La vidéo choc montrant un homme menaçant de décapiter trois enfants de réfugiés syriens au Liban suscite l'inquiétude des autorités de Beyrouth qui redoutent l'impact de la guerre syrienne sur le pays.

La vidéo postée vendredi sur YouTube a largement circulé sur Internet. Elle montre trois petits pleurant devant un homme debout derrière la caméra, qui les menaçait avec un couteau en leur disant : "A qui on tranche la tête en premier ?". Et les enfants, terrifiés, répondaient en se pointant du doigt les uns les autres.
Il s'agit d'une "blague cruelle", a indiqué la source policière, selon laquelle "les forces de sécurité ont arrêté l'homme qui a tourné cette vidéo", précisant que l'incident a eu lieu dans la ville de Nabatiyeh dans le sud du Liban.

Selon les services de sécurité, la mère, qui avait confié ses enfants au voisin pendant qu'elle était au travail, avait été elle aussi brièvement détenue. Elle a été relaxée après avoir promis de mieux traiter ses enfants.
"A la fin de la vidéo, on entend la voix amusée de la mère à son retour. Elle a affirmé que la scène l'a amusée et qu'elle a demandé à son voisin de lui envoyer l'enregistrement", a-t-on ajouté de même source.

La source policière a qualifié l'incident d'"acte isolé", mais elle a souligné que la vidéo était un nouveau signe de l'impact au Liban de la guerre en Syrie.

Depuis le début des violences en Syrie en mars 2011, plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban, qui comptait jusqu'alors quatre millions d'habitants. Le mois dernier, des affrontements ont opposé l'armée libanaise à des combattants islamistes venant de Syrie. Ces derniers, appartenant notamment aux groupes jihadistes le Front al-Nosra, affilié à el-Qaëda et à l’État islamique, ont pris en otage des dizaines de soldats et de policiers libanais. Les jihadistes ont depuis décapité deux soldats et diffusé largement les photos de leurs corps.

"Nous demeurons vigilants, mais cette vidéo montre la force de l'impact au Liban de la guerre en Syrie", a ajouté le policier. "Les gens sont affectés par les images de décapitation et certains vont commencer à les imiter. Pauvres enfants, ils étaient terrifiés".

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