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Liban - L’éclairage

L’Iran ne débloquera pas la présidentielle sans en encaisser le prix

Les efforts pour débloquer la présidentielle se sont de nouveau intensifiés au double plan local et international, la situation dans la région étant telle qu'il est pratiquement impossible pour le Liban de rester sans un président qui le guiderait dans ces eaux turbulentes.
La France s'est associée aux contacts menés à cette fin et a essayé, par les canaux diplomatiques, d'encourager l'Iran à faciliter l'élection d'un chef de l'État, en l'invitant à demander au Hezbollah de lâcher du lest et à convaincre le général Michel Aoun, l'allié chrétien de son poulain, le Hezbollah, de se retirer de la course au profit d'un candidat consensuel. Ses efforts sont demeurés vains et Téhéran est resté intransigeant sur la question. Loin de réagir positivement à la requête française, les Iraniens ont conseillé à leurs interlocuteurs français de s'adresser directement au Hezbollah pour cela, en alléguant du fait que ce dossier est purement libanais et qu'ils ne se mêlent pas des affaires intérieures libanaises.
De sources diplomatiques françaises, on indique qu'en dépit de ce refus de coopérer, la France compte de nouveau relancer l'Iran sur la question, en tirant profit de la poursuite des négociations sur le dossier nucléaire qui devraient s'achever le 24 novembre.


Mais au Liban, nombreux sont ceux qui doutent de la volonté de l'Iran de faire des concessions sur le dossier libanais et de se plier aux sollicitations françaises pour paver la voie à l'élection d'un chef de l'État qui serait accepté de tous. Une telle démarche a un prix. Lequel ?
Telle est la question. Dans les milieux proches du 8 Mars, on s'interroge sur le point de savoir ce que le Hezbollah gagnerait à aller dans le sens de la proposition française. La formation chiite considère que c'est son intervention en Syrie et son déploiement à la frontière, beaucoup plus que l'accession d'un président à la tête de l'État, qui protègent le Liban contre le danger daechiste (l'État islamique).
Le Hezbollah, dit-on de mêmes sources, reste paradoxalement hostile au chaos que laisse craindre l'absence d'un chef de l'État, et redoute essentiellement ses conséquences dont notamment une expansion des courants jihadistes. À ce niveau, la formation chiite rejoint le 14 Mars qui redoute pour sa part un chaos qui entraînerait une paralysie totale des institutions et justifierait l'appel à une Constituante ou à un coup d'État militaire. Pour éviter cet écueil, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, s'active dans plusieurs directions, afin de garantir la prolongation du mandat de la Chambre. C'est dans cet objectif qu'il s'était rendu à Rome pour s'entretenir avec le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, après avoir eu des concertations sur le même sujet avec le président supérieur des Kataëb, Amine Gemayel, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.


Saad Hariri reste attaché à la feuille de route qu'il avait proposée pour débloquer la présidentielle qu'il considère primordiale. Et c'est sur base de ce plan en six points, qui accorde la priorité à la présidentielle, que le chef du courant du Futur a discuté avec le patriarche des moyens de réactiver ce dossier, mais sans débattre de noms de présidentiables. L'essentiel pour les deux est que les chrétiens parviennent à s'entendre sur un candidat consensuel qui ne soit pas du 14 ou du 8 Mars et qui sera élu pour un mandat de six ans. L'idée d'un président qui serait élu pour une période transitoire de trois ans est, pour les deux hommes, hors de question.


À la réunion de Rome, une série de propositions et de mécanismes de règlement ont été ainsi passés en revue. Tous requièrent cependant un minimum d'entente entre les Libanais, surtout que les facteurs étrangers, considérés essentiels pour un déblocage au Liban, comme le rapprochement saoudo-iranien, ne se sont pas encore concrétisés. On revient de nouveau à l'Iran. Téhéran qui détient la carte Hezbollah-Aoun n'est pas près de la lâcher à moins qu'il n'en obtienne le prix en Irak et en Syrie et qu'il ne conclue dans ce cadre un marché avec l'Occident, notamment Washington. Un marché qui a tout l'air pour le moment d'être inaccessible, surtout après la mise en place de la coalition internationale contre l'État islamique. L'Iran, la Russie et la Syrie en avaient été exclus, rappelle-t-on.


Selon un expert dans les affaires de la région, il n'est pas question pour Téhéran de lâcher l'Irak qui est vital pour lui, au même titre que la Syrie, les deux États lui permettant, à travers le Hezbollah aussi, d'étendre son influence jusqu'à la Méditerranée et jusqu'aux frontières avec Israël.
De l'avis d'un ancien ministre, le général Aoun devrait comprendre qu'il lui est difficile dans ce contexte
régionalo-international si peu favorable à l'Iran d'accéder à la présidence de la République. Ceci devrait l'amener à se poser les questions suivantes : comment peut-il espérer l'appui de Saad Hariri compte tenu du bras de fer irano-saoudien qui va crescendo ? Comment Riyad pourrait-il demander à ses alliés au Liban de soutenir le chef du CPL, c'est-à-dire l'allié de l'axe syro-iranien ?


Dans certains milieux, on croit savoir qu'après son entretien avec Saad Hariri, récemment à Paris, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a encouragé son beau-père à camper sur ses positions et à ne pas compter sur un appui du 14 Mars au moment où des personnalités du 8 Mars pensent qu'un attachement du Hezbollah à la candidature de Michel Aoun pourrait pousser la partie adverse à faire elle-même des concessions, surtout si le 8 Mars parvient à convaincre le chef du PSP, Walid Joumblatt, de l'importance d'un alignement, en cette période, sur la politique de la Résistance pour faire face au danger takfiristre et d'un avènement dans le même temps d'un président fort.

 

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Les efforts pour débloquer la présidentielle se sont de nouveau intensifiés au double plan local et international, la situation dans la région étant telle qu'il est pratiquement impossible pour le Liban de rester sans un président qui le guiderait dans ces eaux turbulentes.La France s'est associée aux contacts menés à cette fin et a essayé, par les canaux diplomatiques,...

commentaires (2)

IL EST HONTEUX ET CRIMINEL QUE DES LIBANAIS, ET JE PARLE EN GÉNÉRAL, ARABES EN SUS, RIEN QUE PAR ATTACHEMENT RELIGIEUX, ACCEPTENT DE TENIR LE PAYS EN OTAGE DANS LES MAINS DE PAYS ÉTRANGERS ET POUR SERVIR DES DESSEINS ÉTRANGERS. QUI DES DEUX ? YIALLI FI MSALLÉ TA7T BATOU É... BTIN3AROU !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 35, le 17 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • IL EST HONTEUX ET CRIMINEL QUE DES LIBANAIS, ET JE PARLE EN GÉNÉRAL, ARABES EN SUS, RIEN QUE PAR ATTACHEMENT RELIGIEUX, ACCEPTENT DE TENIR LE PAYS EN OTAGE DANS LES MAINS DE PAYS ÉTRANGERS ET POUR SERVIR DES DESSEINS ÉTRANGERS. QUI DES DEUX ? YIALLI FI MSALLÉ TA7T BATOU É... BTIN3AROU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 35, le 17 octobre 2014

  • RIEN DE NOUVEAU. TITI TITI ...MITEL MA RIHTI WMITEL MA JITI.

    Gebran Eid

    10 h 43, le 17 octobre 2014

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