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Campus - À vous la parole

Nos universités forment-elles des élites ?

L'éducation est supposée être le principal moteur de développement d'une société. Les universités ont pour rôle principal de produire des connaissances scientifiques susceptibles d'être utilisées par les citoyens, les politiciens et les décideurs afin de créer de nouveaux débats publics pouvant amener des changements vers le mieux.

Or, de nos jours, les jeunes Libanais poursuivent des études universitaires uniquement pour pouvoir intégrer le marché du travail et se donner plus de chance d'obtenir une bonne paie. Il existe, chez eux, une absence totale de curiosité intellectuelle. Ils se désintéressent des sciences sociales et des connaissances scientifiques. Ils sont rarement révoltés par la performance des politiciens et des gens au pouvoir. Au contraire, ils représentent, au sein de l'université, les partis politiques existants.
De plus, l'enseignement dans la majorité des institutions universitaires au Liban s'effectue en langues étrangères : français ou anglais, et en utilisant des manuels et un contenu non adaptés à la réalité libanaise. Les jeunes sont ainsi tenus à l'écart de ce qui se déroule dans leur propre pays en termes de réalités sociales, de politiques publiques, de problèmes environnementaux, etc.
Ajoutons à cela le fait que la plupart des formations en sciences sociales, basées sur la mémorisation, n'apprennent pas vraiment aux étudiants à réfléchir. L'une des conséquences de cette situation : la dominance et l'omniprésence, lors des élections estudiantines, des mêmes partis politiques d'une année à l'autre, limitant ainsi l'innovation, les nouvelles idées politiques et l'émergence de voies alternatives.
À mon avis, les universités libanaises sont incapables de former une nouvelle élite intellectuelle, politique et sociale. Pour s'en rendre compte, il suffit d'écouter les débats politiques entre les étudiants qui se contentent de reproduire les discours des politiciens et n'apportent rien de nouveau. L'absence d'esprit critique et le manque de réflexion sont responsables du maintien de la même classe politique et de la perduration des problèmes économiques, sociaux et politiques qui sévissent au Liban.
Il faut absolument que les résultats des recherches menées dans les universités soient communiqués aux étudiants afin d'encourager ces derniers à réfléchir aux vrais problèmes dans le pays. Cela permettrait de former des citoyens capables d'identifier les problèmes locaux, d'y réfléchir, d'influencer les décideurs politiques et économiques à travers des think tanks, un lobbying, des engagements citoyens, et de contribuer à trouver des solutions.

Brahim NAJEM
Étudiant en économie politique internationale

Or, de nos jours, les jeunes Libanais poursuivent des études universitaires uniquement pour pouvoir intégrer le marché du travail et se donner plus de chance d'obtenir une bonne paie. Il existe, chez eux, une absence totale de curiosité intellectuelle. Ils se désintéressent des sciences sociales et des connaissances scientifiques. Ils sont rarement révoltés par la performance...

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