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À La Une - diplomatie

Nucléaire iranien : les négociations arrivent à l'heure de vérité

Les diplomates qui doivent se retrouver mardi ont jusqu'au 24 novembre, et pas au-delà, pour rapprocher leurs positions

La discussion qui entre dans sa dernière ligne droite est, affirme le secrétaire d'État américain John Kerry (2e à gauche près du président Barack Obama), "la meilleure chance que nous ayons jamais eue de résoudre le problème du nucléaire iranien pacifiquement". AFP PHOTO / Petar Kujundzic / POOL

L'Iran et les grandes puissances concluent sous pression, cette semaine à Vienne, la négociation très difficile qui pourrait aboutir à un accord historique autour du programme nucléaire iranien. Après un an de discussions tous azimuts, c'est l'heure de vérité : les diplomates qui doivent se retrouver mardi ont jusqu'au 24 novembre, et pas au-delà, pour rapprocher leurs positions.

Le groupe "5+1" (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) soupçonne depuis 2002 la République islamique de vouloir se doter de la bombe atomique, sous couvert d'un programme nucléaire civil. Le régime des ayatollahs dément farouchement.

La controverse a occasionné des tensions allant jusqu'à des menaces de guerre, alimentées notamment par la crainte qu'un Iran nucléaire inspire à Israël et aux pays arabes du Golfe. L'Iran subit aussi de lourdes sanctions internationales qui entravent son économie.

A la suite de contacts secrets entre les États-Unis et l'Iran, Téhéran et les "5+1" sont convenus fin 2013 de négocier un accord qui garantirait enfin la nature pacifique du programme iranien, en échange d'une levée des sanctions.

(Lire aussi : Téhéran assure avoir fait voler une réplique d'un drone américain capturé en 2011)

 


Date limite
La discussion qui entre dans sa dernière ligne droite est, affirme le secrétaire d'État américain John Kerry, "la meilleure chance que nous ayons jamais eue de résoudre ce problème pacifiquement". Son échec serait "un scénario dangereux pour le monde entier", renchérit le négociateur iranien Abbas Araghchi.

La négociation a été menée tout au long de 2014, à Vienne et ailleurs. Elle arrive le 24 novembre à sa date limite.
Un éventuel accord ouvrirait la voie à une normalisation des relations entre l'Iran et l'Occident, et à de possibles coopérations, notamment avec Washington, face aux crises en Irak et en Syrie. Il réduirait aussi le risque de prolifération nucléaire au Proche-Orient. Enfin, il permettrait à l'Iran de relancer son économie en reprenant toute sa place parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole.


"Questions importantes" en suspens
L'enjeu est suffisamment important pour que Washington et Moscou aient mis de côté leur affrontement en cours sur l'Ukraine. Mercredi 13 novembre, John Kerry et Sergueï Lavrov, son homologue russe, ont ainsi appelé ensemble à "trouver un accord global le plus rapidement possible" sur le nucléaire iranien.
Mais conclure d'ici au 24 réclamera un grand effort, alors que "des questions importantes" restent à régler, rappelle le ministre français Laurent Fabius.

Les négociateurs, réunis sous la houlette de l'ex-représentante européenne Catherine Ashton, devront d'abord trancher la question des capacités d'enrichissement d'uranium que l'Iran pourrait conserver après un accord.
Les centrifugeuses en service dans les installations iraniennes sont au coeur de ce débat, car c'est le nombre et le type de ces machines qui permettent le mieux de déterminer le temps qu'il faudrait à l'Iran pour se doter de la bombe.

Le réacteur à eau lourde d'Arak, un équipement qui pourrait produire du plutonium -l'autre voie d'accès à l'arme nucléaire à côté de l'uranium hautement enrichi - est l'une des autres questions-clé débattues, tout comme le régime d'inspections de l'Onu auquel l'Iran serait soumis après un accord, ou encore le rythme de la levée des sanctions. Sur ce dernier point, une source occidentale reproche à l'Iran de "vouloir tout, tout de suite, ce qui n'est pas du tout réaliste".

 

(Lire aussi : Accord entre la Russie et l'Iran pour la construction de 2 réacteurs nucléaires à Bouchehr)


Comme un Rubik's Cube
Les parties ont laissé entendre dès le printemps qu'un compromis avait été trouvé à propos d'Arak. Mais la négociation est "comme un Rubik's Cube", résume un négociateur américain: "Il n'y a d'accord sur rien tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout".

Compte-tenu de ces difficultés, "en cas d'accord, les écarts de position ne seront comblés qu'au dernier moment", pronostique Mark Fitzpatrick, un expert de l'institut IISS interrogé par l'AFP.
Mais nombre d'analystes, dont M. Fitzpatrick, ne croient plus guère à un accord définitif le 24. Selon eux, l'Iran et le "5+1" ont plus de chances de conclure un "accord intérimaire" permettant de prolonger la discussion, comme cela a déjà été fait en juillet.
Le négociateur russe Sergueï Riabkov juge lui aussi possible "une alternative" conclue en dernière minute "au soir du 23 novembre" pour éviter un échec complet.

La formule serait toutefois très risquée. Des élus influents du Congrès américain menacent déjà de brandir de nouvelles sanctions contre l'Iran si la négociation n'aboutit pas à Vienne. Et à Téhéran, 200 députés représentant l'aile dure du régime viennent de mettre en garde contre un accord qui ne défendrait pas "vigoureusement" les intérêts de l'Iran.

 

Commentaire
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commentaires (6)

"Nous estimons qu'un bon accord devra démanteler, et non faire caler, le programme nucléaire illicite de l'Iran, et empêcher à jamais l'Iran d'atteindre le seuil d'un Etat détenteur de l'arme nucléaire", ont déclaré dans un communiqué commun Robert Menendez, sénateur démocrate président de la commission des Affaires étrangères, et son homologue républicain Mark Kirk. Depuis l’avènement d’une majorité républicaine au sénat un nouveau train de sanctions qualifié de décisif est en préparation. Ce dernier pourrait même être voté par plus d’un quart des démocrates de par la dynamique générée par Robert Menendez dont la force de conviction et de persuasion trouve dorénavant un terrain plus favorable parmi les siens. L’objectif est d’effondrer la devise Iranienne quitte à la rendre non convertible .D’ou les nombreux projets d’augmenter sa couverture en or par les mollahs demeurés vains de par la stagnation économique, et la chute historique des prix de brut. Les iraniens tenteront jusqu’ au bout d’arracher un accord même intermédiaire leur permettant un répit afin de poursuivre leur œuvre dont le caractère militaire est irréfragable. Le régime vacille. Le mécontentement est général, le nombre de pendaison publique à atteint un record de 55 en 10 jours, ceci sous l’égide du modéré et réformateur Rohani.

ANDRE HALLAK

16 h 21, le 16 novembre 2014

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Commentaires (6)

  • "Nous estimons qu'un bon accord devra démanteler, et non faire caler, le programme nucléaire illicite de l'Iran, et empêcher à jamais l'Iran d'atteindre le seuil d'un Etat détenteur de l'arme nucléaire", ont déclaré dans un communiqué commun Robert Menendez, sénateur démocrate président de la commission des Affaires étrangères, et son homologue républicain Mark Kirk. Depuis l’avènement d’une majorité républicaine au sénat un nouveau train de sanctions qualifié de décisif est en préparation. Ce dernier pourrait même être voté par plus d’un quart des démocrates de par la dynamique générée par Robert Menendez dont la force de conviction et de persuasion trouve dorénavant un terrain plus favorable parmi les siens. L’objectif est d’effondrer la devise Iranienne quitte à la rendre non convertible .D’ou les nombreux projets d’augmenter sa couverture en or par les mollahs demeurés vains de par la stagnation économique, et la chute historique des prix de brut. Les iraniens tenteront jusqu’ au bout d’arracher un accord même intermédiaire leur permettant un répit afin de poursuivre leur œuvre dont le caractère militaire est irréfragable. Le régime vacille. Le mécontentement est général, le nombre de pendaison publique à atteint un record de 55 en 10 jours, ceci sous l’égide du modéré et réformateur Rohani.

    ANDRE HALLAK

    16 h 21, le 16 novembre 2014

  • Un Iran nucléaire serait un danger pour le moyen orient et sans doute bien au-delà. L’Iran a depuis longtemps banni la démocratie et tyrannisé sa jeunesse. Téhéran est la ville ayant le plus fort taux d’héroïnomanes au monde (la dose d’héroïne est moins cher que le pain) .Cette situation toléré par le régime permet d’engourdir toute velléité de contestation .Pour échapper à la prison les homosexuels sont contraints au changement de sexe .Les filles ayant fugué plusieurs fois sont contraintes à la prostitution. Les mollahs deviennent alors leurs proxénète et déguisent cette pratique en mariage temporaire de quelques heures .C’est le plus fort taux de peine de mort par habitant. C’est également le seul pays qui pratique la peine de mort pour enfants de moins de 16 ans (atefa saleh).Avec ses gardiens de la révolution le régime dispose d’une police politique ; organe de répression omniprésent effectuant homicides, racket et arbitrant par la terreur le jeu politique .Le Hezb est la transposition du régime iranien au Liban avec les même pratiques. La bombe iranienne sanctuariserait pour longtemps le régime et servirait de tremplin pour exporter sa doctrine.

    ANDRE HALLAK

    15 h 47, le 16 novembre 2014

  • La verité de l'heure c'est que.. si les obamiens signent un accord, c'est tant mieux pour tous (sauf israel), sinon tant pis pour les anti-Iran. Que pourront-ils faire de plus? Sanctions? guerres américaines ou sionistes... ces derniers qui n'arrivent plus à s'en sortir avec la solide certes, mais somme toute minuscule résistance de Gaza? Pour les iraniens qui reprendront leur liberté d'agir dans les sectuers clés, Y a tout à gagner. Les crimiels du pseudo pays d'israel est déjà pris en étau et bientot complètement la totalo-oligarchique famille regnante du sbire pays saoudique arabien, itou. Faites donc vos jeux, rien ne va plus. Un scoop, Très bientot on parlera de la nuclérisation civile (droit de chaque pays!) au Sud Liban.. Juste à la frontière de la Palestine occupée par ces etres criminels, les plus abjects (ex aequo avec daech) et les plus immoraux du monde: les judéo-sionistes. pfff, peuple élu... bien sur... Mais par qui!?!?

    Ali Farhat

    15 h 10, le 16 novembre 2014

  • LE PROBLÈME DU NUCLÉAIRE DE L'IRAN.. N'EST PAS LE NUCLÉAIRE EN LUI-MÊME... C'EST : QUI SONT CEUX QUI AURONT ENTRE LES MAINS CES ARMES DE DESTRUCTIONS MASSIVES ! L'IRAN SERA UNE PUISSANCE NUCLÉAIRE... MAIS NE DEVRAIT PAS ÊTRE AYATOLLAHIQUE... ETC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 52, le 16 novembre 2014

  • heure de vérité...? ou heure du mensonge final...? Obama en chef d'orchestre ,qui joue faux avec ses musiciens de l'UE est loin d'être convainquant sur ce dossier....!

    M.V.

    12 h 26, le 16 novembre 2014

  • ..HaHaHa !! qu'on se les mettent dans le meme sac c'est bien vrai , mais Israel possede 200 ogives nucleaires et les binsaouds rien de nada de yok , comment la "menace iranienne" pourrait elle etre ressentie de la meme facon par ces 2 allies ?? vous allez arreter de nous prendre pour des cruches ?? L'Iran est aujourd'hui la 1ere puissance regionale en cours de detroner le patron sioniste protecteur des binsaouds , et vous voulez qu'il se saborde ??? mais signez donc un accord avant qu'il ne soit trop tard pour vous les 5+1 . Euh 3+1 , il faut exclure la Russie et la Chine qui n'en ont rien a cirer des "Craintes" binsaoudo/sioniste . Et puis basta avec ces sanctions inoperantes si ca avait eu de l'effet comme escompte, l'Iran ne serait pas la ou elle se trouve en ce moment cad a chier sur la tete des occicons . Peufff !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 11, le 16 novembre 2014

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