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Loubnani, pour réconcilier les jeunes avec leur patrie

C'est dans le cadre d'un séminaire organisé à l'intention des étudiants en master de gestion des services alimentaires à l'Usek que le professeur Nagi Sfeir a lancé l'initiative « Loubnani ». Soucieux de ressusciter le folklore libanais, il a établi tout au long du semestre d'automne la charpente d'un événement où les legs culinaire, artistique, vestimentaire, etc. de nos aïeux sont mis à l'honneur.

Avant l’arrivée des convives à la soirée de gala Loubnani, le 11 décembre passé.

Nagi Sfeir, titulaire de deux doctorats en marketing et en gestion du secteur hospitalier, professeur à la faculté d'agronomie et de sciences alimentaires à l'Usek et président de l'association For Lebanon, a eu l'idée ingénieuse d'impliquer ses étudiants dans la mise sur pied d'un événement : un dîner de gala 100 % « loubnani ». Tout au long du semestre, les étudiants ont imaginé la mise en pratique de cette idée. Pour Lara Wakim, doyenne de la faculté d'agronomie et de sciences alimentaires à l'Usek, l'initiative « part du souci de célébrer le folklore libanais en le modernisant et en rendant son image plus rutilante pour les jeunes qui s'ouvrent de plus en plus aux cultures occidentales en reléguant aux oubliettes leur propre héritage patrimonial ». Célébrer le folklore va aussi de pair avec l'hommage rendu à des figures de proue de la scène artistique libanaise et inscrits dans la mémoire collective libanaise, comme Roméo Lahoud, Elsie Ferneini et le poète Moussa Zoughaib qui ont été honorés, le 11 décembre, lors du dîner de gala, aboutissement final de cette initiative.

Les préparatifs : un vrai chantier
Pour concrétiser l'idée, parrainée par la faculté des sciences agronomiques et alimentaires, les étudiants ont dû être au taquet ! Comment les tâches ont-elles été réparties ? Léa Chahwan, étudiante en 2e année de master en gestion des services alimentaires, s'est occupée par exemple du stand des olives, l'olivier étant l'un des arbres emblématiques du Liban. « À ce stand ont été exposés des produits naturels, comme l'huile d'olive, des olives fraîches et du savon artisanal fabriqué à base d'huile d'olive saponifiée », précise-t-elle. Léa a également pris part au défilé des abayas, costumes traditionnels amples portés jiadis par les femmes libanaises. Quant à Zaynab Jomaa, elle a été chargée d'un stand où des produits à base de caroube ont été exposés. « La mélasse du caroubier mélangée à la crème de sésame a ravivé la nostalgie chez maintes personnes qui, naguère, n'avaient pour dessert que ce mélange que l'on dit au goût du paradis », précise-t-elle avant de poursuivre : « J'ai participé à tous les préparatifs de A à Z. Et j'ai découvert mes compétences en événementiel ! Ainsi aurai-je joint l'utile à l'agréable. »

Disciples de Saïd Akl
À l'origine de ce projet transparaît un grand souci de réaffirmation de l'identité libanaise. « De nos jours, les liens qui se tissent entre les nouvelles générations et leur pays sont tellement ténus qu'ils peuvent se rompre à la moindre secousse. Il faut dire aux jeunes qu'ils peuvent être influencés par d'autres cultures, sans pour autant perdre la leur. Loubnani est une vraie réconciliation entre une jeunesse qui a perdu l'espoir et le Liban », souligne Mme Lara Wakim. Pour Nagi Sfeir, qui œuvre depuis longtemps à sauvegarder le patrimoine libanais, Loubnani est une épuration de l'identité libanaise, « parasitée », à ses dires. « Nous sommes les disciples de Saïd Akl en pensée et en actes. Nous sommes des Libanais soucieux de préserver notre identité périclitée », affirme M. Sfeir qui prépare le terrain à un bouquet de projets tournant dans la même orbite patriotique.

Nagi Sfeir, titulaire de deux doctorats en marketing et en gestion du secteur hospitalier, professeur à la faculté d'agronomie et de sciences alimentaires à l'Usek et président de l'association For Lebanon, a eu l'idée ingénieuse d'impliquer ses étudiants dans la mise sur pied d'un événement : un dîner de gala 100 % « loubnani ». Tout au long du semestre, les étudiants ont...

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