syriens

Younine, village chiite adossé au jurd de Ersal, veut en finir avec les réfugiés syriens

 

On ne le dira jamais assez, le Liban a besoin de l'aide de la communauté internationale pour pouvoir gérer la crise des réfugiés. Il faut certes soutenir les Libanais qui accueillent plus d'un million de Syriens enregistrés auprès du HCR.Pauvres parmi les pauvres, ces derniers vivent au Liban dans la précarité. Les réfugiés syriens ont été vivement soutenus par la population locale à...

commentaires (2)

Ceux qui ont eu l'idée lumineuse d'amener les familles de 500000 "travailleurs syriens" au Liban, ont-ils connaissance de ce rapport édifiant sur la santé des femmes syriennes, surtout les "réfugiées" ou "déplacées" qui arrivent chez nous ? Notre pays a-t-il vraiment besoin de tous les problèmes sanitaires de ces réfugiées, lui qui n'arrive déjà pas à résoudre ceux des Libanais ? Ou ont-ils seulement envisagé l'aspect financier, donc les profits qu'ils pourraient enpocher ? Comme toujours, nos "RESPONSABLES-IRRESPONSABLES" ne pensent qu'à leurs propres intérêts... Irène Saïd

Irene Said

11 h 15, le 19 septembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Ceux qui ont eu l'idée lumineuse d'amener les familles de 500000 "travailleurs syriens" au Liban, ont-ils connaissance de ce rapport édifiant sur la santé des femmes syriennes, surtout les "réfugiées" ou "déplacées" qui arrivent chez nous ? Notre pays a-t-il vraiment besoin de tous les problèmes sanitaires de ces réfugiées, lui qui n'arrive déjà pas à résoudre ceux des Libanais ? Ou ont-ils seulement envisagé l'aspect financier, donc les profits qu'ils pourraient enpocher ? Comme toujours, nos "RESPONSABLES-IRRESPONSABLES" ne pensent qu'à leurs propres intérêts... Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 15, le 19 septembre 2014

  • Arrêtons de nous apitoyer sur les problèmes des réfugiés syriens, des grossesses successives (et voulues) des femmes et des problèmes de santé qui en découlent, des enfants qui ne sont pas scolarisés... On a assez donné! Concentrons nos efforts à sortir de la m... dans laquelle leur présence et notre générosité et notre dévouement nous a menés... CA SUFFIT!

    NAUFAL SORAYA

    08 h 00, le 19 septembre 2014

Retour en haut