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Économie - Liban - Forum

Le paiement mobile, un pari sur l’avenir

Organisée à Beyrouth, la troisième édition du forum DGTL#U, consacré au paiement mobile ainsi qu'aux services bancaires en ligne, a dévoilé quelques-unes des innovations développées par les acteurs du secteur dans ce domaine.

Le développement de nouveaux moyens de paiement devra s’accompagner d’une législation adaptée, notamment en matière de contentieux. Photo Philippe Hage Boutros

Le lancement du paiement mobile sur le marché libanais faisait, jusque-là, face à une certaine frilosité du secteur bancaire. Depuis, l'idée de démocratiser ce procédé semble avoir fait son chemin dans l'esprit des cadres de plusieurs établissements présents hier au forum DGTL#U.
Parmi les nouveautés mises en avant à l'occasion de cet événement, l'application CMO mobile payment se distingue par sa volonté d'associer un nombre important de banques sur un même réseau afin d'élargir la palette de services bancaires accessibles à travers un téléphone mobile. Développé par le groupe Card Service Company (CSC Group), un établissement financier spécialisé dans la fourniture de solutions aux besoins des banques dans le domaine des cartes bancaires, ce logiciel servira à terme de plateforme commune à 25 établissements qui se sont d'ores et déjà engagés dans ce partenariat. L'Intercontinental Bank of Lebanon (IBL Bank) ou encore la Byblos Bank font par exemple partie de la dizaine d'établissements pour lesquels le réseau mis en place par CSC est d'ores et déjà opérationnel, alors que d'autres établissements attendent encore sa finalisation. Le directeur général adjoint du groupe CSC, Mazen Raham, confirme que « ce sera chose faite dans les prochaines semaines ».
Outre l'accès à une sélection de commerçants équipés pour accepter le paiement mobile (une liste de 39 grandes enseignes est actuellement disponible pour le moment), l'application CMO (CSC Mobile) propose également la possibilité de retirer de l'argent à un distributeur automatique de billet (DAB) sans utiliser sa carte, voire effecteur un transfert rapide d'argent vers le mobile d'un autre utilisateur. La nouveauté, c'est que les fonds seront directement transférés sur le compte du receveur, même si ce dernier est domicilié dans un autre établissement bancaire que celui de son correspondant. Les mesures incitatives mises en place pour encourager les commerçants à s'équiper pour pouvoir accepter ce moyen de paiement restent à la discrétion des établissements engagés, tout comme celles mises en place à l'attention de la clientèle. Enfin, les plafonds de paiement imposés par l'application seront les mêmes que ceux de la carte bancaire avec laquelle cette dernière est synchronisée.

Les banques sur les starting-blocks
La sécurité de la transaction est, quant à elle, assurée par un système de mot de passe utilisable une seule fois (One-Time Password – OTP). Il s'agit d'un code valable pendant trente minutes et transmis à l'utilisateur à travers l'application pour chaque transaction qu'il désire effectuer. Avec ce système, le groupe CSC affûte ses arguments afin de convaincre une large majorité de personnes (70 % environ selon plusieurs études) qui exprimeraient encore leur scepticisme quant aux garanties offertes par ce type de plateforme en matière de sécurité. Interrogé par L'Orient-Le Jour, Mazen Raham affirme que le groupe CSC planche sur tous les aspects du projet « depuis plus d'un an et demi et reste confiant quant au succès de l'opération ».
Le développement de CMO mobile payment vient donc s'ajouter aux produits déjà existants pour initier la transition du paiement électronique. Rappelons que Hey, l'application mise au point par BLC Bank (filiale du groupe Fransabank), lancée en mars a désormais dépassé les 5 000 téléchargements.
Autre exemple, l'application Tap 2 Pay de Bank Audi, disponible depuis le mois d'avril, a de son côté remporté en septembre le prix du « meilleur programme de paiement mobile » lors du MasterCard Innovation Forum pour l'Asie du Sud-Est, l'Afrique et le Moyen-Orient. Ces produits, entre autres, tendent tous à proposer des fonctionnalités voisines afin de tenter de bousculer les habitudes des consommateurs libanais, encore réticents à abandonner les chèques et espèces pour régler l'essentiel de leurs transactions au quotidien.
Mais comme l'a rappelé le directeur exécutif à la Banque du Liban (BDL), Nagib Choucair, même si « de réels progrès ont été faits pour adapter la législation à ces nouvelles pratiques, il reste encore beaucoup de mesures à mettre en place pour garantir les droits des consommateurs, notamment au niveau du contentieux ».
Il faut enfin relever que pour l'essentiel des acteurs du secteur, changer les habitudes des clients prendra du temps. Pour Mazen Raham, il faut encore attendre « 7 à 10 ans » pour que la carte bancaire fasse partie de l'histoire ancienne.
En parallèle, le ministre des Télécoms et parrain de l'événement organisé par le groupe al-Iktissad wal Aamal, Boutros Harb, s'est pour sa part engagé à faire « tout son possible pour obtenir l'application de la loi 431 publiée en 2002 sur la régularisation du secteur ». Une étape qu'il estime indispensable pour « permettre au Liban d'assumer son statut d'inventeur, producteur et développeur ».

Le lancement du paiement mobile sur le marché libanais faisait, jusque-là, face à une certaine frilosité du secteur bancaire. Depuis, l'idée de démocratiser ce procédé semble avoir fait son chemin dans l'esprit des cadres de plusieurs établissements présents hier au forum DGTL#U.Parmi les nouveautés mises en avant à l'occasion de cet événement, l'application CMO mobile payment se...
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