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Économie - Liban - Banque mondiale

« Le monde doit se mobiliser pour les pays arabes comme pour l’Europe en 1944 »

La région devrait connaître une croissance moyenne de 4,2 % en 2015, a indiqué la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport sur la situation économique dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Mena). « Il s'agit d'un léger progrès par rapport aux années 2013 et 2014, précise la BM dans son communiqué. La croissance de l'économie dans ces pays pourrait même s'établir à 5,2 %, sous réserve d'une reprise de la consommation interne, de l'allégement des tensions politiques en Égypte et en Tunisie, mais aussi d'un redémarrage complet de la production de pétrole en Libye. »
« Les conflits qui touchent la Syrie, l'Irak, Gaza, le Yémen et la Libye, sans épargner le Liban et la Jordanie, pourraient assombrir les perspectives de croissance de la région Mena, souligne Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la région. Cependant, avec sa population jeune et instruite, sa position géographique stratégique et ses ressources naturelles, la région a un potentiel immense. C'est pour cela que le monde doit se mobiliser en sa faveur, à l'instar de ce qui a été fait pour l'Europe en 1944, via un plan de relance. »
La BM a en outre réitéré la corrélation entre les événements politiques et la santé économique de la région. « Les conflits risquent fort d'entraver sa croissance en 2015. » En Égypte, en Tunisie et au Maroc, en pleine transition, la croissance devrait s'accélérer à respectivement 3,1, 2,7 et 4,6 %, selon la même source.
En Algérie et en Iran, la croissance ne devrait pas dépasser les 2 à 3 %, alors qu'elle pourrait atteindre 5 % en moyenne dans les pays à revenu élevé (tous exportateurs de pétrole dans le golfe Persique). « Mais des difficultés structurelles conjuguées à l'affaiblissement possible du marché du pétrole pourraient à terme porter un coup d'arrêt à cette trajectoire », avertit l'institution mondiale.

La réforme des subventions énergétiques
Le rapport de la Banque mondiale accorde une place particulière à la nature délétère des subventions énergétiques, très importantes dans la région. « Celle-ci connaît actuellement une croissance inférieure à son niveau potentiel et doit faire face à un chômage endémique, des villes polluées et congestionnées et des pénuries d'eau qui fragilisent la production agricole », selon le communiqué de la BM. Le rapport montre comment les subventions à l'énergie entretiennent des obstacles au développement. La Banque mondiale est favorable à ce que la réforme de ces subventions fasse partie des premières priorités des décideurs.
« Les subventions énergétiques encouragent une production à forte intensité de capital, au détriment de la main-d'œuvre et de l'emploi, et entretiennent ce faisant le chômage élevé que connaît la région », analyse Shanta Devarajan, économiste en chef à la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. « Si l'énergie coûtait plus cher, les ressources se tourneraient plutôt vers l'industrie légère, le bâtiment et d'autres secteurs à forte intensité de main-d'œuvre, ou vers des entreprises plus jeunes et plus dynamiques », a-t-elle poursuivi.
Le rapport exhorte les gouvernements des pays de la région Mena à réduire leurs subventions à l'énergie afin d'installer une dynamique économique créatrice d'emplois sous-tendue par une urbanisation raisonnée et un secteur agricole productif.

La région devrait connaître une croissance moyenne de 4,2 % en 2015, a indiqué la Banque mondiale (BM) dans son dernier rapport sur la situation économique dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Mena). « Il s'agit d'un léger progrès par rapport aux années 2013 et 2014, précise la BM dans son communiqué. La croissance de l'économie dans ces pays pourrait même s'établir...
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