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Économie - Liban - EDL

Escalade des journaliers dans l’indifférence des officiels

La crise que traversent EDL et ses partenaires dure depuis 45 jours. Photo Bigstockphoto.com

Nouvelle journée mouvementée pour EDL et ses prestataires de services qui sont toujours pris à partie par les journaliers rattachés au fournisseur d'électricité. Après NEUC lundi, c'était au tour de la société KVA, domiciliée immeuble Tannous, à Dora, de voir ses quartiers généraux assiégés par les grévistes. La mobilisation de ces derniers a par ailleurs été d'une intensité similaire à celle qui avait animé le mouvement en ce début de semaine. 

Pour rappel, les journaliers engagés par KVA dans le cadre des accords de replacement mis en place depuis 2012 réclament le paiement du solde de leur dernière rémunération. Entre deux pneus brûlés, l'un d'entre eux a par ailleurs tenté de se lacérer le corps et de s'immoler par les flammes, sans toutefois aller au bout de son geste. Des revendications et des scènes presque en tout point identiques à celles qui avaient été manifestées la veille, devant le siège de NEUC.

La réaction des sociétés qui officient en tant que prestataires de services pour le compte d'EDL ne s'est pas fait attendre. Dans l'après-midi, un communiqué de KVA annonçait que l'entreprise « suspendait l'ensemble de ses activités à Beyrouth ainsi que dans la Békaa, en raison de la situation actuelle ». Un arrêt qui, s'il n'est pas définitif, reste suspendu à la résolution de la crise par les pouvoirs publics. De son côté, NEUC a également publié un communiqué pour signaler la fermeture de ses bureaux à Jezzine, pour les mêmes raisons.

 

(Lire aussi : Coupures d'eau et d'électricité : « Ce n'est plus un problème, c'est un désastre »)


Les pouvoirs publics, quant à eux, semblent bien impuissants. Contacté par L'Orient-Le Jour, Arthur Nazarian a souligné « qu'en sa qualité de ministre de l'Énergie et de l'Eau, il lui était impossible, légalement, de prendre la moindre mesure coercitive à l'égard des journaliers, ni de dicter leur conduite aux prestataires de service ». Il a par ailleurs révélé que cette crise n'avait été abordée que de « façon épisodique » en Conseil des ministres. Aucun des ministres de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, ou de la Justice, Achraf Rifi, n'était joignable en fin de journée pour éclaircir ce point. Rappelons que ces derniers avaient été directement mis en cause par M. Nazarian pour leur « absence » sur ce dossier, il y a environ deux semaines.

En fin d'après-midi, un communiqué d'EDL cité par l'agence al-Markaziya, a enfin fait part de « l'étonnement des instances de l'institution devant le manque d'initiative généralisé pour tenter de résoudre cette crise ». Par ailleurs, ces dernières ont, une nouvelle fois, alerté l'opinion sur le « risque imminent d'effondrement » de l'établissement si la situation restait en l'état.

 

Younès : La crise n'a rien de social
La rédaction a par ailleurs joint par téléphone Nizar Younès, le président du groupe Butec, auquel appartient le troisième prestataire de service lié à EDL, la société BUS. M. Younès affirme que les événements qui ont ébranlé les activités de ses partenaires ne « concernent pas les employés qui travaillent pour BUS. » Pour notre part, nous avons tout de suite axé notre recrutement sur la formation et les compétences. Nos employés se sentent en sécurité malgré cette crise parce qu'ils savent que la survie de leur entreprise ne dépend pas de notre partenariat avec EDL », affirme-t-il, avant d'ajouter que « les projets en cours que nous menons pour le compte du fournisseur d'électricité, comme l'installation des compteurs intelligents, sont toujours d'actualité ». Rappelons que le groupe Butec, spécialisé dans la construction et l'immobilier, est implanté dans 7 pays.
« En tout état de cause, cette crise n'a rien de social », conclut M. Younès, soulignant le caractère éminemment « politique » des dessous de ce feuilleton qui dure désormais depuis 45 jours.

 

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