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À La Une - Diplomatie

Kerry prône la liberté d'expression en Égypte

Le secrétaire d’État américain doit évoquer à Paris la situation de l'Ukraine.

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) s'entretenant avec le président Abdel Fattah al-Sissi (d), au Caire, le 13 octobre 2014. REUTERS/Carolyn Kaster/Pool

Le secrétaire d’État américain John Kerry a insisté lundi en Égypte sur la nécessité de garantir la liberté d'expression lors d'une rencontre avec le président Abdel Fattah al-Sissi, artisan d'une implacable répression de l'opposition.

M. Kerry s'est envolé dans la matinée du Caire à destination de Paris, où il doit notamment évoquer la situation de l'Ukraine avec ses homologue français Laurent Fabius et russe Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie américaine était venu au Caire pour assister dimanche à la conférence des donateurs qui ont promis une aide de 5,4 milliards de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza, l'enclave palestinienne ravagée par 50 jours de guerre avec Israël cet été.

Lors de son entretien avec M. Sissi, M. Kerry a rappelé "l'importance des relations bilatérales américano-égyptiennes" et promis que les États-Unis feraient "davantage pour aider l’Égypte à retrouver croissance économique et prospérité". Mais il a aussi "insisté sur l'importance d'une société civile dynamique et la nécessité de donner la possibilité à tous les Égyptiens de faire entendre leur voix", a indiqué à l'AFP un haut responsable du département d’État américain.

Le président Sissi, l'ancien chef de l'armée qui a destitué et fait arrêter en juillet 2013 l'islamiste Mohamed Morsi, premier chef de l’État démocratiquement élu en Égypte, mène depuis une sanglante répression de l'opposition islamiste puis libérale et laïque.

Depuis la chute de M. Morsi, quelque 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués par la police et l'armée --dont 700 en une seule journée au centre du Caire le 14 août 2013-- et plus de 15 000 partisans du président déchu ont été emprisonnés. Des centaines ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, qualifiés de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde par l'ONU.

 

(Lire aussi : « Le monde doit se mobiliser pour les pays arabes comme pour l'Europe en 1944 »)

 

L'ex-maréchal Sissi a été élu président confortablement en mai, après avoir éliminé toute opposition de la scène politique. M. Morsi, comme la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans, sa confrérie islamiste, sont jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort.

Les États-Unis sont confrontés à un dilemme avec l’Égypte depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011 : Washington exprime régulièrement son "effroi" sur le bilan des droits de l'Homme, mais doit aussi compter sur son alliance militaire avec cette pièce maîtresse de la diplomatie américaine dans le monde arabe. MM. Sissi et Kerry ont également parlé de la menace posée par les jihadistes de l’État islamique (EI) dans la région, de la sécurité en Libye et des moyens d'enrayer la progression du virus Ebola, selon le responsable américain.

 

Sauver le cessez-le-feu en Ukraine
A Paris, M. Kerry doit rencontrer dans la soirée M. Fabius avant des entretiens mardi avec M. Lavrov sur la crise en Ukraine et la lutte de la coalition internationale menée par les États-Unis contre l'EI en Irak et en Syrie.

 

(Dossier : En Égypte, hier ne peut pas être demain)

 

L'annonce de cette rencontre entre MM. Kerry et Lavrov intervient alors que les Occidentaux multiplient leurs efforts diplomatiques pour sauver le cessez-le-feu constamment violé dans l'est de l'Ukraine par des combats meurtriers entre séparatistes prorusses et forces loyalistes ukrainiennes. MM. Kerry et Lavrov sont les artisans du maintien d'un dialogue diplomatique entre les États-Unis et la Russie, dont les relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, en raison des conflits armés en Syrie et en Ukraine.

Le chef de la diplomatie américaine a une nouvelle fois averti mercredi Moscou du risque de sanctions supplémentaires européennes et américaines, si la Russie ne retirait pas "immédiatement" ses forces armées de l'est de l'Ukraine. M. Lavrov devrait chercher à persuader son homologue américain de la viabilité du cessez-le-feu conclu le 5 septembre entre Kiev et les rebelles avec la participation de la Russie, accusée de soutien direct aux séparatistes, ce qu'elle nie catégoriquement. Après Paris, M. Kerry se rendra à Vienne pour discuter des efforts en vue d'un accord sur le nucléaire iranien avant la date-butoir du 24 novembre.

 

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