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Jour 9 : Le fils bien libanais de Carole Bouquet

Cette année encore, « L’Orient-Le Jour » vous raconte les coulisses du plus grand festival du cinéma au monde. Des cancans de bistrot au tapis rouge guindé, en passant par les soirées alcoolisées. 

Jour 9 : Le fils bien libanais de Carole Bouquet

Carole Bouquet et Dimitri Rassam au Festival de Cannes. Photo AFP

Se prélassant dans les hamacs des plages privées ou bronzant sur les terrasses des hôtels particuliers, il suffit de se pavaner sur les longueurs de la Croisette éclairées par le soleil brûlant le jour et les projecteurs aveuglants la nuit pour repérer mondains et célébrités.

Devant le Martinez, Bella Hadid se presse. Sans doute pour déjeuner à Monaco où elle aime passer ses après-midis. Dans un café où les espressos coûtent plus cher qu’une boîte de caviar, Sting, lui, fait les yeux doux à la femme qui partage sa vie depuis plus de 30 ans, 90 en temps hollywoodien.

Sur la Croisette grouillant de monde, de jour comme de nuit. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

Si Cannes devient un carrefour de talents tous les mois de mai, c’est derrière les barrières en fer que se trouve la vraie star de cette interminable quinzaine.

« Je suis là ! », hurle Nicole, presque 80 ans, aux journalistes passant, badges autour du cou, devant la « fan zone » encerclée par les policiers municipaux et CRS. Coqueluche des médias et longtemps « jingle préférée » de Yann Barthès et de son « Petit journal » enterré, la résidente de Pierrelatte dans la Drôme - difficile de faire moins glam’ -, vient tous les ans depuis presque quatre décennies pour sa « cure de paillettes ».

La langue bien pendue, la plus décomplexée des membres du « gang des escabeaux » parade, carnet d’autographes en main, devant les magasins de luxe et restaurants. « Il faut que je me trouve un pétrolier pour tout acheter », plaisante la quasi-octogénaire en se remémorant les grands moments qui ont marqué sa vie de festivalière assidue.

Nicole, attachante reine de Cannes. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

Témoins des couronnements d’acteurs devenus mythes comme de l’ébranlement et de la déchéance de ceux, moins chanceux, tombés dans l’oubli le plus abyssal, Nicole répond aux sollicitations de jeunes qui l'arrêtent en pleine rue. « Bon allez les enfants, je dois y aller », lâche-t-elle face à une horde d’adolescents l’ayant reconnue après un passage remarqué sur un énième compte TikTok en ascension. « Voyez, je suis à dix ou quinze ans près d’en faire moi aussi des dédicaces ! »

La succession française confuse

Sur les toits du palais, de parfaits anonymes accordent de longues entrevues à des reporters stressés, exténués de devoir constamment négocier pour « obtenir les grands noms », dixit Lucie, jeune correspondante pour un grand quotidien national. « Il n’a jamais été aussi compliqué de caser trois minutes et deux questions avec un comédien plus que cette année ! », avoue, surprise, celle qui « n’a eu qu'Anaïs Demoustier avec qui bavarder ».

Devenu presque impossible - pour les médias non-partenaires de la manifestation - de composer avec des agents barricadés et assistants médicamentés, beaucoup renoncent à réitérer l’expérience cannoise une fois le rideau baissé. « Mes ex-collègues ne viennent plus. Ils préfèrent faire leurs rencontres à Paris et les publier au moment où le film est présenté ici », explique Louis, envoyé spécial pour un petit média en ligne. Le mythe des tragédiennes confessant peines et amourettes devant les cinq étoiles compassés semble bien mort.

Le casting de Marcello Mio, dernier film de Christophe Honoré, au photocall du 22 mai 2024. Photo tirée du site officiel du Festival de Cannes

Mais au moment où les jeunes pousses bien fades donnent l’impression d’avoir pris la relève d’une génération plus politiquement engagée, les icônes éternelles viennent réveiller le flair des rédactrices en chef des hebdos mode. « Il paraît qu’Adjani va finalement venir ? Et Sophia Loren, on a des infos ? », s’interroge Katie*, l’iPhone rosé vissé à l'oreille, quelques minutes avant l’arrivée de la très chic distribution de Marcello Mio.

Si le long-métrage de Christophe Honoré ne fait pas l’unanimité, les foules se sont déplacées pour Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans les salles de projections. Complice, le duo mère-fille raconte la genèse affective qui les lie à une œuvre célébrant le génie de ce Marcello ambivalent qu’elles ont tant aimé.

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« Il est quasi certain que ce film ne sera pas récompensé au moment de l’annonce du palmarès tant attendu samedi mais il a au moins eu le mérite de réunir deux grandes de notre héritage culturel », juge Katie, prête à passer à la Fashion Week. « Les derniers jours sont éreintants, et si on allait à Monte-Carlo ? »

Prodiges de père en fils

La principauté, mieux vaut ne pas s’y pointer quand on s’appelle Dimitri Rassam. Fraîchement séparé de Charlotte Casiraghi, fille de la princesse Caroline, le producteur - lui aussi un nepo baby -, s'apprête ce mercredi à présenter la dernière superproduction qu’il a co-financée.

Pierre Niney (au centre) vient présenter Le Comte de Monte-Cristo, nouvelle adaptation du roman d'Alexandre Dumas. Photo Loic Venance/ AFP

Fils de Carole Bouquet et de Jean-Pierre Rassam - sulfureux homme de cinéma libano-français qui, au creux des années 1970, s’est perdu dans ses excès jusqu'à en mourir en 1985 -, le jeune homme s’est lui aussi laissé tenter par la production. Son dernier projet ? Un fantasme prénommé Le Comte de Monte-Cristo, avec au casting, Pierre Niney et Laurent Lafitte qui débarquent tous deux sur le tapis rouge, après avoir comblé un public de jeunes femmes en transe.

La montée des marches du soir, très cocorico, ne restera pas dans les annales. Keiona, gagnante de la dernière saison de Drag Race France, comme Charlotte Le Bon, ex-Grand Journal et compatriote de Céline Dion, ne feront pas grande impression face à une audience préférant acclamer Kelly Rowland des Destiny’s Child. Il y a une vie après avoir côtoyé Beyoncé.

Haifa Wehbé sur le tapis rouge cannois, le 22 mai 2024. Photo Reuters

Nicole, déçue de n'avoir pas approché Artus, questionne quant à elle sa voisine d’escabeau. « Qui était donc cette brune en robe noire avec un énorme nœud rose attachée au derrière ? » lui demande-t-elle les yeux rivés sur son seul cliché réussi de la soirée. Sans réponse, sa collègue laisse planer le doute. 

Passée presque inaperçue, ce n’est autre que Haïfa Wehbé, arrivée la veille sur la Croisette, qui fait rêver la mamie. « Je ne sais pas qui c'est, mais elle est splendide cette dame », ajoute l'habituée. « J’étais son portrait craché il y a quelques années ! Ah, je vous promets ! » 

Se prélassant dans les hamacs des plages privées ou bronzant sur les terrasses des hôtels particuliers, il suffit de se pavaner sur les longueurs de la Croisette éclairées par le soleil brûlant le jour et les projecteurs aveuglants la nuit pour repérer mondains et célébrités.Devant le Martinez, Bella Hadid se presse. Sans doute pour déjeuner à Monaco où elle aime passer ses...
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