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À La Une - Australie

Prise d'otages : "Les Australiens n'arrivent pas à croire ce qui se passe", indique une Libanaise à Sydney

Le Consul du Liban à Sydney affirme ne pas avoir d'informations sur la présence éventuelle de Libanais dans le café.

La police repousse un passant qui voulait entrer dans un immeuble voisin du Lindt Café où se déroule une prise d'otages, à Sydney, le 15 décembre 2014. REUTERS/David Gray

Un homme armé retenait lundi un nombre indéterminé de personnes dans un café de Sydney, où un drapeau islamique noir a été plaqué contre une fenêtre. Cinq otages ont pu sortir de l'établissement situé en plein coeur de la ville. L'homme armé qui retient des otages dans le Lindt Chocolat Cafe situé dans le quartier des affaires de Martin Place a affirmé que quatre bombes avaient été posées en divers endroits et a réclamé un drapeau de l'organisation Etat islamique, a rapporté la télévision Channel Ten. La police n'a pas confirmé ces informations.

 

Jointe par téléphone par L'Orient-Le Jour, Sana Atieh, une Libano-australienne qui travaille dans une banque à Sydney à "cinq minutes de Martin Place" confie que "tout le monde est nerveux". "Les Australiens n'arrivent pas à croire ce qui se passe. Nous pensons toujours que ce genre de chose ne peut arriver en Australie, que notre pays est loin du reste du monde, que ces choses n'arrivent qu'au Moyen-Orient ou ailleurs", explique Mme Atieh, employée à la banque of Sydney.

 

Martin Place est le centre financier de Sydney et compte de nombreuses administrations, dont les bureaux du Premier ministre de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Mike Baird, ainsi que le siège de la banque centrale. Des centaines de policiers en armes encerclaient le Lindt Chocolat Cafe, où des otages tenaient plaqué contre une fenêtre un drapeau noir avec une inscription partiellement visible en caractères arabes. Il semblerait qu'il s'agisse de la shahada, ou profession de foi musulmane : "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète".

 

"Martin Place est un centre d'affaires. C'est donc un endroit cosmopolite, précise Sana Atieh. Dans la banque où je travaille, près de la moitié des employés sont libanais. Il est donc possible que des Libanais aient pu se trouver dans le périmètre, ou même à l'intérieur du café", estime-t-elle, sans pour autant être sûre. Le Consul du Liban à Sydney a affirmé à la LBC lundi matin ne pas avoir d'informations sur la présence éventuelle de Libanais dans le café.

 

Plus de 40 organisations musulmanes australiennes ont condamné lundi la prise d'otages. "Nous rejetons toute tentative pour ôter les vies innocentes de n'importe quel être humain et pour susciter la peur et la terreur dans les coeurs", ont déclaré ces organisations dans un communiqué commun, évoquant un "acte abject". Evoquant le drapeau posé contre la vitrine, les organisations notent dans leur communiqué que cette inscription n'est pas une "déclaration politique mais réaffirme une profession de foi qui a été détournée par des individus malavisés qui ne représentent personne d'autre qu'eux-mêmes". "Ce genre d'acte abject sert juste les objectifs de ceux qui veulent détruire la bonne volonté du peuple australien et nuire encore davantage à l'islam et aux musulmans australiens à travers le pays", ajoutent ces organisations.


Avec ce genre d'événement, "les Australiens se font une certaine idée, une sorte de haine à l'encontre des musulmans, des arabes, et particulièrement des Libanais", explique Sana Atieh. L'Australie est une terre d'émigration pour les Libanais. En raison du nombre élevé de Libanais en Australie, elle souligne qu'un certain amalgame est fait entre les arabes en général et les Libanais en particulier : "Si une personne est syrienne ou jordanienne, elle est souvent considérée comme libanaise par des Australiens qui ne font pas la différence".

 

Pour ne rien arranger, en août dernier, le quotidien The Australian avait rapporté qu'un Australien d'origine libanaise parti combattre en Syrie aux côtés de l'Etat islamique (EI, ex-Daech) avait twitté une photo de son jeune fils portant la tête d'un soldat syrien décapité.

 

Le chef de la police de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Andrew Scipione, s'est refusé à confirmer qu'il s'agissait d'un "événement lié au terrorisme" mais le Premier ministre australien Tony Abbott a convoqué le Comité de sécurité nationale, réunissant les membres de son gouvernement et des conseillers chargés des questions de sécurité.
"Nous ne connaissons pas les motivations de l'auteur, nous ne savons pas s'il agit pour des motifs politiques mais de toute évidence, il existe des éléments allant dans ce sens", a-t-il déclaré. Il a appelé les Australiens à "vaquer à leurs occupations habituelles".



Peu avant l'annonce de la prise d'otages, la police avait fait état de l'arrestation d'un homme de 25 ans à Sydney dans le cadre d'une enquête sur la préparation d'attentats en Australie. Le chef de la police de l'Etat a dit qu'il ne pensait pas que les deux affaires soient liées. La police est intervenue au même moment à l'Opéra de Sydney, à la suite apparemment d'une alerte au colis suspect.
D'après les estimations, plus de 70 Australiens combattent actuellement dans les rangs jihadistes en Irak et en Syrie. Au moins 20 Australiens y ont été tués et les autorités craignent que de plus en plus de jeunes Australiens ne se radicalisent et commettent des attentats sur le territoire australien.
Les autorités avaient mené en septembre de multiples opérations destinées à déjouer un complot présumé de jihadistes de l'EI visant à commettre "des meurtres pour l'exemple", en particulier des décapitations publiques.
Fin octobre, l'Australie a durci sa législation anti-terroriste en interdisant en particulier tout voyage sans raison valable vers des pays considérés comme des foyers du terrorisme international.

 

Un homme armé retenait lundi un nombre indéterminé de personnes dans un café de Sydney, où un drapeau islamique noir a été plaqué contre une fenêtre. Cinq otages ont pu sortir de l'établissement situé en plein coeur de la ville. L'homme armé qui retient des otages dans le Lindt Chocolat Cafe situé dans le quartier des affaires de Martin Place a affirmé que quatre bombes avaient...

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