Rechercher
Rechercher

À La Une - Diplomatie

Nucléaire iranien: Téhéran et Washington s'exhortent mutuellement à des concessions

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif  a promis de "mener des efforts jusqu'au dernier jour",  mettant en garde ses interlocuteurs contre toute "demande excessive"

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif arrive à l'ambassade iranienne à Vienne le 18 novembre 2014 dans le cadre de la reprise des négociations avec les Occidentaux sur le nucléaire. AFP / Joe Klamar.

L'Iran et les grandes puissances se sont mutuellement exhorté à des concessions mardi, au premier jour de négociations marathon à Vienne en vue d'un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran.

A son arrivée dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, a promis de "mener des efforts jusqu'au dernier jour", jugeant qu'un accord était possible tout en mettant en garde ses interlocuteurs contre toutes "demandes excessives".

L'Iran doit de son côté faire "tous les efforts possibles" pendant cette "semaine décisive", a jugé en retour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, depuis Londres où il a rencontré mardi des homologues européens et arabes pour les informer de l'avancée des discussions. Le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, a pour sa part appelé Téhéran à faire preuve de davantage de "flexibilité". Alors que demeurent des écarts significatifs entre les positions, il reste tout juste six jours aux diplomates pour parvenir à un accord avant la date-butoir du 24 novembre.

Le coup d'envoi des négociations a été donné lors d'un déjeuner entre M. Zarif et la représentante de l'Union européenne dans ce dossier, Catherine Ashton. Les ministres des grandes puissances du "5+1" (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), dont John Kerry, sont attendus dans la semaine à Vienne, après de premières séries de réunions à huis clos de leurs directeurs politiques.

 

(Lire aussi: Victoire diplomatique pour Obama en cas d'accord sur le nucléaire iranien)

 

Les grandes puissances soupçonnent depuis 2002 la République islamique de vouloir se doter de la bombe atomique, sous couvert d'un programme nucléaire civil. Téhéran dément farouchement. La controverse a occasionné des tensions allant jusqu'à des menaces de guerre, alimentées notamment par la crainte qu'un Iran nucléaire inspire à Israël et aux pays arabes du Golfe. Frappé de lourdes sanctions internationales, l'Iran souhaite la levée de ces mesures qui étouffent son économie, tandis que les grandes puissances exigent que Téhéran limite ses capacités nucléaires de façon à rendre l'option militaire virtuellement impossible.

 

"Ecarts à combler"
Après des années d'invectives, les deux parties négocient depuis près d'un an, mais les obstacles restent nombreux. "Il reste des écarts à combler, et nous ne savons pas encore si nous y parviendrons", a confié lundi soir une source américaine.

Les négociateurs doivent d'abord trancher la question des capacités d'enrichissement d'uranium que l'Iran pourrait conserver après un accord. Téhéran exploite des milliers de centrifugeuses susceptibles de fournir la matière première pour des bombes atomiques.

Le réacteur à eau lourde d'Arak, un équipement qui pourrait produire du plutonium -l'autre voie d'accès à l'arme nucléaire- est l'une des autres questions débattues, tout comme le régime d'inspections de l'ONU auquel l'Iran serait soumis après un accord, ou encore le rythme de la levée des sanctions. Sur ce dernier point, une source occidentale reproche à l'Iran de "vouloir tout, tout de suite, ce qui n'est pas du tout réaliste". Un éventuel accord ouvrirait la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Occident, et à de possibles coopérations, notamment avec Washington, face aux crises en Irak et en Syrie.

 

 (Lire aussi:  Aucun "lien" entre le nucléaire iranien et la guerre anti-jihadiste, assure Washington)

 

Ajournement risqué
Il réduirait aussi le risque de prolifération nucléaire au Proche-Orient. Enfin, il permettrait à l'Iran de relancer son économie et de reprendre toute sa place parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole. L'enjeu est suffisamment important pour que Washington et Moscou aient mis de côté leurs divergences sur le conflit ukrainien.

Mercredi 13 novembre, John Kerry et Sergueï Lavrov, son homologue russe, ont ainsi appelé ensemble à "trouver un accord global le plus rapidement possible" sur le nucléaire iranien. Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois mis en garde la communauté internationale contre toute naïveté face à Téhéran, dont il a dénoncé la "ruse".

Mais nombre d'analystes ne croient guère à un accord définitif le 24. Selon eux, il est plus probable que l'Iran et le "5+1" concluent un "accord intérimaire" permettant de prolonger la discussion, comme cela a déjà été fait en juillet. La formule serait toutefois très risquée et laisserait prise aux faucons dans les deux camps. Pour l'analyste Kelsey Davenport de l'institut Arms Control Association, "il serait insensé (...) de gaspiller cette chance historique" de parvenir à un accord, "vu tout le capital politique investi de part et d'autre" dans la négociation.

M. Hammond a toutefois exclu mardi la signature d'un accord au rabais. "Je pense qu'on peut conclure un accord. Mais nous ne signerons pas un mauvais accord", a-t-il prévenu.

 

Lire aussi

Nucléaire iranien : les négociations arrivent à l'heure de vérité

Netanyahu à Obama : Ne laissez pas l'Iran devenir une puissance nucléaire

 

Pour mémoire
L'Iran aurait transféré secrètement un organisme clé de son programme nucléaire

 

 

L'Iran et les grandes puissances se sont mutuellement exhorté à des concessions mardi, au premier jour de négociations marathon à Vienne en vue d'un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran.
A son arrivée dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, a promis de "mener des efforts jusqu'au dernier jour", jugeant qu'un...

commentaires (5)

"Pure" écran de fumée sous forme d'esbroufe.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 10, le 19 novembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • "Pure" écran de fumée sous forme d'esbroufe.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 10, le 19 novembre 2014

  • - WLIK CHOU B7IBAK YIA OBAMA... MAIS FAITES QUELQUE CHOSE ! - WLIK CHOU B7IBAK YIA ZARIF.. MAIS FAITES QUELQUE CHOSE ! ET DE CHOSES... EN CHOSES... ON VERRAIT VENIR DES BAISERS ET DES BOUQUETS DE ROSES... OU DES JOURS DES PLUS MOROSES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 06, le 19 novembre 2014

  • Je te tiens tu me tiens par la barbichette ! Tout ça en vue d'aboutir à des entités confessionnelles à l'image d’Äsraël....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 56, le 19 novembre 2014

  • Un accord avec l’Iran dans les conditions actuelles, avec le peu de concessions des mollahs doublés du caractère irrationnel et mystique de leur modèle décisionnel serait comparable aux accords de Munich signés dans l’euphorie par Chamberlain avec l’illusion d’éviter une guerre. Avec la recherche du néant et cette quête permanente du sacrifice et du martyr la bombe serait plus porteuse d’incitation que de dissuasion pour l’Etat Islamique d’Iran. Cette Volonté d’éviter l’adversité, le rapport de force et la recherche d’un compromis floue et fragile avec un partenaire qui vous dupe perpétuellement isole profondément Obama au sein de sont propre camp. Son attentisme en Iraq et En Syrie est à l’origine de l’émergence de Daech qui a surgit par la force du Vide et en réaction aux atrocités pratiqués par les clans Assad et Maliki. La volonté d’associer l’Iran a sa lutte contre L’ EI ne trouve écho dans aucune des chambres et laisse dubitatifs ses propres conseiller qui perdent le liens de confiance avec ses alliés traditionnels Arabie Saoudite Jordanie Egypte Israël Europe Canada … Mais Robert Menendez, sénateur démocrate président de la commission des Affaires étrangères, son homologue républicain Mark Kirk et Mitch McConnell futur chef de la majorité sénatoriale ne laisseront pas signer un accord évitant le démantèlement complet du programme nucléaire iranien . Ils ne permettront pas de créer un monde tellement plus dangereux que celui d’hier.

    ANDRE HALLAK

    01 h 06, le 19 novembre 2014

  • Téhéran et Washington redeviendront-ils des alliés comme en 1979 ? A suivre .

    Sabbagha Antoine

    23 h 23, le 18 novembre 2014

Retour en haut