Le prince héritier d'Arabie saoudite a appelé mardi ses concitoyens à "la vigilance" face aux "crises aiguës" que connaît la région en raison de l'essor du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.
Le prince Salmane Ben Abdel Aziz s'est exprimé devant le Majlis Al-Choura, ou conseil consultatif, au nom du roi Abdallah, hospitalisé à Riyad depuis le 31 décembre pour une pneumonie.
Après avoir souhaité bon rétablissement à son demi-frère âgé d'environ 90 ans, le prince héritier a prévenu les Saoudiens que leur pays faisait "face à des défis régionaux sans précédent, consécutifs aux crises aiguës qu'ont connues des pays voisins". Ces derniers ont été "précipités dans les marécages des guerres civiles et des conflits confessionnels", a-t-il martelé.
Le prince Salmane -qui fait allusion, sans les nommer, à l'Irak et à la Syrie, où sévissent les jihadistes de l'EI- a estimé que ces développements aux frontières de l'Arabie saoudite "nécessitent la vigilance et la prudence" de la population, en partie perméable à l'idéologie de l'EI.
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Lundi, trois gardes-frontières saoudiens, dont un haut gradé, et quatre assaillants ont été tués dans un attentat suicide et des affrontements survenus lors d'une tentative d'infiltration de "terroristes" en Arabie saoudite par la frontière irakienne, selon les autorités.
Dans un entretien téléphonique mardi avec le prince Salmane, le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a souligné l'importance pour les deux pays de renforcer leur lutte contre le groupe jihadiste, a indiqué le bureau de M. Abadi. "Les deux parties ont discuté du danger que représentent les bandes de Daech (acronyme arabe du groupe EI) non seulement pour l'Irak mais pour toute la région et le monde" Selon M. Abadi, cette attaque à la frontière entre les deux pays illustre "l'importance de la coordination entre les deux pays pour combattre" cette organisation.
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Le royaume, resté relativement à l'abri de la vague de violences qui secoue des pays du Printemps arabe, "va continuer (...) à bénéficier de la sécurité et de la stabilité", a assuré le prince héritier et futur souverain du royaume.
Evoquant par ailleurs l'effondrement des cours du brut, qui ont perdu 55% de leur valeur en six mois, il a défendu la politique de son gouvernement qui, pour protéger sa part de marché, s'oppose à toute réduction de l'offre, réclamée par d'autres producteurs pour relancer les prix. Lors de crises précédentes, "le gouvernement avait agi avec fermeté, sagesse et habileté politique, et il adopte la même attitude à l'égard des nouveaux développement sur le marché pétrolier", a-t-il dit.
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commentaires (5)
A quand l'appel de la Per(s)cée à "la vigilance" face à l'essor takfiriste fakkîàRienisé ?!
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
08 h 02, le 08 janvier 2015