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Liban - justice

Dossier Fateh el-Islam : les 35 détenus encore sans jugement refusent de comparaître

Prison de Roumieh. M.Assaf

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a annoncé dans un communiqué que la Cour de justice examinant les dossiers des islamistes de Nahr el-Bared a achevé l'examen de 85 % d'entre eux, lors de la dernière audience à se tenir cette année. Toutefois, le CSM précise que « pour la troisième fois consécutive, les accusés dans l'affaire de l'atteinte à la sûreté de l'État dans la région du camp de Nahr el-Bared ne se présentent pas à l'audience, sans qu'ils y soient conduits de force ».
Soucieux de la bonne marche de la justice, ajoute le communiqué, et pour empêcher tout retard dans les jugements, le président par intérim de la Cour de justice, Anthony Issa el-Khoury, a décidé d'adresser une note écrite au procureur général près la Cour de cassation, dans laquelle il a demandé qu'une enquête soit ouverte à ce sujet, pour qu'à la lumière de la réponse, les mesures adéquates soient prises. Il a par ailleurs convoqué à nouveau certains des détenus à comparaître vendredi 23 janvier 2015.

En pratique, apprend-on de source bien informée, sur les 93 détenus islamistes encore incarcérés à la prison centrale de Roumié, il ne reste plus que 35 qui n'ont pas été jugés. Toutefois, depuis l'agression contre l'armée à Ersal, le 2 août dernier, la donne a progressivement changé. Ainsi, ce sont les détenus qui ne se rendent plus aux audiences que tient, tous les vendredis, la Cour de justice. C'est ainsi que, selon des sources bien informées, les agressions de 2008 et celles de 2014 se recoupent et se conjuguent, ce qui prouve que, depuis 2008, le Liban fait face à un même agresseur et se trouve donc en état de légitime défense.
Selon la source citée, à la note écrite adressée par le CSM à la direction de la prison de Roumié, qui relève du ministère de l'Intérieur, cette dernière a déclaré qu'elle est dans l'impossibilité de faire comparaître manu militari les accusés islamiques sans risquer « une effusion de sang » aussi bien dans les rangs des gardiens de la prison que dans les rangs des détenus.

En fait, et comme il est désormais de notoriété publique, les islamistes incarcérés dans un des bâtiments de la prison de Roumié y ont instauré un espace autonome qu'ils contrôlent entièrement et où les gardiens ne s'aventurent pas. Les détenus y disposent notamment de portables et d'Internet, et y recevraient même des plats chauds quand ils ne sont pas satisfaits de la cuisine de la prison !
On rappelle que les combats de Nahr el-Bared , en 2008, ont fait 172 morts dans les rangs de l'armée.

 

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commentaires (1)

"Les détenus y disposent notamment de portables et d'Internet, et y recevraient même des plats chauds quand ils ne sont pas satisfaits de la cuisine de la prison !" Et qui est responsable de tout cela? Ce ne sont pas les gardiens et ceux qui les commandent, par hasard? Mais qu'est-ce donc que ce pays incroyable où nous sommes obligés de vivre? Ah! Léon Bloy(Le Désespéré, Chap. 35)...

Georges MELKI

12 h 12, le 23 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • "Les détenus y disposent notamment de portables et d'Internet, et y recevraient même des plats chauds quand ils ne sont pas satisfaits de la cuisine de la prison !" Et qui est responsable de tout cela? Ce ne sont pas les gardiens et ceux qui les commandent, par hasard? Mais qu'est-ce donc que ce pays incroyable où nous sommes obligés de vivre? Ah! Léon Bloy(Le Désespéré, Chap. 35)...

    Georges MELKI

    12 h 12, le 23 décembre 2014

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