Le FMI à Beyrouth : les réformes au Liban insuffisantes pour assurer la reprise

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) a déclaré, à l’issue d’une visite à Beyrouth, que le Liban a fait « quelques progrès dans la réduction de l'inflation et la stabilisation du taux de change ». Mais « ces réformes sont insuffisantes pour la reprise », selon un communiqué de presse publié jeudi par l'institution internationale.

Une équipe du FMI, dirigée par Ernesto Ramirez Rigo, s'est rendue à Beyrouth de lundi à jeudi pour discuter des « récents développements économiques et des progrès réalisés dans les réformes clés », selon le texte.

« Bien qu'il y ait eu des progrès dans la réduction de l'inflation et la stabilisation du taux de change, soutenus par la décision de la Banque du Liban (BDL) de mettre fin au financement monétaire et aux subventions de change, ainsi que par l'élimination du déficit fiscal, ces réformes sont insuffisantes pour la reprise », peut-on lire.

Le chef de la délégation du FMI a déclaré que « les mesures prises par le ministère des Finances pour améliorer la mobilisation des recettes de la TVA et des douanes, en ajustant le dollar des douanes au taux de change du marché, ont ramené le déficit budgétaire estimé pour 2023 près de zéro » et que « les efforts conjoints de la BDL et du ministère ont également permis d'accumuler des réserves de change ».

« Toutefois, ces mesures politiques ne suffisent pas à permettre une sortie de crise. Les dépôts bancaires restent gelés et le secteur bancaire n'est pas en mesure de fournir des crédits à l'économie, car le gouvernement et le Parlement n'ont pas réussi à trouver une solution à la crise bancaire. »

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Le communiqué de presse du FMI indique par ailleurs que « l'absence d'une stratégie crédible et financièrement viable pour le système bancaire continue d'entraver la croissance économique et la reprise des dépôts, tout en donnant lieu à une économie de plus en plus basée sur l'argent liquide et informel, avec des risques accrus d'activités illicites ».

En avril 2022, le Liban a conclu un accord avec le FMI qui permettrait au gouvernement d'accéder à environ 3 milliards de dollars sur quatre ans, à condition que le pays entreprenne une série de réformes fiscales, financières et monétaires fixées par l'institution internationale. Cependant, le Liban n'a guère progressé dans la mise en œuvre des réformes requises.

Selon le communiqué de presse du FMI, « l'inaction au niveau des réformes économiques nécessaires continue de peser lourdement sur l'économie et la population du Liban ».

« Les réformes économiques sont essentielles pour une reprise forte et durable et pour attirer de nouveaux investissements et un soutien financier international », poursuit le texte.

Le Liban traverse depuis cinq ans une crise économique sans précédent, qui a poussé plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.

Enfin, Ernesto Ramirez Rigo a estimé que « les retombées négatives du conflit à Gaza, les combats à la frontière sud du Liban et la pression de la crise des réfugiés ont exacerbé une situation économique et sociale déjà désastreuse », ajoutant que « les risques élevés associés au conflit créent une incertitude significative pour les perspectives économiques ».