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À La Une - Liban

Militaires otages : l'incertitude entoure de nouveau le sort de Ali Bazzal

Les familles des soldats laissent éclater leur colère dans le centre-ville de Beyrouth.

Lundi après-midi, les familles des militaires libanais enlevés brûlé des pneus devant le Grand Sérail à Beyrouth. Photo Sami Ayad

Alors que le Front al-Nosra a de nouveau menacé lundi soir de liquider le soldat Ali Bazzal à 22h, accusant le gouvernement de prendre ses exigences à la légère, l'incertitude et les informations contradictoires ont fait vivre un nouveau calvaire aux parents des militaires, notamment à la famille Bazzal.

Peu après 22h, l'agence de presse Anatolie a rapporté qu'al-Nosra a une nouvelle fois reporté l'exécution du soldat Bazzal. Une information toujours pas confirmée de source sûre.

Entretemps, les parents des militaires, désespérés et angoissés, ont bloqué plusieurs routes à travers le Liban. En fin de soirée, ils ont coupé à l'aide de pneus en flammes la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. Auparavant, ils avaient barré la route de Saïfi, axe principal reliant la capitale au nord, dans les deux sens, avant de la rouvrir quelques heures plus tard. Dans l'après-midi, les familles ont brûlé des pneus devant le Grand Sérail, réclamant du gouvernement des assurances quant au sort de leurs fils.

Les habitants du village de Bazzalié ont aussi brièvement coupé la route principale qui relie le village à Laboué, dans la Békaa, en guise de protestation contre les menaces de liquidation de Ali Bazzal.

La famille Bazzal a en outre averti, dans un communiqué, que "personne à Ersal ne restera à l'abri de notre vengeance si un mal devait toucher Ali Bazzal". "Nous n'épargnerons aucun enfant, aucune femme, aucun cheikh et aucun Syrien", a ajouté la famille faisant assumer au cheikh Moustapha Hojeiry la responsabilité de tout ce qui se passe.

Une trentaine de militaires sont toujours détenus aux mains des islamistes des groupes de l'Etat Islamique et du Front al-Nosra depuis les affrontements violents de Ersal début août entre la troupe et des extrémistes, venus pour la plupart de Syrie. Trois otages ont déjà été assassinés, dont deux par décapitation. Les jihadistes réclament notamment la libération des islamistes détenus par les autorités libanaises pour relâcher leurs otages.

 

(Lire aussi : La libération de Imad Ayad, ou comment négocier avec les preneurs d'otages ...)

 

"La vie des militaires est en danger"
Le Front al-Nosra avait menacé quelque jours auparavant de liquider Ali Bazzal si une islamiste détenue au Liban n'était pas relâchée. Le groupe jihadiste, branche syrienne d'el-Qaëda, avait néanmoins décidé samedi de suspendre l'exécution à la seule condition que l'Etat libanais obtempère et relâche des prisonniers d'ici à lundi après-midi au plus tard. Sinon, la menace devait être exécutée.

Selon les parents des otages, al-Nosra aurait une fois de plus modifié les noms des prisonniers qu'il désire voir libérer. Une information qu'ont également confirmée les milieux proches des négociateurs. Le nom de Joumana Hmayed – arrêtée en février dernier par l'armée libanaise à Ersal alors qu'elle se trouvait à bord d'une Kia bourrée d'explosifs – figurait en tête de liste des prisonniers à échanger. La situation semble avoir quelque peu changé dimanche. Selon Ramez Bazzal, le père de Ali, "les ravisseurs veulent que le gouvernement fasse preuve de bonne foi et libère 3 ou 4 prisonniers. Peu importe qui seraient ces derniers, ils veulent tout simplement quelque chose en main", a-t-il dit dimanche. M. Bazzal a assuré qu'il détient ces informations du cheikh Moustapha Hojeiri, ce médiateur non officiel qui, pour la troisième fois consécutive, a dû intervenir auprès des islamistes pour les dissuader de passer à l'acte.

Le cheikh sunnite a néanmoins déclaré lundi après-midi à la chaîne LBC avoir informé l'épouse du soldat Ali Bazzal avoir fait tout son possible dans le dossier des militaires. Selon lui, "le gouvernement libanais n'a pas répondu aux demandes d'al-Nosra et la vie des militaires est par conséquent en danger".

 

 

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