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Économie - Affaires

Compromis sur la rémunération du Libano-Américain Charif Souki, PDG le mieux payé des États-Unis

La rémunération de 142 millions de dollars de Charif Souki en 2013 a été jugée « injustifiée » par une majorité d'actionnaires de son groupe qui ont intenté une action en justice.

Le Libano-Américain Charif Souki, PDG de Cheniere Energy.

Le Libano-Américain Charif Souki, PDG de Cheniere Energy, a engrangé 142 millions de dollars de rémunération en 2013, faisant de lui le chef d'entreprise cotée le mieux payé des États-Unis. Un montant jugé « injustifié » par une majorité d'actionnaires du groupe qui ont intenté une action en justice jusqu'à ce qu'un compromis soit trouvé fin octobre pour limiter les émoluments des dirigeants du groupe.


La rémunération de Charif Souki en 2013 comprenait un salaire de base de 800 000 dollars, un bonus de 3,7 millions de dollars et, surtout, 133 millions de dollars en actions. L'année d'avant, il avait engrangé 57,5 millions de dollars dont 49 millions en actions. Au total, Charif Souki détiendrait 6,6 millions de titres de la société Cheniere, soit 2,80 % de son capital évalué à 370 millions de dollars. À titre de comparaison, le PDG d'Exxon Mobil, Rex Tillerson, a été payé 28 millions de dollars en 2013, et le PDG de Chevron, John Watson, 24 millions de dollars, selon Forbes.


Selon ce magazine américain, les émoluments de Charif Souki s'expliquent par l'augmentation de 1 800 % de la valeur des actions de Cheniere Energy depuis 2008. Une plus-value dont le mérite revient en grande partie à Souki lui-même, estime Forbes, puisque le groupe était totalement moribond à cette date. Par comparaison, le titre de Chevron a augmenté de 54 % depuis 2008 et Exxon de 25 % seulement, souligne-t-il : « Si l'on s'en tient à ces critères, Souki mérite absolument sa rémunération (...) en actions liée à la réalisation de plusieurs étapes-clés du projet ; s'il n'avait pas tenu ses engagements, il n'aurait pas été payé. »


Forbes rappelle le pari très osé effectué en 2008 par Souki pour permettre à Cheniere Energy de rebondir après l'échec tonitruant d'un premier défi industriel. Il y a une décennie, l'ancien banquier d'affaires libano-américain avait tablé sur le fait que les États-Unis manqueraient bientôt de gaz naturel et avait convaincu des investisseurs de construire d'immenses terminaux pour recevoir des importations de GNL (gaz naturel liquéfié). Chevron et Total s'étaient même laissé convaincre de payer des dizaines de millions de dollars par an pour réserver des capacités auprès de Cheniere. Jusqu'à ce que survienne le boom des gaz de schiste aux États-Unis, laissant la compagnie avec de gigantesques réservoirs vides sur les bras. Chouki a donc « levé près de huit milliards de dollars pour transformer ses citrons en citronnade et repositionner le site de Sabine Pass comme terminal d'exportation. Il a déjà signé des contrats à long terme avec des sociétés telles que Korea Gaz, BG Group, Total et Centrica qui vont assurer à Cheniere des revenus de trois milliards de dollars par an sur les 20 prochaines années », poursuit Forbes.


Ces contrats de location à revenus garantis au tarif d'environ 2,7 dollars/btu sont assimilables à des obligations peu risquées pour un investisseur, souligne Bloomberg.TV. Cheniere réalisera des revenus additionnels de façon plus risquée en achetant et revendant elle-même du GNL, explique la chaîne thématique pour qui la société dispose d'un avantage majeur sur ce nouveau marché, elle est la première arrivée : « Souki a vu les changements en cours sur le marché gazier avant tout le monde. » Cheniere Energy est en effet la première société à avoir eu l'autorisation des autorités fédérales pour exporter du GNL et ses terminaux seront les premiers opérationnels.


Même si, selon Forbes, Charif Souki et son groupe restreint de dirigeants ont créé plus de 12 milliards de dollars de valeur aux actionnaires de Cheniere Energy, ces derniers ont voté le 11 septembre dernier contre la rémunération en actions des dirigeants décidée en février 2013 conformément à un système conçu en 2011, estimant que son adoption était illégale. Des actions en justice ont été intentées dans l'État du Delaware jusqu'à ce qu'un compromis soit trouvé fin octobre. Selon le Houston Chronicle, en vertu de l'accord, Souki et les dirigeants de Cheniere renonceraient à recevoir les actions octroyées en février 2013 qui ne leur ont pas encore été distribuées, sans leur demander de restituer des sommes déjà encaissées. Les montants exacts n'ont pas été divulgués. La rémunération en actions de Souki serait en outre plafonnée à un million de titres, soit 74 millions de dollars environ.

 

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Le Libano-Américain Charif Souki, PDG de Cheniere Energy, a engrangé 142 millions de dollars de rémunération en 2013, faisant de lui le chef d'entreprise cotée le mieux payé des États-Unis. Un montant jugé « injustifié » par une majorité d'actionnaires du groupe qui ont intenté une action en justice jusqu'à ce qu'un compromis soit trouvé fin octobre pour limiter les émoluments...
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