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Économie - Liban - Politique économique

Liban : Une « charte des PME » pour favoriser leur développement

Le ministre de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, a présenté hier un programme de soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) libanaises pour les 6 années à venir. Annoncé depuis plusieurs mois, ce texte définit une quarantaine d'orientations pour favoriser le développement des PME et leur contribution à l'économie libanaise.

M. Hakim confirme que le programme pour soutenir des PME est déjà en cours d’application. Photo Philippe Hage Boutros

Les petites et moyennes entreprises (PME) libanaises constituent le cœur du tissu entrepreneurial libanais : elles représentent plus de neuf sociétés libanaises sur dix, dont environ un tiers dans l'économie informelle, et emploient près de 51 % de la population active au Liban. Un rôle qui tient essentiellement à un contexte culturel favorable à l'esprit d'entreprise et au parcours de leurs dirigeants plutôt qu'à une volonté prospective des pouvoirs publics. C'est en partie pour afficher cette volonté que le ministre de l'Économie Alain Hakim a annoncé, lors d'une conférence tenue hier au Grand Sérail, l'adoption d'une stratégie nationale de soutien aux PME pour l'horizon 2020. Déjà envisagée par les anciens ministres des Télécoms Charbel Nahas et Nicolas Sehnaoui, cette initiative vise à répondre aux principaux enjeux qui affectent l'activité des PME pour améliorer leur contribution à la richesse et la création d'emplois nationales. Au terme de deux années d'études réalisées en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) pour circonscrire les enjeux et besoins de ces structures, le ministère a ainsi présenté une « charte des PME » rassemblant l'ensemble des orientations stratégiques adoptées.

 

(Lire aussi : Les start-up, principal moteur de la création d'emplois)

 

42 résolutions pour booster les entreprises
Cette charte fixe quatre objectifs majeurs pour améliorer le potentiel de croissance des PME, leur développement commercial et financier, leur capacité d'innovation et leur compétitivité. Ils devraient être atteints à travers 42 résolutions réparties sur 6 piliers.
Le premier pilier se concentre sur une volonté de professionnalisation de la culture managériale au sein de ces sociétés. Il se décline en plusieurs volets destinés notamment à : renforcer la mixité en termes de genre dans les postes de direction (1 PME sur 5 est actuellement dirigée par une femme), promouvoir le mentorat par des entrepreneurs qualifiés ou adopter des structures de formation universitaire à l'entrepreneuriat. Le deuxième pilier concerne à faciliter l'accès au financement des PME. Il s'agit notamment d'attirer davantage d'investisseurs étrangers ou d'élargir le champ application de la circulaire 331 de la Banque du Liban (BDL) afin de permettre des investissements capitalistiques de la part de banques commerciales libanaises dans d'autres secteurs que celui des NTIC. L'accès au marché national et international constitue le fondement du troisième pilier, qui se base, entre autres, sur l'activation de l'Agence nationale de la promotion pour l'export (Lebex) initiée par Basil Fuleihan en 2005. Le rapatriement des expatriés libanais ayant réussi à l'étranger ou la mise en place de programmes d'apprentissage relèvent du pilier consacré à l'amélioration des capacités et de l'innovation des PME. La mise à jour du code du commerce, du droit du travail ainsi que des procédures de redressement judiciaire font partie des mesures incluses dans le cinquième pilier destiné à améliorer l'environnement des affaires. Le sixième pilier est, lui, dédié à la mise en place de plusieurs structures de coordination entre les PME et leurs interlocuteurs publics et privés.

 

(Lire aussi : Plus de 80 % des jeunes diplômés libanais pessimistes quant à l'accès à un premier emploi)

 

Évolutions légales
Parallèlement à ces mesures, le programme envisage enfin la mise en place d'une autorité chargée de coordonner, au niveau du gouvernement, l'agencement des politiques de soutien aux PME. Celle-ci prendrait la forme d'une assemblée paritaire dans laquelle seraient représentés les ministères de l'Économie, de l'Agriculture, de l'Industrie et des Finances, ainsi que plusieurs représentants des différents segments du secteur privé.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, M. Hakim estime que ce programme « doit désormais être suivi d'effets ». Plusieurs projets ont déjà été initiés dans ce cadre : un protocole d'accord avec l'incubateur libanais Berytech portant sur la coopération stratégique entre les secteurs privé et public sur le soutien des PME a été d'ores et déjà signé à la fin novembre. De même, un accord portant sur le déblocage d'une aide aux PME de 150 millions de dollars accordée au Liban par le Fonds arabe pour le développement économique et social est en cours de finalisation selon le ministre. Ce dernier souhaite également « que le pouvoir législatif retranscrive progressivement les orientations de ce programme afin de le rendre effectif ».
L'annonce de ce programme a été bien accueillie par l'ensemble des participants à cette conférence. Le président de l'Association des industriels libanais, Fadi Gemayel, s'est dit « extrêmement enthousiaste face à cette initiative qui permettra, à terme, de soulager l'industrie libanaise ». Le président de l'Union des Chambres arabes, Mohammad Choucair, et le représentant permanent du Pnud au Liban, Ross Moutain, également présents sur place, ont tous les deux fait part de leur optimisme quant à la réussite de cette entreprise.

 

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TOUTE INITIATIVE TENDANT À L'AMÉLIORATION DE RENDEMENT DU SECTEUR PRIVÉ À L'ÉCONOMIE DU PAYS, PARTANT NATIONALE, EST SALUÉE D'AVANCE ! IL FAUDRAIT EN FAIRE AUTANT POUR LE SECTEUR OFFICIEL PROBABLEMENT EN COUPANT LES FRAIS ET LES CHARGES DANS CE DOMAINE... ET EN PREMIER, CEUX DES ABRUTIS VAURIENS !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 25, le 17 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • TOUTE INITIATIVE TENDANT À L'AMÉLIORATION DE RENDEMENT DU SECTEUR PRIVÉ À L'ÉCONOMIE DU PAYS, PARTANT NATIONALE, EST SALUÉE D'AVANCE ! IL FAUDRAIT EN FAIRE AUTANT POUR LE SECTEUR OFFICIEL PROBABLEMENT EN COUPANT LES FRAIS ET LES CHARGES DANS CE DOMAINE... ET EN PREMIER, CEUX DES ABRUTIS VAURIENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 25, le 17 décembre 2014

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