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Liban - Tournée

Sleiman : Laisse-t-on le pays exprès sans président pour porter un coup à Taëf ?

C'est de Tripoli que l'ancien président Michel Sleiman a réitéré son appel à l'élection de son successeur, mettant en garde contre un vide générateur, éventuellement, de problèmes de sécurité ou d'une loi électorale confessionnelle.

Bain de foule pour Michel Sleiman à Tripoli, hier. Photos Dalati et Nohra

L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a effectué hier une tournée dans la ville de Tripoli où il a rendu visite au mufti de la ville et du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, ainsi qu'aux évêques grec-orthodoxe et grec-catholique de la ville, NN.SS. Efram Kiryakos et Édouard Georges Daher, exploré les vieux souks de la ville, théâtre d'âpres affrontements entre l'armée et des islamistes, visité la mosquée al-Salam et pris part à la messe de la Saint-Michel en l'église Saint-Michel de la ville.

À chacune de ses étapes, l'ancien locataire de Baabda a répété les mêmes idées, lui qui appelle inlassablement depuis la fin de son mandat, en mai dernier, à l'élection, en priorité, de son successeur. « J'espère que d'ici à la fête de l'indépendance (le 22 novembre), nous aurons accompli notre devoir constitutionnel et élu un chef de l'État parce que les institutions ne peuvent pas survivre. C'est ça l'essentiel. Tout le reste est une perte de temps. (...) Je n'ai vu aucun groupe, même animal, aucune cellule, aucune famille, sans chef. L'État ne peut pas demeurer décapité », a martelé Michel Sleiman, dans l'allocution qu'il a prononcée durant sa visite à cheikh Chaar, avant de rendre un vibrant hommage au chef du gouvernement, Tammam Salam, pour sa gestion des affaires publiques et pour son souci de préserver la présidence.

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Revenant sur le même sujet, il a jugé nécessaire de se dépêcher pour élire un président de peur que des incidents de sécurité ne se produisent, en rappelant dans ce cadre la vacance présidentielle de 2007 qui avait, selon lui, débouché sur les événements « suspects » du 7 mai. « Les événements de Tripoli doivent ouvrir la voie devant l'élection d'un chef de l'État », a encore insisté M. Sleiman, en affirmant que « toutes les parties doivent comprendre que personne ne peut protéger le Liban des forces obscurantistes, du terrorisme et même d'Israël, à part l'État libanais et l'armée libanaise ».

Il a rendu un vibrant hommage aux forces régulières, tout comme son hôte d'ailleurs. Les deux ont insisté sur la coexistence « qui a de tout temps caractérisé Tripoli et qui continue de la caractériser », attribuant à « des parties étrangères à la ville » la responsabilité des événements sanglants qui l'ont secouée. Cheikh Chaar a en outre souligné « l'imperméabilité de Tripoli face aux tentatives de discorde », avant de souligner l'importance d'une « liaison régulière entre la base et le sommet de la pyramide », en allusion à la population et à l'État.

Michel Sleiman était accompagné dans sa tournée du vice-président du Conseil, Samir Mokbel. Un grand nombre d'officiels était présent pour l'accueillir au domicile de cheikh Chaar, première étape de sa tournée, notamment les ministres de la Justice, Achraf Rifi, des Affaires sociales, Rachid Derbas, et des Sports, Abdel Mouttaleb Hennaoui, l'ancien ministre Fayçal Karamé, représentant son père, l'ancien chef de gouvernement, Omar Karamé, Abdallah Mikati, représentant l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, les députés Samir Jisr, Riad Rahhal, Robert Fadel, Khodr Habib, Nidal Tohmé, Kassem Abdel Aziz, Kazem Kheir, Ahmad Safadi, représentant le député Mohammad Safadi, les anciens ministres Issam Abou Jamra, Adnane Kassar, Marwan Charbel, Omar Meskaoui, Samir Minkara, Raya Haffar Hassan, Mona Afeiche, ainsi que le coordonnateur du courant du Futur à Tripoli, Moustapha Allouch, le mohafez de la Békaa, Béchir Nasr, le président du conseil municipal de Tripoli, Nader Ghazal, les évêques grec-orthodoxe et melkite de la ville, ainsi qu'un grand nombre de personnalités de divers horizons.

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La proposition de loi électorale dite orthodoxe

Sa tournée dans les différents quartiers de la ville, devait-il confier plus tard, lors du déjeuner donné en son honneur dans un des restaurants de la ville, a ramené à son esprit « la rengaine du Rassemblement orthodoxe » au sujet de la loi électorale qu'il proposait, un système hybride inspiré de la proportionnelle mais fondé sur un vote communautaire. « Je me suis demandé comment un système pareil pourrait être appliqué à Zahriyé ou à Bab el-Tebbané. Je me suis posé d'autres questions ensuite : laisse-t-on exprès le pays sans président pour que le Parlement (autoprorogé) approuve une loi électorale confessionnelle qui porterait un coup à l'accord de Taëf ? A-t-on refusé de procéder à la présidentielle pour justifier la rallonge du mandat parlementaire ? Ou bien encore s'est-on opposé à cette rallonge pour justifier la convocation de congrès qui jetteraient les bases d'une autre formule que celle de Taëf ? » s'est interrogé l'ancien chef d'État, faisant ainsi allusion à la Constituante.

Rappelant qu'il est contre la prolongation de n'importe quel mandat, à commencer par le sien, Michel Sleiman a rejeté le choix qui avait été fait entre le vide ou la rallonge du mandat parlementaire, estimant que les députés étaient dans l'obligation d'élire un président et qu'il n'est pas trop tard pour remettre les compteurs à zéro puisque le mandat de la Chambre ne finira pas avant dix jours. « Les parlementaires ont encore le temps pour élire un chef de l'État », a-t-il souligné, en rappelant que l'accord de Taëf avait « institué un filet de sécurité » et nécessite par conséquent d'être consolidé et appliqué, « notamment à travers une loi électorale moderne ».

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Michel Sleiman a mis en garde contre les tentatives d'annulation de la déclaration de Baabda en précisant qu'il n'a « toujours pas compris qui a intérêt à faire sauter ce document ». Il a en outre mis l'accent sur le fait qu'une intervention dans la guerre en Syrie « affaiblit l'immunité du Liban face aux dangers terroristes, compromet la cohésion nationale et la coexistence entre les communautés, rogne la confiance des citoyens dans l'État et ses institutions et crée parfois des environnements favorables à certains extrémistes auprès de telle ou telle autre partie ». « L'intervention en Syrie fait du Liban de nouveau une scène ouverte à tous les conflits, ce que nous avions réussi à éliminer grâce à l'accord de Taëf et qui explique dans le même temps l'approbation de la déclaration de Baabda », a insisté M. Sleiman.

Lors de sa visite à la mosquée al-Salam puis aux vieux souks de la ville, l'ancien chef d'État a salué la résistance des habitants de la ville face aux forces obscurantistes et leur soutien à l'armée, soulignant que Tripoli a démontré qu'elle est foncièrement attachée à l'État contrairement à l'image que certains ont tenté de véhiculer d'elle. Il a rendu un vibrant hommage à « la ville de la coexistence, de la modération, de la paix et de la piété », estimant qu'elle a souffert du terrorisme et qu'elle a été trahie par certains.
Dans leurs déclarations respectives, ses hôtes ont tous souligné l'attachement de Tripoli à l'État, en insistant qu'elle a été elle-même victime du terrorisme.


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L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a effectué hier une tournée dans la ville de Tripoli où il a rendu visite au mufti de la ville et du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, ainsi qu'aux évêques grec-orthodoxe et grec-catholique de la ville, NN.SS. Efram Kiryakos et Édouard Georges Daher, exploré les vieux souks de la ville, théâtre d'âpres affrontements entre l'armée et...

commentaires (2)

Mais ouiii, Sleïmééén ! C'est pas si difficile à piger.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 41, le 10 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • Mais ouiii, Sleïmééén ! C'est pas si difficile à piger.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 41, le 10 novembre 2014

  • TRÈS CHER ET SEUL VRAI LIBANAIS PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE... À QUI LES PROMOTEURS DE L'AUTO-ALLONGEMENT ET L'AUTO-PROLONGEMENT ONT REFUSÉ LE RENOUVELLEMENT OU DU MOINS LE PROLONGEMENT DE VOTRE MANDAT... ET LE REJET DE TAËF QUI POURTANT PÈCHE EN AYANT RETIRÉ LES PRÉROGATIVES DU CHEF DE L'ETAT... LE VIDE EST UNE PRÉPARATION... POUR LE TEMPS OPPORTUN... DE LA "MAINMISE" SUR LE PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 10 novembre 2014

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