Le don d'armes proposé au Liban par l'Iran n'est pas à comparer avec les deux dons saoudiens octroyés au Liban : le premier est consacré à l'achat d'hélicoptères, de chars et autres équipements militaires ainsi que de pièces de rechange pour les armes soviétiques en cours d'usage telles que les chars et les canons. Quant aux seconds, ils sont destinés à la lutte antiterroriste.
La première catégorie comprend des armes et des équipements fabriqués en Iran d'une valeur proche des 45 millions de dollars alors que la seconde porte sur des armes de fabrication française financées toutefois par le roi d'Arabie saoudite, Abdallah ben Abdel Aziz.
Si le gouvernement accepte le don iranien, une délégation des Nations unies devrait en principe venir à Beyrouth pour inspecter les armes et vérifier si elles sont conformes aux clauses de la résolution du Conseil de sécurité relatives au blocus imposé à la République islamique. La délégation serait également appelée à vérifier si les conseils donnés par certains États à ce sujet sont pris en compte.
Il reste à voir si le Conseil de sécurité va finir par autoriser ce don ou non.
L'Iran fait l'objet d'un blocus imposé par le Conseil de sécurité sur base de la résolution 1747 qui lui interdit de vendre ou de transférer vers un État tiers des armes. Alors que cela ne s'applique aucunement à la France.
Côté saoudien, il est utile de noter que l'Arabie n'a pas d'usines de fabrication d'armes, mais joue le rôle d'un simple bailleur de fonds pour une transaction d'armes de 3 milliards de dollars achetées par le royaume wahhabite auprès de la France pour le compte du Liban.
Des sources gouvernementales ont fait savoir que cette affaire ne manquera de provoquer une nouvelle polémique jeudi prochain lorsqu'elle sera débattue en Conseil des ministres.
Parmi ceux qui refusent d'accepter le don iranien, les ministres du 14 Mars qui considèrent qu'il s'agit d'une violation de la résolution 1747. Ils considèrent en effet que le Liban, qui est membre de l'Onu, doit se conformer aux décisions prises par cette dernière.
Quant aux ministres du 8 Mars, ils sont bien entendu en faveur du don, arguant du fait qu'il n'est pas contraire à la 1747. Ils avancent à ce propos la teneur de la clause 5 qui prévoit que la sanction est applicable au pays qui vend les armes ou assure leur transfert alors que Téhéran n'est pas en train de vendre dans ce cas précis puisqu'il s'agit d'un don. À noter toutefois que le coordinateur des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, qui s'est réuni avec le ministre de la Défense, Samir Mokbel, s'est entendu avec lui pour qu'une délégation des Nations unies soit dépêchée de New York pour inspecter le type d'armes et de munitions qui seraient envoyées et leur compatibilité avec la résolution.
Des sources ministérielles ont toutefois estimé que la polémique autour de cette question s'inscrit plutôt dans le cadre du conflit d'influence qui a lieu au Liban entre les forces qui soutiennent l'Arabie saoudite et celles qui se trouvent dans l'axe iranien.
Si l'on devait évaluer l'importance des deux dons saoudiens par rapport à celui proposé par l'Iran, force est de constater que le dernier est insignifiant par rapport aux premiers. Il peut par conséquent être facilement accepté d'autant qu'il ne porte pas sur des armes qui sont interdites par la 1747 et que les équipements de l'armée sont de provenances multiples notamment des États-Unis, de la Russie et de la France. Son refus pourrait être en outre justifié par l'idée qu'il faut éviter de contrarier – pour des raisons stratégiques – aussi bien l'Arabie saoudite que les États-Unis qui furent les premiers à équiper et à entraîner l'armée depuis près de sept ans.
Quoi qu'il en soit, les sources ministérielles s'attendent à ce que l'acceptation du don iranien suscite la contestation des pays occidentaux et du Conseil de sécurité.
Liban - Dans les coulisses de la diplomatie
Nouvelle polémique attendue en Conseil des ministres sur le don d’armes iranien
OLJ / Par Khalil FLEYHANE, le 10 novembre 2014 à 00h00
commentaires (5)
De ttes les manières l'Iran s'en tape éperdument du liban, si il voulais offrir au liban des armes sophistiquer elle l'aurait fait en douce comme avec le Hezbollah car en ce faisant ainsi elle mets le liban dans l'embarras et en plus il lui est interdit de vendre ou d'envoyer de l'armement prescris par l'ONU donc entre 45 millions de $ d'arme conventionnelle et 3 milliard je préfère les 3 milliard .... C'est l'offre de l'Iran qui est suspect dans son timing ... Talk to me !!
Bery tus
14 h 19, le 10 novembre 2014