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Liban - Santé

Les boissons énergisantes à base d’alcool désormais interdites de vente et de promotion au Liban

Deux médecins, le cardiologue Tony Abdel Massih et le spécialiste en médecine de famille Jad Habib, saluent la décision du ministre Bou Faour.

Les commerçants sont désormais soumis à l'interdiction formelle de vendre des boissons énergisantes contenant de l'alcool. La promotion de ces boissons jugées dangereuses pour la jeunesse libanaise est également interdite, sous toutes ses formes. La décision du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, semble définitive. Le délai de grâce de quatre mois qui avait été accordé aux commerçants le 1er juin 2014 « pour écouler leur marchandise » arrive à échéance fin septembre. Et ce sur base de l'arrêté publié en février 2014 par les anciens ministres de la Santé, Ali Hassan Khalil, et de l'Économie et du Commerce, Nicolas Nahas. Un arrêté qui interdit l'importation, la fabrication et la commercialisation des boissons énergisantes mélangées à de l'alcool, c'est-à-dire des boissons alcoolisées contenant des matières excitantes comme la caféine et la taurine.


« Il en est grand temps ! » serions-nous tentés de dire, L'Orient-Le Jour n'ayant pas manqué de dénoncer en 2008 déjà les risques des boissons énergisantes mélangées à l'alcool. Sans compter que la jeunesse libanaise en consomme sans modération, avec excès même, plusieurs fois par jour pour certains, dès le matin pour d'autres, souvent à l'occasion de soirées bien arrosées. Car elle estime d'une part que « c'est relaxant », d'autre part que « ça donne du tonus ». Sans compter que « ces boissons ont bon goût ».
Deux médecins soutiennent ferme la décision du ministre Bou Faour. Le cardiologue Tony Abdel Massih et le spécialiste en médecine de famille, Jad Habib, expliquent pourquoi. « Ces boissons qui mélangent les substances énergisantes et l'alcool sont dangereuses en cas d'abus. Elles provoquent principalement des tachycardies, des palpitations et une hypertension artérielle », assurent-ils.

 

Mélange nocif d'alcool, de sucre et de caféine
« Deux canettes par jour sont déjà considérées comme étant excessives », souligne le Dr Abdel Massih, qui décrit également « l'état inadéquat de nervosité, de stress et de fatigue » des consommateurs, mais aussi « les céphalées, le flou visuel et les ulcères » qu'ils présentent. Le cardiologue constate que les jeunes ne consomment pas ces boissons uniquement lors de leurs soirées festives. « Les étudiants en abusent durant leurs examens ou même durant leurs longues veillées d'études, indique-t-il. Ils espèrent ainsi se sentir mieux et rester éveillés le plus longtemps possible, d'autant qu'ils ne considèrent pas que ces boissons contiennent de l'alcool, leurs noms étant souvent trompeurs. » « Or ils doivent réaliser qu'ils développent une accoutumance à l'alcool. De plus, les quantités excessives donnent des effets inverses », note-t-il. Il ne peut d'ailleurs s'empêcher de constater que « la consommation excessive de ces boissons par la jeunesse libanaise a de loin dépassé les limites ».


De son côté, le Dr Jad Habib estime que « ces produits sont à prohiber parce qu'ils contiennent à la fois de l'alcool, du sucre et de la caféine ». « Ces boissons poussent à une plus grande consommation d'alcool sous couvert de recherche d'énergie, alors que l'alcool n'est pas énergisant », affirme-t-il. Il ajoute que « dans ces mélanges d'alcool et d'énergisants, les doses de caféine sont importantes et peuvent avoir des effets secondaires sur le cœur, si le consommateur souffre de problèmes de santé ». Sans compter que « ces boissons contiennent des substances qui ne sont pas notées sur les canettes et qu'on ne connaît donc pas », observe le médecin de famille. Outre les effets néfastes cités plus haut, « ces boissons peuvent aussi agir sur le cerveau ou provoquer des problèmes urinaires », souligne-t-il.


L'interdiction des boissons énergisantes contenant de l'alcool est une bonne chose, certes. Mais dans les pubs et les boîtes de nuit, on continue de servir des mélanges de boissons énergisantes et d'alcool, comme de la vodka. D'où la nécessité pour le ministère de la Santé d'expliquer « le pourquoi de sa démarche et de développer les méfaits de ces boissons, pour contrecarrer l'impact des publicités télévisées sur les habitudes de consommation des jeunes », comme l'assure le Dr Habib. « Une bonne campagne marketing de la part des autorités est nécessaire », conclut-il.
Il ne reste plus maintenant qu'à veiller à la bonne application de la décision.

 

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commentaires (2)

Censurer la Liberté de l'individu, l'isoler ou l'interdire, intellectuelle soit-elle ou autre, c'est Tuer la Nation.

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 25, le 27 septembre 2014

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Commentaires (2)

  • Censurer la Liberté de l'individu, l'isoler ou l'interdire, intellectuelle soit-elle ou autre, c'est Tuer la Nation.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 25, le 27 septembre 2014

  • Ces boissons envoient des signaux contradictoires au corps: les melanges energisants stimulent et la vodka anesthesie. IL ETAIT TEMPS... Boire de la vodka a 10h du matin, c'est un debut d'alcoolisme.

    Gerard Avedissian

    11 h 01, le 26 septembre 2014

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