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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Ne pas accepter les armes, mais ne pas fâcher l’Iran : Mokbel en visite « protocolaire » à Téhéran

Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, s'est enfin décidé : il ira à Téhéran aujourd'hui vendredi à la tête d'une délégation de sept officiers de l'armée pour évoquer le don d'armes iranien à la troupe, à un moment où celle-ci en a ardemment besoin. Petit hic : l'Iran, soumis à des sanctions internationales, n'a pas le droit de vendre ou de donner des armes. Ce qui veut dire que les pays qui veulent respecter la légalité internationale n'ont pas le droit de recevoir ces espèces de cadeaux.
Ce don iranien a provoqué, et c'est le moins qu'on puisse dire, une grosse division au sein du gouvernement : les ministres du 8 Mars ont naturellement applaudi pareille initiative, pendant que leurs collègues du 14 Mars s'y opposaient très fermement, arguant des conséquences très négatives auxquelles le Liban aurait à faire face tant au Conseil de sécurité qu'au sein de la communauté internationale. Ce refus catégorique de la part de la moitié de l'échiquier politique libanais a poussé l'ambassadeur iranien à demander un rendez-vous au palais Bustros pour demander à Gebran Bassil si les autorités libanaises allaient adopter, officiellement, cette prise de position. Le ministre des AE lui a répondu, c'était mardi dernier, que ce sera au Conseil des ministres de trancher.
Cela n'a pas été fait hier, semble-t-il : la visite de M. Mokbel n'était pas inscrite à l'ordre du jour et plusieurs ministres ont assuré que ce sujet n'a pas été évoqué au cours de la séance. Il a été convenu, nonobstant, que le n° 2 du gouvernement allait accepter l'invitation, se rendre à Téhéran et demander aux officiers qui l'accompagnent d'étudier l'offre iranienne dans les détails : si l'armée en a réellement besoin, est-ce qu'elles pourront s'intégrer aux armes américaines, françaises et russes déjà utilisées par la troupe, etc. ? De plus, un ministre bien informé répète que si ce don va causer des problèmes au Liban, il ne faut en aucun cas l'accepter.
Il n'y a pas de hasard : l'émissaire de Ban Ki-moon au Liban, Derek Plumbly, a rencontré Samir Mokbel pour le mettre en garde des dangers qu'une telle acceptation engendrerait. Il a d'ailleurs rappelé aux journalistes à l'issue de l'entretien la teneur de l'article 5 des sanctions liées à l'Iran décidées par le Conseil de sécurité...
L'équation n'est pas très évidente : il ne faut pas fâcher l'Iran, qui a fait son offre dix mois après les dons annoncés par son ennemi intime, l'Arabie saoudite. La mise en scène consisterait donc à envoyer Samir Mokbel à Téhéran puis, une fois de retour à Beyrouth, lui demander de rédiger un rapport qui dirait en substance que l'armée n'a pas besoin de ce genre d'armes ou de munitions. La visite de Mokbel à Téhéran serait donc purement « protocolaire », explique un ministre très bien informé.

Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, s'est enfin décidé : il ira à Téhéran aujourd'hui vendredi à la tête d'une délégation de sept officiers de l'armée pour évoquer le don d'armes iranien à la troupe, à un moment où celle-ci en a ardemment besoin. Petit hic : l'Iran, soumis à des sanctions internationales, n'a pas le droit de vendre ou de donner des armes. Ce qui veut dire...
commentaires (2)

MA BIDDÉ... BASS MA TIZ3AL MINNÉ...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 45, le 17 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • MA BIDDÉ... BASS MA TIZ3AL MINNÉ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 17 octobre 2014

  • fâcher ou ne pas fâcher l'Iran: on s'en fiche! L'Iran ne peut être considéré comme ami du Liban tant qu'il continue à y entretenir une milice illégale.

    Yves Prevost

    07 h 52, le 17 octobre 2014

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